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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Roman choral, les narrateurs de "Six jours" sont quasi exclusivement des membres de Gangs de Los Angeles. Je m'attendais à une approche plus transversale mais les interventions des policiers, pompiers et infirmiers sont minoritaires et ne servent finalement qu'à montrer le fossé les séparant de ces gangs.

Le livre n'en reste pas moins intéressant (et selon moi crédible) en donnant la parole aux acteurs de ces six jours d'anarchie (ou plutôt en prenant la parole pour eux puisque les personnages sont fictifs). Car tout le monde a parlé de ces émeutes sauf... les émeutiers. Et là le livre ne mache pas ses mots quand il décrit la situation dans les quartiers sensibles de L.A. où les gangs constituent un groupe social à part entière et où la fuite apparait comme le seul moyen d'en sortir.

Là ou l'ascenseur social s'arrête rarement et où les discriminations perdurent, la délinquance devient rapidement et dès le plus jeune âge un choix comme un autre. L'extrême violence du récit nous heurte comme un pavé en pleine tête et freine parfois l'empathie que certains personnages nous inspirent au premier abord.

"Six jours" se lit facilement même s'il faut un peu s'habituer au language de la rue parfois rapporté de manière brute. Rien de vraiment nouveau ici mais un roman bien construit qui nous emmène derrière les barricades dans un monde qui, même s'il nous rebute, n'est pas sorti de nulle part.
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Los Angeles, ville des anges ?

1992 : Los Angeles bascule dans le chaos durant six jours, suite à l'acquittement des policiers blancs qui après une course poursuite ont passé à tabac l'afro-américain Rodney King « coupable » d'un excès de vitesse et d'un refus d'obtempérer. Ces émeutes feront entre 50 et 60 morts et des dommages matériels se chiffrant entre 800 millions et un milliard de dollars.

Mais certains n'ont-ils pas profité de cette guerre civile et de cette parenthèse de non-droit pour régler leurs comptes ?

Le point de départ de ce roman est le meurtre gratuit d'Ernesto : cet assassinat est décliné en 17 portraits de 17 protagonistes ayant un lien avec ce fait divers.
Ce sont, pour une large majorité, des membres de gang, d'où une écriture truffée d'argot et d'un style cru (et pas toujours littéraire…) qui m'a fortement dérangée pendant le premier tiers de ce roman.

Une histoire très noire et ultra-violente.

Que se passerait-il 30 ans après si de tels faits devaient se reproduire ?

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Ces Six jours me rebutaient un peu. J'ai fait l'effort de m'y mettre et Ryan Gattis a fini par me convaincre. Quand on commence à bien saisir les personnages, à peu près tous des jeunes types pas très avenants, et des filles à l'avenant des peu avenants, on s'intéresse tout à fait à ce roman qui raconte de façon hautement réaliste les six jours de L.A. au printemps 92. Ces émeutes qui ont fait vaciller l'Amérique survenaient après l'affaire Rodney King. Pendant ces six jours Los Angeles à feu et à sang a montré au monde une cité où les lois n'ont plus cours. Alors comment décrire la puissance de ce bouquin qui a tout pour nous fatiguer rapidement, ce qu'il fait d'ailleurs, mais qui parvient ensuite à nous happer dans la spirale de violence qui s'empara d'El Pueblo de Nostra Senora la Rena del Rio de Los Angeles de Porcunciula?

Truffé d'argot et de mots chicanos Six jours se présente comme une suite de récits à la première personne, narrés par les personnages eux-mêmes, dix-sept en tout, la plupart membres de gangs, très jeunes, garçons et filles, mais aussi une infirmière et un pompier, ce qui nous repose un peu car l'affaire est assez éprouvante. Durant la moitié du livre ça m'a passablement gonflé de donner de mon temps en compagnie de ces individus. C'est vrai, quoi, on peut avoir envie d'autre chose que de fréquenter cette faune. La vie y est en effet assez animale, c'est souvent tuer avant d'être tué, et tout cela sous abondance narco et perte de tout libre arbitre. le tableau est effrayant, apocalyptique. Et puis, doucement, on cerne mieux les acteurs, qui ont chacun leur façon d'être, voire leur philosophie (peut-être un grand mot). Ainsi, tout en appréciant notre sous-préfecture de 60 000 âmes, pas irréprochable, on vibre à l'unisson de cette ville d'avenues et de boulevards, où de Hollywood à East L.A., des manoirs luxueux aux taudis, au travers des fortes minorités qui en arrivent à se déchirer entre elles, c'est qu'un Salvadorien n'est pas un Mexicain, ah non, la vie suit son cours, certe pas tranquille, certes souvent bref, mais toujours le lot de certains hommes. Ainsi vit-on à Los Angeles. du moins essaie-t-on.



C'était il y a plus de vingt ans. Je ne sais pas bien comment respirent aujourd'hui les Angelenos. Mais je sais que Ryan Gattis a écrit un bon livre, parfois proche de la poésie urbaine, brutale et violente, à l'image des tags et des graphes innombrables dont l'auteur semble être un chantre accompli. Renseignements pris l'auteur est lui-même proche du street art et si dans cette expression il y a art il y a aussi rue.
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Six jours raconte les émeutes après l'acquittement des policiers qui avaient tabassé Rodney King. Los Angeles a été mise à feu et à sang dans un chaos que décrivent chacune leur tour 17 personnes. Dans les quartiers éloignés du centre, les gangs règnent sur leurs territoires et les lois n'ont plus cours...
L'ambiance de ces ghettos et plus particulièrement des six jours est particulièrement bien décrite. Peu de romans rendent aussi bien compte de ce désespoir et de la violence qui en découle. Pour cela, le style choisis est un véritable coup de génie, à travers ces 17 témoins on ressent l'impasse de la situation. Chacun touche puis dégoute, scandalise puis émeut, choque puis appelle à la compréhension...Enfin le rythme donné au roman est également parfait : les témoignages et les journées s'enchaînent sans temps mort.
La violence de certaines scènes amène évidemment à déconseiller cette lecteur aux lecteurs les plus sensibles. Elle est certes nécessaire pour coller au plus près de la réalité, mais pourra paraître excessive à certains. Quelques personnages sont un peu moins intéressants et leurs histoires "marquent" moins. Enfin, le discours sur la ville et son éternelle renaissance à la fin n'était pas forcément nécessaire. Il n'est pas clair et arrive un peu comme si l'auteur n'avait pas su comment finir. Pas sure que cette histoire doivent avoir une quelconque "morale"...
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1992, Los Angeles. L'acquittement de quatre officiers de police accusés d'avoir passé à tabac un automobiliste noir par un jury composé majoritairement de blancs provoque six jours d'émeutes. C'est ce fait historique qu'utilise Ryan Gattis pour planter le décor de son roman. Dès le premier chapitre, le ton est donné. Ernesto Vera, l'innocente victime d'une guerre de gangs est tabassé de façon atroce juste sous nos yeux. Les descriptions des sévices sont à la limite de l'insoutenable, tellement réels. On suit ensuite pendant les six jours plusieurs personnages liés les uns aux autres et à Ernesto, sa soeur, son frère, des membres de gangs, des personnages dont la vie va basculer. En effet, les forces de police sont à Los Angeles et partout ailleurs c'est la folie, il n'y a plus de règles, chacun peut faire sa propre loi.

Mon avis est mitigé sur ce roman. Il est intéressant et bien construit mais âmes sensibles s'abstenir ! le lecteur est littéralement immergé pendant 432 pages dans une telle noirceur ! Un récit instructif mais dur.
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Ce roman nous plonge dans le chaos qui a secoué Los Angeles pendant ces six jours de pure folie en 1992. L'auteur nous plonge dés les premières lignes dans une violence extrême, avec le meurtre d'un jeune. Par la suite, on va suivre tous les personnages qui ont croisé la route de la victime initiale et l'auteur va nous vivre les émeutes à travers les yeux et les pensées de chacun des personnages. L'auteur nous livre des personnages se retrouvent pris dans cette violence, d'autres profitant du chaos pour régler des compter. On peut regretter que l'auteur ne s'attarde pas plus sur le rôle des secours et des policiers complètement débordés, et on peut parfois se perdre un peu dans les personnages avec les surnoms et les liens entre eux, que j'ai trouvé parfois brouillon. de plus, les personnages ne font que "passer", ce qui ne laisse pas beaucoup de temps pour susciter des sentiments au lecteur. Reste une plongée oppressante dans cette ville à feu et à sang.
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J'ai été attiré par le sujet de ce livre : les émeutes à Los Angeles en 1992, sur fonds d'erreur judiciaire suite à un meurtre d'une afro américain (Rodney King) par des policiers.
Thème répétitif de l'actualité américaine s'il en est!

En fait le contexte des émeutes est bien là, mais l'auteur nous fait vivre à l'intérieur des gangs d'un quartier de LA (Lynwood) à travers la vie de certains de leurs membres. La violence est omniprésente. Et in fine pas vraiment d'analyse de la situation de la ville et des problèmes raciaux. L'auteur nous plonge dans un univers de règlements de comptes, permis par les émeutes qui mobilisent toute l'énergie des forces de police dans d'autres lieux.

Les dernières pages tentent de donner de la profondeur et du sens aux activités des gangs que nous avons partagées, mais c'est vraiment "léger" et cette conclusion hâtive génère quelque frustration.

Content d'avoir découvert l'écriture vive de Ryan Gattis
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Roman choral sur les quartiers difficiles de LA pendant six jours d'émeutes, un air de déjà vu après tant de films ou séries sur le sujet mais les destins se croisent habilement traçant une sociologie des quartiers. L'écriture évolue selon les personnages et tend vers la profondeur et l'élégance
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Six jours est un roman choral violent, rude, à l'image de la vie dans ces quartiers défavorisés de Los Angeles où les gangs règnent en maître. Sur ces six jours, Ryan Gattis va donner la parole aux membres de gangs, à des pompiers, des infirmières, des habitants du quartier… Les règlements de compte vont s'enchaîner. La tension s'accumule au fil du récit et l'on pressent que malgré les vengeances, quelque chose de plus violent encore se trame. Je trouve que l'histoire prend vraiment son rythme dans la seconde moitié du roman, peut-être parce qu'il m'a fallu un peu de temps pour m'habituer au langage parlé et aux changements de tons selon les personnages. Suivre tout un chapitre au rythme d'un camé complètement défoncé demande une certaine attention ! Mais malgré cela, ma curiosité a été piquée et l'on se retrouve à ne pouvoir lâcher le roman avant la fin. La toile d'araignée reliant tous les différents personnages se tissent au fil du récit et l'on se prend au jeu de dessiner les liens et les enjeux. C'est un roman noir intriguant qui m'a fait découvrir l'envers du décor des émeutes de Los Angeles.
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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En 1992, un malencontreux verdict mets le feu aux poudres en plongeant LA dans 6 jours d'émeute.
Lynwood est un quartier hors émeutes, pris en tenaille par les gangs chicanos, qui va sombrer lui aussi dans une série de règlement de compte.

Ryan Gattis se met successivement dans la peau de 17 personnages tous impliquées (traduction littérale du titre original) dans cette guérilla urbaine dont peu, il faut le dire sortira indemne. Les bons comme les méchants, les bourreaux, comme les victimes, voir les deux à la fois. Tous parleront dans ce récit où le vocabulaire, et l'expression sont en perpétuelle mutation.

Voici donc le lecteur immergée dans une zone de de non droit où chacun écrit sa propre partition.

Il faut saluer le gros travail de documentation de l'auteur, ainsi que le travail littéraire (non sans oublier d'ailleurs celui du traducteur) .Il faut aussi souligner une construction impeccable et implacable. Néanmoins, à mon sens, ce livre aurait gagné à être plus court ; un inexorable sentiment de déjà-vu ( dans le sens où finalement les personnages se suivent et se ressemblent ; tout comme les faits ) et de lassitude m'est apparu a fil de la lecture sans qu'il être en mesure de le contenir et/ou d'y échapper.

Une lecture en demi-teinte, sans grand plaisir, ni trace indélébile.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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