-Mais je ne veux pas m'oublier. Je veux juste oublier ma peur.
-Pourquoi ?
-Elle m'empêche d'avancer.
-Et où diable voudriez-vous aller ?
Voici Epiphanie. Elle a huit ans et demi.
Et voici sa peur, elle a huit ans aussi.
En huit ans, Epiphanie n’a pas beaucoup grandi.
Sa peur, SI.
Ah! Vous voyez bien que vous êtes malade! Vous êtes malade de peur!
Cette ombre que vous voyez. Je la connais. C’est mon ombre… Elle me suit partout. Depuis toujours… Elle est de plus en plus grande et elle me fait peur…
-Et où emmenez-vous les demoiselles en détresse ?
-Vers le soleil couchant.
-Pourquoi là-bas ?
-C'est rassurant.
- Pourquoi tu fais ça ? Tu prends toujours tellement de place. Je n'arrive plus à respirer. Tu ne me laisses jamais respirer. Tu dois t'en aller. Tu dois me laisser. Tu... Tu me fais mal...
Pourquoi tu fais ça ? Tu prends toujours tellement de place. Je n’arrive plus à respirer. Tu ne me laisses jamais respirer. Tu dois t’en aller. Tu dois me laisser. Tu me fais mal
J’ai des questions à toutes vos réponses.
- Maintenant, c'est terminé. Je n'aurai plus peur de toi. Tu dois me suivre comme mon ombre. Et tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que c'est moi qui suis devant, c'est moi qui prends les décisions. Pas toi. Ça ne peut plus être toi. Je ne peux plus avoir peur. Je ne changerai pas d'avis. Si tu n'es pas prête, si tu ne veux pas, alors tant pis. Je crois qu'il vaut mieux que nous nous séparions.
Si c’est grave ? Je ne pense pas. Mais je n’en sais rien. En perdant mon sérieux, j’ai perdu ma gravité aussi.
– Ah. Et c’est gênant ?
– Plutôt. Oui. Je dis n’importe quoi et je ne peux plus renseigner les gens correctement. Je n’ai plus les pieds sur terre, je flotte.