Chien blanc

A rebrousse-poil : très bon film de genre du grand Sam Fuller, politique et subversif ; très médiocre récit à thèse de Romain Gary.
L'auteur chausse ses lunettes de grand bourgeois blanc pour "analyser" avec surplomb et condescendance la condition faite aux noirs américains, et se livre à une litanie de stériles indignations et de vaines dénonciations déjà datées au moment de la parution du livre (1970). le tout asséné sur un ton sentencieux, faussement impertinent et donneur de leçon au possible. Et la leçon ne passe pas, Fuller et Hanson l'ont bien compris qui ont expurgé leur scénario de tout ce qui faisait la "substance" du récit.
Bref : film admirablement moraliste, livre insupportablement moralisateur.
Et il convient ici de préférer le philosophe au curé. A fuir.

J'avais vu ce livre conseillé par un vétérinaire qui tient un blog, voilà pourquoi je m'étais débrouillé pour le trouver en occasion, n'ayant pas d'autre critique sur ce livre, je préférais ne pas prendre le risque de le payer plein gaz.
Au vu du quatrième de couverture, je m'attendais obligatoirement à un livre centré sur la ségrégation raciale de l'époque (années 70), ce qui est le cas, là-dessus, pas de problèmes.
En revanche, ce que je trouve...pourri, désolée mais je n'ai pas d'autres mots, c'est autour de quoi le récit s'articule.
Ici, tout est autour d'un "chien blanc", c'est à dire un chien "éduqué" par les Blancs pour attaquer les Noirs.

Le problème est que, étant une amoureuse des animaux, je n'ai pas réussi à éprouver de l'empathie pour les personnages autour du chien. Bien sûr, j'approuvais la lutte contre la ségrégation, là n'est pas le souci, c'est surtout que, vu que le récit est centré sur le chien, je ne m'attendais pas à ce qu'à la fin du livre, l'Homme montre, une fois de plus sa lâcheté et sa bêtise en s'en prenant à l'animal et en le tuant, tout ça à cause d'une idéologie complètement débile, à base de "telle race est méchante, le chien produit par cette race va en payer le prix, je vais buter le chien"

Le livre m'a donc laissé un sale goût dans la bouche, avec aucune envie de garder ça dans ma bibliothèque. Acheté, lu, revendu.