Six jours

Traduit de l'américain des quartiers populaires de Los Angeles donc assez dur à lire mais le roman documentaire donne une bonne idée de l'ambiance de l'époque de l'affaire Rodney King qui avait engendré des émeutes sans précédent dans cette mégapole de Californie.
C'est très violent mais malheureusement la réalité et je ne suis pas certain qu'aujourd'hui les choses se soient vraiment arrangées tant le racisme y est profondément ancré de part et d'autre des communautés "Latinos", "Afros" et "Blanches" et au sein de la police californienne elle-même...

Un très bon roman choral sur les émeutes à Los Angeles suite à l'acquittement des policiers dans l'affaire Rodney King. Une période que je ne connaissais absolument pas et que j'ai pu découvrir à travers ce livre et par quelques recherches en parallèle.

L'auteur multiplie les personnages et donc les points de vue, chacun vivant cette période sombre à sa manière. Les liens entre les différents protagonistes sont très bien amenés.

Le livre est violent, les mots sont crus et cela cadre parfaitement avec le contexte.

Une lecture très intéressante.

Superbe description des émeutes de LA en 1992. Plusieurs points de vues , et une version bien différente qu'ont crut bien décrire les médias de l'époque. Très réaliste ,attention les yeux.

Manifestations sauvages, émeutes, elles sont comme des montées de fièvre d'une société malade qui tente de cacher ses symptômes dans les draps froissés du conformisme. Manifestations sauvages, émeutes, elles incarnent les divers malaises qui sapent les fondements des démocraties en suscitant embarras et indignations sans pour autant trouver de remèdes aux questions qui dérangent. Commissions d'enquêtes, interpellations politiques, rien n'y fait, car ce sont bien souvent ces manifestants dégénérés ou cette police incompétente qui fait office de bouc émissaire permettant ainsi d'occulter les problèmes de fond. La culture à Genève, les questions raciales à Los Angeles tout est question de perspective comme l'évoque Ryan Gattis avec son roman intitulé Six Jours qui nous immerge dans la périphérie des émeutes qui ont secoué la Cité des Anges en 1992 suite au verdict d'acquittement de quatre policiers accusés d'avoir fait un usage excessif de la force sur un certain Rodney King.

Six Jours est un roman choral composé de six chapitres pour autant de journées d'émeutes durant lesquelles se succèdent les dix sept points de vue de personnages hauts en couleur à l'image de Payasa, cette jeune femme membre de gang qui cherche à venger son frère. Un portrait tout à la fois poignant et violent où la mort devient un facteur presque secondaire. Avec Six Jours on assiste à une véritable guerre urbaine où ceux qui ne font pas partie des gangs sont désignés par le terme de « civil » ce qui illustre bien le contexte de violence dans lequelle sont immergés ces bandes hispaniques dont les membres estiment que les services du Shériff du comté ne sont rien d'autre qu'un gang adverse auquel il faut faire face.

On découvre ainsi un univers de gang où le code de l'honneur devient un prétexte obscur pour des actes d'une violence exacerbée par les émeutes qui éclatent un peu partout dans la ville. On reste toutefois en marge des évènements majeurs qui ont secoué la cité pour s'immerger au coeur des activités connexes d'un quartier désormais livré à lui-même et plongé dans un déchainement de pillages et de règlements de compte parfois extrêmement violents à l'image du meurtre d'Ernesto Vera dont le corps sera traîné derrière le véhicule de ses bourreaux. Ryan Gattis ne délivre pas de messages sur les conditions raciales ou sur les conditions de travail de la police qui reste très curieusement absente des divers points de vue qui se succèdent tout au long du récit. En adoptant leur langage, l'auteur donne, avec force de talent, la parole aux différents protagonistes nous permettant ainsi de progresser dans la succession d'évènements tout en s'imprégant de leurs logiques de pensée et de leurs points de vue. Des hommes et des femmes dont les destins se frôlent, se croisent et parfois se brisent dans des confrontations d'une brutalité hallucinante dans un contexte apocalyptique d'émeutes sauvages que les forces de l'ordre auront bien du mal à contenir.

Avec Six Jours, Ryan Gattis illustre les propos du chef de la police de Los Angeles qui déclarait : « Il va y avoir des situations où les gens ne bénéficieront pas de secours. C'est un fait. Nous ne sommes pas assez nombreux pour être partout. »

Un magistral roman qui rend compte des limites d'un système étatique à bout de souffle.

Une lecture qui n'a pas été facile. Au delà des faits relatés qui sont d'une grande violence, c'est aussi le style de l'auteur qui complique la lecture.

En effet, chaque partie du livre donne la parole à un personnage qui raconte sa vie et plus particulièrement ses actions lors de ces terribles émeutes, à la première personne et dans un langage quasi parlé. de plus, certains mots sont en "argot" et traduits dans un glossaire à la fin du livre, ce qui apporte un frein de plus à la fluidité de la lecture.

Sinon ce "roman / documentaire" relate les émeutes de 1992 qui ont mis à feu et à sang (et là ce n'est pas seulement une expression) toute la ville de L. A.

Des passages très réels et toujours d'actualité
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..

Au delà des images, dans les tripes de Los Angeles lors de cette parenthèse que furent ces émeutes. Ryan Gattis nous montre de l'intérieur comment l'affaire Rodney King fût un prétexte à laisser exploser une violence qui était là depuis longtemps. Cette ville "balkanisée" n'attendait qu'une étincelle pour s'enflammer.
Magistralement mis en scène par Gattis, il nous fait découvrir les protagonistes de ce triste épisode de la vie des Etats-unis, méthodiquement il décortique les états d'âme, tour à tour des bourreaux et des victimes rien ne laisse indifférents.
Passionnant...

Six jours ce sont les six jours qu'on duré les émeutes de Los Angeles de 1992, racontés ici à travers le regard et la voix de multiples personnages pour la plupart latinos et membres de gangs. Les émeutes suite à l'agression de Rodney King et à la relaxe des policiers incriminées ont été aussi le prétexte pour nombre de criminels de commettre des infractions, de régler des comptes et de profiter du désordre ambiant.
Le roman de Ryan Gattis vibre de toutes ses voix qui forment un tissu social plus vrai que nature. On entend le pouls du Los Angeles de 1992 en lisant ce roman puissamment vivant, organique.
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Bien que loin de ma zone de confort de lecture habituelle à cause de la violence et des récits crus des personnages, j'ai aimé ce roman qui m'a donné l'impression d'être en immersion et m'a appris pas mal de choses sur les gangs mexicains de Los Angeles : des organisations sans foi ni loi.
Pour lire ma chronique entière, cliquez sur le lien ci-dessous :-)
Lien : http://www.envies-de-livres...

Apres trois tentatives, j'ai réussi à accrocher et à aller au-delà des deux 1ers chapitres.
Chaque chapitre est l'occasion de découvrir un nouveau personnage dans un Los Angeles affecté par des émeutes pendant lesquelles se mêlent véritables revendications et opportunisme. On arrive presque à justifier les actes des personnages les plus violents qui ont baigné depuis leur plus jeune âge dans la misère sociale de L.A.. Je me pose deux questions : qu'est devenu LA ? Que sont devenus les personnages dans le LA du 21ème siècle ?

Le premier roman traduit en France de Ryan Gattis, est une véritable "bombe" littéraire.

Nous sommes à Los Angeles, en 1992, pendant les terribles émeutes qui ont secoué la ville. Pour mémoire les émeutes avaient éclaté suite au verdict rendu par la justice dans l'affaire Rodney King. Les trois policiers accusés de l'avoir battu avaient été acquittés. Ou comment Los Angeles s'embrase...

Ce roman aurait pu s'intituler "En immersion". Telle est la situation du lecteur dès les premières pages, où l'on suit pas moins de 17 personnages, auxquels l'auteur donne vie avec une certaine authenticité (chapeau bas au traducteur).
Véritable oeuvre kaléidoscopique donc, nous vivons ces 6 jours d'anarchie totale aux côtés des gangs de la ville, de la police, des toxicos, des pompiers, etc. Nous vivons cette folle semaine des deux côtés de la loi et tous ces personnages vont se croiser à maintes reprises, semant ainsi des liens entre eux.

Le fil conducteur est amorcé dès le premier chapitre: la mort D'Ernesto Vera, impitoyable introduction du livre, qui se vit comme une plongée terrifiante dans la violence qui habite à la fois Los Angeles mais également l'écriture de Ryan Gattis. Ce chapitre d'ouverture est de loin le plus explosif et le plus choquant que j'ai lu ces dernières années.

S'en suit une série de chapitres, tous racontés à la première personne par un nouveau personnage. Je ne suis pas particulièrement fan des livres racontés à la première personne, en particulier quand l'usage de l'argot de rue est si présent, mais, il faut bien avouer que Ryan Gattis réussit plutôt bien son coup: la voix de chaque personnage sonne juste.

Ainsi, à défaut de traiter à proprement parlé des émeutes, le livre pose une focale sur certains crimes qui ont été commis sous couvert des émeutes.

Autre point remarquable du livre, parmi tous ces jeunes hommes (et quelques jeunes femmes et même de très jeunes garçons) qui assassinent sans culpabilité ( et parfois avec une certaine joie ), Gattis parvient à leur trouver une certaine forme d'humanité.

Structure originale du récit, paysages désespérés d'LA comme laissée à l'abandon , violence primaire, description de la colère, de la peur, de la vengeance, véritable plaisir de lecture qui est allé au-delà de mes attentes.
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