Je suis lentement en train de tomber amoureux, comme on glisse dans un bain chaud. C'est agréable, doux. Mais je suis en train de tomber aussi et ça fait mal, c'est douloureux.
La vérité est mon meilleur angle de défense. Je n’ai pas de mobile, je n’ai jamais eu de troubles psychotiques, je n’ai jamais consommé de drogues dures, je n’ai jamais été alcoolique, je suis sain d’esprit, je ne suis pas réputé pour être violent. Je saurai répondre à cet expert.
Même si je suis profondément blessée, une chose est sûre, je ne peux pas me résigner. Pas après tous ces efforts, pas après toutes ces découvertes.
Croire en toi m’a donné confiance en moi.
Ses doigts sont partout, elle me touche le corps, mais c’est mon cœur qu’elle caresse.
Elle rougit, le rose qui colore ses joues la fait paraître encore plus belle. Cette petite brunette va me rendre dingue. Elle porte un tailleur jupe de couleur bleu foncé, ses cheveux sont attachés en un chignon strict, comme pour me dire « pas touche ». Ses yeux sont soulignés d’un trait de crayon noir, mais ça ne masque pas la fatigue qui semble s’être incrustée dans ses traits.
Cette femme s’est incrustée dans ma chair, elle hante mes nuits et monopolise mes pensées. La manière dont elle s’est enfuie après notre baiser en dit long sur sa perception de la situation.
J’ai beau me tourner dans tous les sens dans mon lit, rien n’y fait. Le sommeil ne vient pas. La cause évidente porte un nom : Dixon Davis. Je soupire. Il est dans toutes mes pensées, comme si notre étreinte m’avait marquée au fer.
J’ai aimé ce que j’ai ressenti, c’était inédit. Jamais je n’avais connu pareille sensation, excitation. J’étais à deux doigts de le laisser aller plus loin, mais dans un éclair de lucidité, j’ai mis un terme à notre étreinte. Et je me suis sauvée comme une fugitive, n’assumant pas mes actes, ses gestes.
Quand je ferme les yeux, ce sont les siens qui apparaissent. Je les rouvre aussi sec, mais c’est comme si ses mains, douces et fermes à la fois, étaient encore sur mes bas. Comme si prendre possession de mon corps n’était pas suffisant, le voilà qui envahit mon esprit. Vouloir chasser ces images ne fait qu’accroître mon désir inassouvi. C’était bon, addictif, comme le goût d’un nectar divin.