C'est l'histoire d'une petite fille de 8 ans ½ qui lutte contre ses cauchemars. Elle a peur de son ombre, symbolisée comme un serpent à plumes, noir et menaçant. le graphisme est magnifique, doux, poétique et onirique bien sûr. Réalisé au crayon (ou technique similaire, peut être numérique), le trait est léger, chargée d'inventions, les représentations de la forêt offrent une explosion de lumières, de détails, de foisonnement, de mystère, la mise en page est mouvante, la gamme colorée joue sur les contrastes orange et verts, la matière est tactile, les traits de crayons se chevauchent tout en nuances fines. le récit est en forme de quête, Épiphanie fera des rencontres improbables, Il y a du Alice au Pays des Merveilles, un peu de Miyazaki, une petite pointe d'humour léger, et beaucoup de poésie.
Ce livre est un petit bijou, l'histoire est belle, mais on peut aussi le feuilleter rien que pour les images, des caresses pour les yeux.
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Un superbe album aux couleurs chaudes contrastant avec les tons les plus sombres pour illustrer la peur d'Epiphanie, peur qui ne la quitte jamais et prend la forme d'une grosse bête noire attachée à ses pas comme son ombre.
Nous sommes dans un univers merveilleux où tout semble possible ou presque. Il faut traverser une forêt dense avant d'arriver au cabinet du docteur Psyché. Là, dans la salle d'attente, chacun s'est quasiment métamorphosé en sa frayeur personnelle. Non sans humour, ces phobies sont reprises en fin d'ouvrage sous forme de catalogue.
Une habile référence est faite au célèbre Don Quichotte et j'ai particulièrement aimé ce passage.
La jeune Epiphanie parviendra-t-elle à se libérer de cette peur, à l'apprivoiser?
Cette histoire se déroule tout en douceur, avec des dialogues écrits dans une langue soignée.
Une très belle réussite!
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L'épouvantable peur d'Epiphanie Frayeur, un conte initiatique original et extravagant.
Epiphanie est une enfant de 8 ans et demi. Elle a peur de son ombre. Une de ces peurs qui vous fait hérisser les cheveux sur la tête. Gênée et étouffée par sa peur, elle part à la recherche d'une aide. Au cours de sa quête initiatique elle rencontrera de nombreux personnages extravagants qui tenteront de l'aider à grandir.
Les premières pages sont déconcertantes et nous amènent progressivement dans un univers étrange, fantasque et tortueux. L'illustration est fantastique. le dessin est rond et coloré. Ainsi, malgré un récit torturé, l'ambiance est certes décalée mais pas oppressante. Chacun des personnages rencontrés sont extravagants, à l'image de leur rôle et de leur propos.
L'histoire tend à se déliter au 3/4 du récit et perd de sa force écrite. Finalement, pour se terminer sur une fin touchante.
Le texte est fort et les jeux de mots et d'esprit sont nombreux. Attendez-vous à devoir parfois clarifier quelques propos ou passages auprès d'un jeune public.
Pour les plus grands, ces jeux de langages sont exquis et nous plongent dans les méandres d'une psyché tourmentée et en questionnement.
Un très bel album, un conte initiatique original.
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Une très belle histoire qui explique le difficile parcours nécessaire pour vaincre ses peurs.
L'illustration est magnifique est le propos parlera à tout le monde.
La peur d'Epiphanie, accrochée à elle comme une ombre, est très mignonne. La confrontation aux autres l'oblige à mettre des mots sur sa peur, à la regarder vraiment ce qui lui permettra de s'en libérer... un peu !
Elle découvre en même temps que chacun a des problèmes et qu'il s'agit de vivre avec...
A partager sans modération !
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Epiphanie Frayeur c'est avant tout la promesse de passer un doux moment avec de très beaux dessins aux couleurs chatoyantes qui donnent du mouvement aux paysages. C'est beau et relaxant. L'histoire est plutôt onirique. Epiphanie vit dans un monde à part du nôtre et est poursuivi par sa peur, ici une ombre disproportionnée et qui prend vie et de l'ampleur quand Epiphanie s'effraie. Elle essaie en vain de se faire aider par des personnages originaux qu'elle rencontre au fil de l'histoire…
C'est une belle parenthèse, il faut rentrer dans l'histoire pour adhérer à la fantaisie des personnages. Chacun peut s'y retrouver tout de même, on a tous des peurs inexpliquées qui prennent le dessus et qui semblent pourtant dérisoire parfois… Une belle bande dessinée dont j'ai surtout apprécié les dessins.
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Il s'agit d'un objet hybride et réussi, qui reprend certains codes de l'album et de la bande dessinée pour un message des plus naturels et des plus humains.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Magnifique album qui montre le cheminement complexe mais salutaire pour affronter ses phobies.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
En explorant les peurs enfantines, elle construit ici une riche fable, inventive, surprenante sur un sujet déjà mille fois traité, toujours délicatement poétique.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Un « petit précis de psychiatrie à l’usage des phobiques », dans le même ton que le reste de l’album, clôt un récit à savourer seul ou en lecture accompagnée avec les plus jeunes.
Lire la critique sur le site : BDGest
Friande de jeux de mots et de situations cocasses, l’auteure fait de cet album un cocktail pétillant et sucré, teinté d’humour et de magie qui enchante davantage qu’il n’effraie.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Voici Epiphanie. Elle a huit ans et demi.
Et voici sa peur, elle a huit ans aussi.
En huit ans, Epiphanie n’a pas beaucoup grandi.
Sa peur, SI.
- Maintenant, c'est terminé. Je n'aurai plus peur de toi. Tu dois me suivre comme mon ombre. Et tu sais ce que ça veut dire ? Ça veut dire que c'est moi qui suis devant, c'est moi qui prends les décisions. Pas toi. Ça ne peut plus être toi. Je ne peux plus avoir peur. Je ne changerai pas d'avis. Si tu n'es pas prête, si tu ne veux pas, alors tant pis. Je crois qu'il vaut mieux que nous nous séparions.
-Mais je ne veux pas m'oublier. Je veux juste oublier ma peur.
-Pourquoi ?
-Elle m'empêche d'avancer.
-Et où diable voudriez-vous aller ?
Cette ombre que vous voyez. Je la connais. C’est mon ombre… Elle me suit partout. Depuis toujours… Elle est de plus en plus grande et elle me fait peur…
Si c’est grave ? Je ne pense pas. Mais je n’en sais rien. En perdant mon sérieux, j’ai perdu ma gravité aussi.
– Ah. Et c’est gênant ?
– Plutôt. Oui. Je dis n’importe quoi et je ne peux plus renseigner les gens correctement. Je n’ai plus les pieds sur terre, je flotte.
Séquence 4 Séverine Gauthier L'Homme montagne Delcourt 2015