AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé (54)

Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés. (p.131)
Commenter  J’apprécie          90
Je ne nous laisserai pas mourir. Je n'abandonnerai pas notre joie et nos sourires dans le sang. Ai-je seulement eu le temps de te caresser, de remonter le long du fil tatoué sur ton bras ? Qui a le droit de me priver de cela ? Qui peut oser entrer dans ma vie pour piétiner ce moment que j'avais tant espéré ? L'œil est dans la tombe et déjà nous dévore. Nous entrons dans des heures sans boussole et nos yeux se ferment.
Commenter  J’apprécie          00
Toute ma vie pour être le médecin qui secourt sans avoir le temps de soigner, le médecin qui dessine d'un chiffre sur le front le destin des victimes, le médecin qui sera désormais mangé par l'incertitude, la hantise de s’être trompé , le souvenir d'un corps qu’on a d'abord vu vivant puis mort lorsqu'on est repassé , toute ma vie, pour arriver à cette journée , courte au regard du nombre de jours que j’ai vécus, mais qui durera une éternité,je le sais , et jusqu'au bout, en moi , le doute embrassera la fierté, Mais il faut faire taire toutes ces pensées Je n'ai pas le temps Je ne veux pas perdre de terrain. Cest mon heure. Les hommes du commando ont neutralisé les tueurs. lls partent, moi je reste. Mon combat commence. La longue chaîne de la vie,.C’est elle qu'il faut organiser maintenant. Zone de ramassage, poste médical avancé, zone d'évacuation.Je sais faire cela.C’est ainsi qu’on sauve des vies.En gardant son sang-froid.En étant précis et rapide.Sortir les corps.Les trier par gravité.Rendre la mobilité possible pour qu’on puisse les prendre en charge.La longue chaîne de vie sue j’appelle, venez!,que je construis et qui se prolongera derrière moi de tous ces médecins qui vont prendre le relais, venez!J’ai besoin de bras, j’ai besoin de brancards,j’ai besoin de perfusions, de garrots, venez! J’ai besoin de tout….
Commenter  J’apprécie          20
.Certains d’entre nous pourtant, tournent la tête, s’attardent sur un visage. lls regardent trop, laissent passer la seconde qui change tout, la seconde à laquelle il faudrait pouvoir échapper, celle qui fera qu'on se souviendra d'un visage parce qu’il ressemble à celui de quelqu'un qu'on connaît, ou parce qu'on le trouve beau, touchant, si jeune. ..Ne pas écouter, ne pas ralentir. Mals qui peut ?Rien ne nous a préparés à cette dureté. ll faut continuerà avancer. Nous sommes là pour arteindre l’étage et rien d’autre. Donner l’assaut et tuer. Pour qu'enfin le reste puisse vivre. Rien d'autre. C'est ce que nous savons faire Nous avons été entraînés pour cela. Agir vite. Mesurer les risques.Frapper.Rien d’autre. Alors, nous y allons, restons sourds à tout ce qui nous entoure et avançons, pas à pas.
Commenter  J’apprécie          10
C'est la lenteur qui vient maintenant. Il faut quelques secondes pour saccager une vie mais des années pour la réparer. Longue patience du corps qui va devoir se rééduquer, gagner du terrain, séance après séance. Volonté des muscles d'aller plus loin, de tirer un peu plus fort, de repousser les limites, pour marcher à nouveau. Longue patience de l'âme qui s'effondre parfois, se met à pleurer, pense que rien n'aura plus jamais le goût d'avant puis se reprend, s'accroche. Vivre à nouveau. C'est un exercice difficile.
Commenter  J’apprécie          20
Il n'y a plus rien sans tes bras autour de moi.
Commenter  J’apprécie          40
Le Hasard a pris possession des rues. C'est lui qui décide. Il sourit parce qu'il sent que ce soir, il va se bâfrer.
Commenter  J’apprécie          70
Et pourtant, il faut continuer. Vivre. Comme on aime. Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés.
Commenter  J’apprécie          30
« Toi, oui. L’autre, pas. » A une seconde près, un centimètre près. Avoir de la chance ou pas.
Commenter  J’apprécie          300
Lorsque mes hommes arrivent - une dizaine - je leur raconte ce qu'il se passe à l'intérieur. Je dis "scène de guerre". Je dis "boucherie inimaginable". J'ajoute qu'il reste au moins deux tueurs. Que c'est dangereux d'entrer. Je leur dis que chacun peut décider en son âme et conscience. Ils choisissent tous de venir avec moi. Certains, rapidement, envoient un dernier message à leur femme. Et c'est beau parce que cela signifie qu'ils acceptent l'idée du sacrifice.
Commenter  J’apprécie          200






    Lecteurs (1081) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Laurent Gaudé

    En quelle année est né Laurent Gaudé?

    1965
    1967
    1970
    1972

    10 questions
    180 lecteurs ont répondu
    Thème : Laurent GaudéCréer un quiz sur ce livre

    {* *}