Citations sur Le syndrome de Garcin (36)
Mes deux familles, la paternelle et la maternelle, ont toujours eu en commun le caducée et la croix, le stéthoscope et l'étole, le Vidal et la Bible. Elles ont conjugué les verbes soigner et prier avec une identique ferveur, un sens aigu de la morale, s'appliquant à réconcilier la science des rationalistes et la foi des croyants.
" Au commencement étaient l'homme et sa souffrance, en face se trouvaient son semblable et sa compassion. Toute la médecine est partie de là. " - Raymond Garcin - "Leçon inaugurale à la chaire de Pathologie et thérapeutique générales, 1954
médecine presque exclusivement technologique. Mon grand-père Garcin avait pour devise : « Les malades sont nos seuls maîtres ». Mon arrière-grand-père Chauffard, spécialiste des cirrhoses du foie et médecin de Verlaine, pratiquait une médecine tellement proche et accueillante que le poète, qui l’adorait, avait le sentiment qu’en allant à l’hôpital Broussais, où une chambre lui était quasiment réservée, il allait à l’hôtel
La base de la médecine est l'amour.
L'auditoire écoutait donc une pensée en marche, un raisonnement en mouvement, une expertise au travail, où il s'agissait moins d'asséner les bonnes solutions que de poser les bonnes questions.
Quelle consolation ou quelle argumentation, enfin, suis-je donc allé chercher en visitant cette dynastie de mandarins ? Peut-être l'idée toute simple que si soigner, c'est sauver des vies, écrire, c'est les prolonger. Il fait beau, allons au cimetière, préconisait Emmanuel Berl. Et rappelons-nous à la mémoire de ceux qui, même disparus, ne nous ont pas oubliés.
Les grands-pères empêchent toujours un peu les parents de vieillir et permettent aux-petits-enfants de grandir. L'histoire qu'ils portent, ils la confient à l'avenir, dans l'espoir qu'elle grossira avec le temps, à la manière d'un large et très vieux fleuve africain. (p. 38)
il faut se souvenir de ceux qui nous ont quittés mais avec joie et allégresse .
«Si soigner c'est sauver des vies, écrire c'est les prolonger. Il fait beau, allons au cimetière, préconisait Emmanuel Berl Et rappelons-nous à la mémoire de ceux qui, même disparus, ne nous ont pas oubliés.
J'écoute le silence du médecin,
qui a consacré des pages à la découverte de la mort
pour un enfant, à la perte d'un frère,
au langage et à la séparation violente des jumeaux,
mais qui laissera sa femme dire
ce qu'il est incapable de dire.
P 139
Pam me raconte le garçon que j'ai été
dans les mois qui ont suivi la mort d'Olivier,
me décrit très précisément ma détresse,
ma sidération, mon repliement,
de feindre d'ignorer le drame
qui m'a métamorphosé
au seuil de mes six ans.
P 138