Est-ce que le mariage n'est pas censé être une conversation qui dure toute une vie ?
Les enfants n'extériorisent pas leurs terreurs les plus profondes. Les mêmes enfants peuvent hurler dix minutes pur un petit coup reçu en cour de récré et rester complètement muet devant un inconnu armé. Ils comprennent d'instinct qu'ils sont petits et vulnérables. En situation critique, la majorité des enfants se taisent, s'efforcent de se faire plus petits encore, parce que peut-être que s'il disparaissent tout à fait, le méchant les laisserait tranquilles.
Les gens passent leur vie à se préparer pour les grandes occasions. On organise des gueuletons pour les étapes clés : la soirée des dix-huit ans, les fiançailles, le mariage, le baptême. On fait la fête, on acclame, on applaudit et on s'efforce de célébrer les moments importants parce que, eh bien, ils sont importants.
De la même façon, on se blinde contre les grandes épreuves. Le quartier qui fait bloc autour des survivants d'un incendie domestique meurtrier. La famille qui se rassemble pour les funérailles du jeune père de famille fauché par un cancer. La meilleure amie qui vient passer avec vous votre premier week-end de maman tout juste divorcée. Nous voyons venir les grands événements et nous nous apprêtons à tenir le rôle principal dans notre psychodrame personnel. Ainsi nous nous sentons plus disposés à accepter les choses. Plus forts. Regardez-moi, j'ai réussi.
Bien sûr, nous passons totalement à côté de tous les moments intermédiaires. La vie quotidienne qui est ce qu'elle est. Rien à fêter. Rien à pleurer, juste des tâches à accomplir.
Je suis convaincue que ce sont ces moments qui, au bout du compte, nous construisent ou nous brisent. Comme une vague qui vient lécher jour après jour le même rocher érode la pierre et dessine les contours du rivage, ce sont les petits détails ordinaires de nos existences qui recèlent le vrai pouvoir et donc tout le danger invisible. Les choses que nous faisons ou que nous ne faisons pas dans notre vie de tous les jours sans même comprendre les conséquences à long terme d'actes aussi insignifiants.
Ainsi va le monde. Ca merde, on essuie, on tire la chasse. Et ça remerde.
Sans tristesse, il ne peut pas y avoir de joie et donc un bonheur éternel ne serait pas si heureux que ça. En fait, ce serait surtout ennuyeux, au bout d'un moment.
Le père de Clarissa marchait avec raideur, comme au radar.
Son visage avait repris cet air muré, celui qui conduisait D.D. à se demander si c'était un psychopathe fini ou l'homme le plus stoïque qu'elle ait jamais rencontré.
Je ne vis pas vraiment. J'existe plutôt.
Auditionner un enfant était cent fois pire qu'affronter les médias ou un nouveau commissaire divisionnaire.
Elle n'en avait rien à foutre des journalistes ou, la plupart du temps, de son nouveau supérieur.
Alors que les enfants lui faisaient toujours de la peine.
Les gens passent leur vie à se préparer pour les grandes occasions. On organise des gueuletons pour les étapes clés: la soirée des dix-huit ans, les fiançailles, le mariage, le baptême. On fait la fête, on acclame, on applaudit et on s'efforce de célébrer les moments importants parce que, eh bien, ils sont importants. (...)
Bien sûr, nous passons totalement à côté de tous les moments intermédiaires. La vie quotidienne qui est ce qu'elle est. Rien à fêter. Rien à pleurer. Juste des tâches à accomplir.
Je suis convaincue que ce sont ces moments, qui, au bout du compte, nous construisent ou nous brisent. Comme une vague qui vient lécher jour après jour le même rocher érode la pierre et dessine les contours du rivage, ce sont les petits détails ordinaires de nos existences qui recèlent le vrai pouvoir et donc tout le danger invisible. Les choses que nous faisons ou que nous ne faisons pas dans notre vie de tous les jours sans même comprendre les conséquences à long terme d'actes aussi insignifiants.
Ainsi va le monde.
ça merde, on essuie, on tire la chasse.
Et ça remerde.