Les larmes humaines apparaissaient fréquemment certes dans les travaux de l’Organisation, mais uniquement comme une figure de style, un point de référence ou un effet oratoire et, à part quelques experts et chargés de mission, aucun des hauts fonctionnaires et des délégués n’en avait vu personnellement.
La présence d'un chien dans les couloirs donnaient d'ailleurs incontestablement aux Nations Unies un caractère un peu plus humain.
Nul n'ignore en effet qu'il existe entre les Etats-Unis et l'U.R.S.S. un gentlemen's agreement qui permet à ces deux grandes puissances de ne jamais être d'accord sur rien et de ne jamais adopter le même point de vue sur les affaires du monde, ceci afin de ne pas donner à leurs opinions publiques respectives l'impression d'un "nouveau Munich" et de ne pas créer un état d'affolement et d'insécurité dans leurs populations ni parmi leurs divers alliés et satellites.
Ceci exige naturellement des deux partenaires des contacts étroits et beaucoup de souplesse dans la manoeuvre.
... il s'agit pour nous moins de résoudre les problèmes que de durer plus longtemps que ceux-ci. Notre but suprême, c'est la survie. Si, sans résoudre les problèmes, nous arrivons à leur survivre, au bout de cinquante ans on commencera à dire que les nations Unies ont accompli de grandes choses.
Ce que je veux dire c’est que, pour les Nations Unies, il n’est pas indispensable de résoudre les problèmes. Naturellement, il faut essayer. Mais il s’agit pour nous moins de résoudre les problèmes que de durer plus longtemps que ceux-ci. Notre but suprême, c’est la survie. Si, sans résoudre de problèmes, nous arrivons tout simplement à leur survivre, au bout de cinquante ans on commencera à dire que les Nations Unies ont accompli de grandes choses. Si nous demeurons là, solides au poste, malgré les guerres, les famines, les terreurs policières, et les injustices sociales, tout le monde sera convaincu de notre puissance.
…avec les idéalistes, c’est toujours le cul qui disparaît le premier, car c’est ce que les hommes ont de plus terrestre.
Les intellectuels idéalistes mûrissent toujours à l'envers. Ils commencent par être rouges, et puis ils deviennent verts. C'est alors, du reste, qu'ils ont le plus de goût.
Comme Al Capone me le disait toujours à Chicago : « Si le peuple veut faire de l'or avec du vent, il peut, c'est lui le preneur, c'est lui le peuple souverain, c'est lui qui décide et alors les moulins à vent deviennent un placement sûr, vas-y. »
Notre but suprême, c'est la survie. Si, sans résoudre de problèmes, nous arrivons tout simplement à leur survivre, au bout de cinquante ans on commencera à dire que les Nations Unies ont accompli de grandes choses. Si nous demeurons là, solides au poste, malgré les guerres, les famines, les terreurs policières, et les injustices sociales, tout le monde sera convaincu de notre puissance. Si au contraire nous usons nos forces et notre prestige à nous mesurer avec ces problèmes, nous n'arriverons qu'à donner au monde un exemple d'impuissance et de stérilité. Les Nations Unies doivent être une très grande dame. Cela demande beaucoup de dignité, beaucoup d'éloignement et une certaine façon de traiter le monde de très haut. Nous sommes très exactement ce qu'on appelle une force spirituelle. Il serait absurde de la gaspiller à vouloir résoudre les problèmes pratiques et immédiats, des problèmes de rencontre que nous croisons sur notre chemin.
Les résultats pratiques, ça fait un peu petzouille. ça fait business. Notre Organisation existe pour élever les âmes, pas pour faire de l'épicerie.