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Citations sur Onysos le furieux - Le tigre bleu de l'Euphrate (11)

Alexandrie, qui pourrait témoigner au monde que je n'étais pas qu'un chef de guerre,
Mais aussi l'architecte d'un continent à venir.
J'ai dessiné moi-même les plans de la ville.
Un phare immense qui puisse se voir jusqu'en Crête.
La plus grande des bibliothèques.
Je voulais des milliers d'ouvrages,
Que tout ce que l'homme sait soit à l'abri de ces murs.
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Oui, à Issos, pour la première fois, j'ai commencé à respirer comme un titan .
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J'ai passé trop peu de nuits
Là, au creux de tes cuisses,
Dans l'immensité feuillue de ton vagin.
J'ai sué de trop peu de secousses
Et vu trop peu tes lèvres frémir.
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J'ai réduit à néant Babylone, tapissant le pays des Deux-Fleuves de cendres chaudes.
Je ne ferai pas deux fois la même erreur, je ne détruirai pas New York.
Je vais me faire connaître et j'en serai le maître, car cette ville est faite à ma dimension.
Elle grouille comme moi.
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C'est à mon tour de te demander quelque chose.
Je te vois sourire.
Tu crois deviner ce que je vais demander.
Ce que tous les hommes demandent.
Échapper à ta loi.
Connaître l'immortalité.
Tu te trompes.
Je n'ai pas besoin de toi pour être immortel.
Je me suis occupé de cela.
Les hommes, à jamais, se souviendront de mon nom.
Alexandre qui mourut à l'âge d'un jeune homme,
Après une vie de fièvre et de conquêtes.
Alexandre qui unifia les mondes en un seul empire,
Effaçant les frontières, mêlant le sang des peuples et l'architecture des cités.
Alexandre qui fit rétrécir la terre sous ses pas.
Ce n'est pas cela que je veux de toi.
Ecoute-moi bien.
Alexandre se prosterne à tes pieds et te demande simplement de l'emmener tout entier.
Qu'il ne reste rien dans cette chambre que l'odeur de l'encens qui finit de se consumer.
Je ne veux rien laisser.
Qu'il n'y ait aucun corps à embaumer,
Aucun cadavre à exposer à la foule.
Je ne veux pas de tombeau ni de temple.
Les morts ensevelis sont prisonniers de la terre.
Ils restent là, à l'endroit où ils furent déposés.
On honore leur tombeau,
On les pille parfois.
Ne me condamne pas à l'asphyxie pour l'éternité.
Que le corps d'Alexandre soit à jamais introuvable.
Comme s'il continuait, par-delà la mort, à errer d'un point à un autre du monde.
Je veux sentir une dernière fois le souffle du tigre bleu en moi.
Partir sans rien laisser,
Et m'enfoncer plus loin qu'aucun autre dans tes terres insondables.
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Voilà.
Nous sommes seuls à présent, toi et moi.
Je regarde ton ombre qui se dessine sur le mur,
Ton ombre qui croît.
Je sais que c'est le visage du dieu d'en bas qui est là, sur le mur blanc de mon palais de marbre.
Le visage des morts dans la chaleur de l'été babylonien.
Mais je ne parviens pas encore à discerner tes traits.
Je n'ai pas peur,
Tu peux grandir à ton aise,
Emplir ma chambre tout entière,
Je t'invite.
Sois mon hôte.
Approche,
Approche, je sais qui tu es.
Je vais mourir.
Ce sera bientôt ton tour de m'inviter en ton palais.
Tu me demanderas mon nom du haut de ton trône de quartz,
Puis, sans rien dire, tu pèseras ma vie, comme tu as pesé celle de milliards d'autres hommes avant moi,
Et cela ne durera ni plus, ni moins de temps.
Je ne veux pas, moi, être jugé à l'aune de ta balance commune.
Je veux bien plus.
Viens,
Approche.
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Je ne serai bientôt plus rien,
Plus même un homme
Juste le souvenir vaporeux d'une vie.

page 100
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A mon retour sur le champ de bataille,
Tout était immobile.
Le sang, doucement, finissait de couler des morts.
Dans le grand râle de la plaine,
Ce n'était que chevaux éventrés,
Éléphants renversés, têtes fendues,
Perses criblés de flèches,
Grecs disloqués par la faux des chars,
Un vaste mouroir qui, sur des kilomètres, faisait tourner les oiseaux charognards.
Tu t'en souviens, n'est-ce pas ?
Car, ce jour-là,
Une foule immense se pressa devant les lourdes portes de ta ville des morts.
Hommes meurtris dans leur chair,
Visages affolés,
Une foule d'ombres qui formaient, quel que soit leur camp, l'armée des vaincus.
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Alors j'ai ordonné que l'on bâtisse la ville des morts.
Au sud d'Alexandrie,
En plein désert,
Sur une colline qui domine les flots calmes du Nil,
Une vraie ville,
Avec des murailles, de lourdes portes et de hautes tours de vigie,
Une ville qui se construisait en même temps qu'Alexandrie.
Même lacis de ruelles
Même labyrinthe de marbre,
Mais vide.
Une ville sacrée, plongée entière dans le silence de l'Egypte,
Une ville pour accueillir les milliers d'hommes, morts lors de mes batailles,
Grecs, phéniciens ou perses,
Tous cadavres.
Et tu as bien dû entendre parler de cette cité que j'ai faite pour toi
Et que nul humain ne peut approcher.
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Ce sont les feuilles de l'entre-deux.
Je les mâche et c'est comme de n'être plus tout à fait vivant.
Je les mâche et j'aborde maintenant ma dernière conquête, mon dernier combat.
Alexandre est celui qui verra la mort de son vivant.
Je vais te raconter ce que je fus
Et tu boiras chacun de mes mots,
Espérant même que je ne meure pas trop vite.
Oui, Alexandre va faire pâlir le dieu des morts,
D'étonnement d'abord,
Puis de ravissement.
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