AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Mémoires de guerre, tome 1 : L'Appel, 1940-1942 (26)

Je pensais, en effet, que s’en serait fini de l’honneur, de l’unité, de l’indépendance, s’il devait être entendu que, dans cette guerre mondiale, seule la France aurait capitulé et qu’elle en serait restée là. Car, dans ce cas, quelle que dût être l’issue du conflit, que le pays, décidément vaincu, fût un jour débarrassé de l’envahisseur par les armes étrangères ou qu’il demeurât asservi, le dégoût qu’il aurait de lui-même et celui qu’il inspirerait aux autres empoisonneraient son âme et sa vie pour de longues générations. Quant à l’immédiat, au nom de quoi mener quelques-uns de ses fils à un combat qui ne serait plus le sien ? A quoi bon fournir d’auxiliaires les forces d’une autre puissance ? Non ! Pour que l’effort en valût la peine, il fallait aboutir à remettre dans la guerre, non point seulement des Français, mais la France.
Commenter  J’apprécie          30
En ce moment, le pire de son histoire, c'était à moi d'assumer la France.
Commenter  J’apprécie          20
Malgré tout, je suis convaincu qu’en d’autres temps, le maréchal Pétain n’aurait pas consenti à revêtir la pourpre de l’abandon national. Je suis sûr, en tout cas, qu’aussi longtemps qu’il fut lui-même il eût repris la route de la guerre dès qu’il put voir qu’il s’était trompé, que la victoire demeurait possible, que la France y aurait sa part. Mais hélas! Les années par-dessous l’enveloppe avaient rongé son caractère. L’âge le livrait aux manœuvres de gens habiles à se couvrir de sa majestueuse lassitude. La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France.
Commenter  J’apprécie          20
En ce moment, le pire de son histoire, c'était à moi d'assumer la France.
Commenter  J’apprécie          20
Nous voulons que l’organisation mécanique des masses humaines, que l’ennemi a réalisée au mépris de toute religion, de toute morale, de toute charité, sous prétexte d’être assez fort pour pouvoir opprimer les autres, soit définitivement abolie. Et nous voulons en même temps que, dans un puissant renouveau des ressources de la nation et de l’Empire par une technique dirigée, l’idéal séculaire français de liberté, d’égalité, de fraternité soit désormais mis en pratique chez nous, de telle sorte que chacun soit libre de sa pensée, de ses croyances, de ses actions, que chacun ait, au départ de son activité sociale, des chances égales à celles de tous les autres, que chacun soit respecté par tous et aidé s’il en a besoin.
Nous voulons que cette guerre, qui affecte au même titre le destin de tous les peuples et qui unit les démocraties dans un seul et même effort, ait pour conséquence une organisation du monde établissant, d’une manière durable, la solidarité et l’aide mutuelle des nations dans tous les domaines. Et nous entendons que la France occupe, dans ce système international, la place éminente qui lui est assignée par sa valeur et par son génie.

[Extrait d’une déclaration du général de Gaulle publiée en France dans les journaux clandestins, le 23 juin 1942]
Commenter  J’apprécie          20
Etant donné le caractère de représentation, et non point de direction, que je voulais voir prendre à ce futur conseil [le Comité national] et qu’il prendrait, en effet, je ne comptais pas en exclure les partis [politiques]. Qu’il y en eût, c’était inévitable. A mon sens, d’ailleurs, nos malheurs étaient venus, non de leur existence, mais du fait qu’à la faveur d’institutions de décadence ils s’étaient abusivement approprié les pouvoirs publics. Aussi, tout en leur réservant leur place, n’entendais-je pas qu’à présent ils s’emparassent de la résistance. Celle-ci, au demeurant, ne procédait aucunement de leur esprit, ni de leur action, puisque tous, sans exception, avaient défailli au moment décisif. Mais, foudroyés hier par le désastre, ils commençaient maintenant à se ressaisir. Certains de leurs éléments, tout en adhérant aux mouvements de résistance, se regroupaient, d’autre part, dans les cadres d’autrefois.
Il est vrai que, n’ayant plus de clientèle à flatter, de combinaisons à pratiquer, de portefeuilles à marchander, ils croyaient et donnaient à croire qu’ils retournaient aux nobles sources d’où ils étaient originaires : volonté de justice sociale, cultes des traditions nationales, esprit de laïcité, flamme chrétienne.
Commenter  J’apprécie          20
Ensuite, trahi, fait prisonnier, affreusement torturé par un ennemi sans honneur, Jean Moulin mourrait pour la France, comme tant de bons soldats qui, sous le soleil ou dans l’ombre, sacrifièrent un long soir vide pour mieux « remplir leur matin ».
Commenter  J’apprécie          10
Les incidents rudes et pénibles qui se produisirent à maintes reprises entre nous, en raison des frictions de nos deux caractères, de l’opposition de certains intérêts de nos pays respectifs, des abus que l’Angleterre commit au détriment de la France blessée, ont influencé sur mon attitude à égard du Premier Ministre, mais non point sur mon jugement. Winston Churchill m’apparut, d’un bout à l’autre du drame, comme le grand champion d’une grande entreprise et le grand artiste d’une grande Histoire.
Commenter  J’apprécie          10
Je pensais, en effet, que s’en serait fini de l’honneur, de l’unité, de l’indépendance, s’il devait être entendu que, dans cette guerre mondiale, seule la France aurait capitulé et qu’elle en serait restée là. Car, dans ce cas, quelle que dût être l’issue du conflit, que le pays, décidément vaincu, fût un jour débarrassé de l’envahisseur par les armes étrangères ou qu’il demeurât asservi, le dégoût qu’il aurait de lui-même et celui qu’il inspirerait aux autres empoisonneraient son âme et sa vie pour de longues générations. Quant à l’immédiat, au nom de quoi mener quelques-uns de ses fils à un combat qui ne serait plus le sien ? A quoi bon fournir d’auxiliaires les forces d’une autre puissance? Non! Pour que l’effort en valût la peine, il fallait aboutir à remettre dans la guerre, non point seulement des Français, mais la France.
Commenter  J’apprécie          10
M. Eden m’annonça que les Etats-Unis songeaient à envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon un croiseur et deux destroyers. « Que ferez-vous, en ce cas ? », me dit-il. – « Les navires alliés, répondis-je, s’arrêteront à la limite des eaux territoriales françaises et l’amiral américain ira déjeuner chez Muselier qui en sera certainement enchanté. » - « Mais si le croiseur dépasse la limite ? » - « Nos gens feront les sommations d’usage. » - « S’il passe outre ? » - « Ce serait un grand malheur, car, alors, les nôtres devraient tirer. » M. Eden leva les bras au ciel. « Je comprends vos alarmes, concluai-je, en souriant, mais j’ai confiance dans les démocraties. »
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (506) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3249 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}