Le tabac racontait un discours de fière appartenance, alors que le timbre nicotinique murmure un triste désir de santé. (p.45, Boris Cyrulnik)
Ce que respecte le plus au monde notre société, c’est le conformisme. Plus l’individualisme prospère, plus il fabrique de l’uniformité. Comme si chacun redoutait de se retrouver seul en cultivant sa singularité.
Ce que respecte le plus au monde notre société, c’est le conformisme (Denis Jeambar, p.88)
Le sexe est devenu le dernier snobisme, celui auquel chacun doit souscrire sous peine de mort sociale. (p.40, Pascal Bruckner).
Un jour, peut-être, la vie sera conquête de liberté et non plus réduction des contraintes. (p.22, Jacques Attali).
Un mythe est un fantasme qui s'incarne pour un groupe, se fixe dans un récit, devient même le lieu commun qu'un public aime fréquenter ; pour s'y retrouver, s'y réchauffer, face à ceux dont le fantasme est différent.
(page 160)
L’humain est devenu le seul animal géographiquement repérable. A chaque fois qu’il allume son téléphone mobile ou son GPS, il ne peut plus se cacher : on peut lui envoyer des missiles, ou la police, ou sa femme. En perdant le goût de la flânerie et de l’errance, il a aussi abandonné un autre luxe : le secret.
A la fin de Paludes, André Gide avait réservé à « l’idiosyncrasie » du lecteur quelques pages blanches. Nous conseillons donc à celui de ces Nouvelles Mythologies d’y ajouter dès aujourd’hui les siennes, en espérant que nos enfants de 2057 écriront les leurs, à leur tour. Et ainsi de suite.
Pour les classes moyennes, les seules qui soient encore historicisées, il s'agit de s'extirper de la politique, des idéologies qui ont montré leurs obtuses, bourbeuses horreurs au XXème siècle, et de parvenir à des formes de religions plus ou moins laïques, telles que l'écologie . Là-dessus, Malraux avait hélas raison, le XXIème siècle est bel et bien spirituel. En ce sens, sans doute, que c'est l'esprit qui y compte plus que la lettre. Le pacte plutôt que le contrat. (p.186, Arnaud Viviant).
Le culte de l’authenticité apparaît comme la nouvelle manière de rêver et d'acheter l'Homo consumericus contemporain. (p.107, Gilles Lipovetsky).