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sur 7676 notes
Oui bien sûr, c'est tendre, romantique, touchant cette histoire d'une mère abandonnée par les hommes qui crée une relation fusionnelle avec son unique fils.
Oui, l'écriture est soignée, belle, classique.
Les tranches de vie de notre ami Romain? truculentes, héroïques, humoristiques, coquines, etc...
Cette idée d'une promesse jamais tenue par la vie plaira évidemment à tous les écorchés vifs qui jonchent les couloirs du métro, un unique livre à la main. O Gary, enfin, toi tu m'as compris, tu nous as compris.

Et pourtant. Pourtant ce roman n'a pas réussi à atteindre les tréfonds de mon âme, vous savez, là où vous pouvez dire: "je m'étais bien protégé, j'avais mis ceinture et bouclier, mais il m'a eu, il m'a "touché", ce mousqueton.

J'ai réfléchi, beaucoup, longtemps, moi qui pourtant adore les histoires de mère et d'enfant, me suis demandé pourquoi cette insensibilité? "Rodrigue, as tu du coeur?"

Et bien je crois que c'est parce que notre Romain national, a cette fâcheuse tendance, qu'on retrouve chez une certaine catégorie d'hommes très intelligents de se faire une idée suffisamment sophistiquée sur les choses, le monde, la société, la vie pour qu'elle puisse tenir la route, s'en faire une conviction et nous la servir à toutes les sauces. Et dieu sait qu'il l'a fait avec talent pendant toutes ces années de dévotion à la cause littéraire.
Et ici, c'est exactement le cas. Car ne nous y trompons pas, ce que Gary nomme amour, correspond en réalité à un mal amour, un amour toxique entre une mère qui a de sérieux problèmes d'égo et qui place tous ses espoirs perdus dans son pauvre fils, et son fils qui ne sait plus quoi faire pour la satisfaire même bien après la mort de celle-ci. Ils s'inventent des vies, d'abord ratées, peintre, puis plus réussies, héros de guerre, ambassadeur, écrivain enfin, et va jusqu'à redevenir un beau et jeune écrivain pour de nouveau réussir ce qu'il avait pourtant déjà accompli des années auparavant: gagner le prix Goncourt.

Mais où est le doute chez cet homme? le vrai, le doute pascalien, pas le doute de l'égo, non, le vrai doute, celui qui vous fait douter de votre chemin, de votre schéma, de votre éducation, de votre construction psychologique et sociale?

Il n'existe pas chez Gary, car tout est envahi par le fantôme de sa mère qui lui susurre à l'oreille quoi faire pour qu'elle soit enfin satisfaite. Mais l'égo, ce cruel tyran n'est jamais rassasié, jamais satisfait, et le schéma continue inlassablement de se reproduire, jusqu'à la fin inévitable que nous connaissons tous, ce suicide qui a défrayé la chronique. "Rien à voir avec Jean", a t il écrit, notre cher Romain, dans sa dernière lettre. Il aurait dû ajouter, "tout à voir avec ma mère". Mais il a préféré à nouveau s'inventer une histoire la dernière, peut-être la plus belle. "Je me suis enfin exprimé pleinement". Il a évoqué un de ses derniers livres et un autre, la nuit sera calme, où il parle de ses éternels conflits d'intellectuel qui se lamente sur son triste sort. Dur de reconnaître que celle sur laquelle toute une vie a été construite est en réalité la seule coupable. L'aube est un crépuscule qui l'a plongé dans une éternelle nuit agitée.
Promesse de l'aube ou Malédiction du crépuscule? Oui, il s'est en effet complétement exprimé en tentant par un dernier acte de plonger dans une nuit totale et définitive.
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Je dois avouer rester plutôt perplexe quant à cette lecture. Je n'ai pa dépasse un mauvais moment, mais je ne peux pas dire avoir apprécié non plus.
On assiste à l'enfance de Romain, baigné dans les espoirs maternels. En revanche, les commentaires et analyses de lui adulte y sont mélangées, ce qui ôte une part de véracité au récit : les événements ne sont pas relatés tels qu'ils avaient été vécus à l'époque.
La relation entre Romain Gary et sa mère est touchante, toutefois j'ai eu du mal à concevoir qu'il n'agisse qu'en fonction d'elle. Elle est extrêmement idéalisée, presque prétentieuse et met une pression énorme pour que son fils accomplisse ce qu'elle n'a jamais pu faire. A vrai dire, l'ensemble des femmes sont dépeintes comme superficielles, Romain passe son temps à tomber amoureux d'elles et à les demander en mariage dans la semaine (quand ce n'est pas le jour même). J'ai trouvé cette perception parfois dérangeante, surtout quand l'une d'entre elles n'a que 16 ans…
Une grande partie du roman est consacrée à la guerre, ce qui était intéressant mais les rares fois où Romain n'est pas blessé et incapable de combattre, il commet des erreurs - bien loin du rêvé héros national.
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La promesse de l'aube en édition de poche traînait chez moi depuis des mois, et de fait avait atterri dans ma PAL sous les commentaires enthousiasmes de mon fils. N'ayant pas un attrait particulier pour les classiques, il y a un peu végété. Finalement je me suis attelé à le lire, et ce fut une belle surprise.

Ce roman inspiré de la vie de Romain Gary, sans être une autobiographie en soi, nous raconte comment l'amour sans limite, souvent exhubérant, parfois étouffant de sa mère l'a poussé à être la meilleure version de lui-même. C'est un résumé un peu réducteur, mais plus que l'histoire, j'ai adoré le style et l'humour très particulier de ce roman. Au détour de chaque phrase il y a des perles littéraires et l'auteur arrive magnifiquement à nous transmettre les émotions des personnages.
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J'avais plutôt un bon souvenir de mes précédents lectures des romans de Romain Gary ou se côtoyait avec élégance la légèreté et la gravité, l'empathie et la distance amusée. Ici , dans cette entreprise périlleuse de l'autobiographie, je n'y ai vu qu'un livre en définitive assez désagréable et souvent antipathique.
Avec cette façon de mettre en scène à la manière d'une geste hyperbolique, quitte à prendre même de grandes libertés avec ce qui est réellement advenu, la précarité sociale et économique des ces origines de russe expatrié et déraciné , ses faits de résistance, le tout du haut de sa statue de Consul de France et auréolé de sa gloire d'écrivain primé rappelé à plusieurs reprises , Gary ne fait rien moins qu'étaler l'étendue de sa réussite et de son ascension et le caractère prétendument prophétique des prédictions d'une mère amoureusement mythomane de son fils.
Derrière cette apparente pratique de l'autodérision se dissimule à peine, en contrebande une assez désagréable tendance à l'autosatisfaction, voire même à une certaine autocélébration, souvent assez pathétique, celle d'un homme entre deux âges qui exhibe avec complaisance sa bimbeloterie, ses différents faits d'armes, mélancolie d'un vieux-beau avec ses considérations oiseuses sur les homosexuels, la psychanalyse et ces portraits de femmes ou suinte la misogynie respectable d'une époque.
Malgré quelques passages émouvants dans quelques beaux portraits sensibles qu'il esquisse dans la galerie de personnages qui ont croisé sa route, le livre peine au demeurant , à être autre chose qu'une vitrine de camelot fatigué.
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Voilà ! J'ai fait la connaissance de Romain Gary, le seul écrivain qui ait reçu deux fois le prix Goncourt ; En 1956 avec les racines du ciel et en 1975 avec la vie devant soi sous le pseudonyme d'Emile Ajar.
C'est un roman autobiographique dans lequel Romain Gary relate la relation qui l' unit à sa mère. Il l'adorait et elle aussi évidemment !
Une pépite que j'ai pris plaisir à parcourir.
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La promesse de l'aube est une autobiographie assez singulière, dans laquelle Romain Gary décrit le combat de sa mère pour élevé seule un fils dans l'entre deux-guerre dans un pays étranger mais qu'elle a adopté, jusqu'au point d'être plus française que tous ses habitants.
L'auteur souligne un amour maternelle démesurée et une ambition pour son fils de la voir devenir ambassadeur de France, elle ne s'était pas trompée dans son dessein.
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Première lecture pour moi de ce classique reconnu de la litterature du XX ème. Une plume sensible, poétique et parfois pleine de drolerie...un homme qui traverse le siècle, la guerre, porté par le regard aimant et exigeant de sa mère, donc à l abri des balles et des dangers...
Admirable livre pour un des plus beaux titre de roman que je connaisse...c est beau !
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e viens tout juste de terminer ce roman autobiographique qui m'a totalement transportée et bouleversée. En l'ouvrant, je ne m'attendais pas à vivre de telles émotions et à me sentir si proche de cet auteur pour lequel je suis tombée totalement en amour.

Et d'amour, il est question dans ce chef d'oeuvre de la littérature. Amour puissant d'une mère pour son fils et d'un fils pour sa mère. Un fils dont l'humanité et les valeurs m'ont touché le coeur et l'âme. Une mère si forte et courageuse, souvent excessive, qui en consacrant la majeure partie de son existence à son fils, a contribué à faire de lui un être profondément humain dans le bon sens du terme. Il est sans conteste devenu le héros qu'elle a toujours vu en lui. Cet amour pouvant parfois s'apparenter à un fardeau bien lourd à porter pour cet enfant, puis ce jeune homme, aura été au final source de force et de foi en la vie. Les dernières pages m'ont totalement scotchée, je ne m'attendais pas à ce twist final et, si vous aussi ne connaissez pas leur histoire, ne cherchez surtout pas à en savoir davantage avant d'avoir lu ce fabuleux livre.

Cela faisait des années que cet opus. acheté en promotion, se trouvait dans ma monstrueuse pile à lire. C'est la vue d'une bande annonce du film adapté du livre qui m'avait alors donné envie de le découvrir, je suis ravie de l'avoir enfin lu. Film que je vais m'empresser de visionner, tout comme je compte bien découvrir les autres écrits de cet auteur qui a totalement conquis mon coeur.
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Dans ce livre l'auteur nous offre sa vision de sa vie dans les moments de joie comme de doute. La place que sa mère prend dans cette histoire nous force à nous rappeler de notre propre mère des sacrifices qu'elle on fait pour nous amener où en est maintenant je recommande vivement ce livre qui nous offre une vision intime du développement d'un jeune garçon jusqu'à l'âge d'homme
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Certains livres sont des monuments. Ils sont tellement encensés, adulés , tant qualifiés de chef-d'oeuvres que l'on craint presque d'en débuter la lecture, un peu apeuré que notre lecture ne soit pas à la hauteur de ce qualificatif.
Et puis un jour on ose. Un peu tremblant, un peu hésitant, et dès les premières pages, on sait. On sait que cette lecture sera inoubliable et que ce livre marquera, longtemps, qu'il restera durablement dans notre coeur, et on comprend qu'il soit autant cité dans les préférés de nombreux auteurs.

Pour une fois je ne vous dirai rien de l'histoire. Je citerai seulement ces phrases , peut-être les plus belles de la littérature française :
« Avec l'amour maternel, la vie vous fait à l'aube une promesse qu'elle ne tient jamais. On est obligé ensuite de manger froid jusqu'à la fin de ses jours. Après cela, chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son coeur, ce ne sont plus que des condoléances. On revient toujours gueuler sur la tombe de sa mère comme un chien abandonné. […] Vous êtes passés à la source très tôt et vous avez tout bu. […]Partout où vous allez, vous portez en vous, le poison des comparaisons, et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu. »

Un passage qui à lui seul résume tout. Qui nous dit combien ce roman est beau est sublimement écrit. Qui en quelques lignes pose le contexte d'une des plus belles histoires d'amour que j'aie pu lire. La plus tendre, la plus incandescente et la plus bouleversante. L'amour infini et inconditionnel d'une mère et d'un fils.

Alors si vous n'avez pas encore lu ce texte, vous êtes finalement chanceux car vous avez devant vous une lecture intense à venir, et le bonheur de le découvrir. Parce qu'il contient tout ce qui fait les grands textes, mêlant réflexion et humour, malice et émotion, tendresse et romanesque. Parce qu'il est le plus bel hommage qu'un fils puisse faire à sa mère et le plus fort qu'un homme puisse rendre à sa patrie.

Et maintenant que je l'ai lu, à mon tour je peux désormais aussi le dire. Ce livre est un chef d'oeuvre.
Lisez le. Ou relisez le. C'est une merveille
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