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Un homme, une femme.
Il était allemand, elle était juive.
Il a eu le prix Nobel en 1946, elle est tombée dans l'oubli.
Un roman magistral, court et efficace qui démontre encore une fois que derrière chaque réussite d'un homme, il y a une femme qui a oeuvré dans l'ombre.
Une triste banalité.
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Je remercie tout d'abord la fondation Orange et les éditions Albin Michel de m'avoir fait découvrir ce roman.

Au premier abord, la quatrième de couverture est alléchante pour moi, j'ai une formation scientifique et j'ai eu l'occasion d'étudier longuement les découvertes des deux physiciens de ce livre. Cependant, rien de scientifique ici, si ce n'est un ou deux passages, très sommaires, aidant à la compréhension du contexte. Non, on est ici clairement sur les rapports humains.

J'ai longuement hésité entre 3,5 ou 4 étoiles. Bon déjà, il faut être honnête, j'ai clairement apprécié cette lecture, j'ai été happé par l'ambiance tendu, cette conversation à couteaux tirés entre deux personnes qui ont vécu quasiment ensemble pendant 30 ans.

Le lecteur oscille constamment entre différentes émotions et sera tiraillé par de nombreuses questions : Hahn a-t-il vraiment voulu écarter Lise Meitner ou bien la protéger ou bien les deux ? A-t-il vraiment travaillé avec l'Allemagne nazi ? Pourquoi n'avoir jamais cité Lise ? Questions qui ne trouveront pas de réponses précises car le livre invite le lecteur à se forger sa propre opinion au vu des arguments des deux acteurs.

Le dialogue est prenant et j'ai dévoré ce livre. Alors pourquoi pas 4, voir 5 étoiles me direz-vous ? Pour une seule raison, j'ai trouvé qu'en fait le roman tournait autour de deux-trois éléments principaux ce qui est plutôt normal puisque l'on a aucune info sur cette entrevue entre les deux protagonistes et qu'il ne faudrait pas tomber dans l'excès et trop en faire. Mais du coup j'ai parfois eu cette sensation de répétition des arguments avec un effort pour broder autour, la sensation de tourner en rond aussi parfois. Peut-être aurait-il fallut faire un peu plus court mais peut-être que cela aurait été au détriment de l'ambiance et l'immersion du lecteur. Une équation pas simple et il faut quand même avouer que l'auteur s'en sort plutôt bien.

Cela reste donc à mon sens un livre très agréable à lire et j'ai pris un vrai plaisir à "assister" à cette conversation entre deux sommités de la physique/chimie. Un livre que je recommande.
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Voici un livre intéressant, d'une lecture facile, fluide et captivante.
« Nul ne sait ce que nous réserve le passé ». Dès l'incipit le ton est donné.
Stockholm-1946-Grand-Hôtel-Suite301-Le roman s'ouvre sur un mauvais pressentiment du célèbre scientifique Otto Hahn, à seulement quelques heures de la remise du prix Nobel de chimie.
Sa sensation de malaise est confirmée avec l'arrivée d'une lettre de son ancienne collaboratrice et amie la physicienne Lise Meitner annonçant son arrivée imminente.
Après huit années de séparation, elle désire le revoir en ce jour mémorable mais non dans l'intention de le féliciter mais bien de régler ses comptes et rétablir justice, elle, l'oubliée, la mise de côté.
Pendant près de trente ans pourtant ils ont travaillé ensemble de façon fusionnelle et complémentaire, animés par la même passion, sur un projet qui conduira à la fission nucléaire, découverte pour laquelle lui seul obtiendra le prestigieux prix.
D'origine juive elle est contrainte de fuir l'Allemagne pour Stockholm en juillet 1938 abandonnant les recherches alors qu'elles touchaient à leur terme mais continuant de l'aiguiller à distance.
On assiste à un Huis clos ressemblant à une véritable partie d'échec, un affrontement psychologique sidérant entre les deux anciens collaborateurs ou chacun à son tour manoeuvre afin de garder l'avantage dans une atmosphère tendue, ponctuée de longs et pesants silences stratégiques et de joutes verbales âpres.
Malgré des dialogues parfois un peu convenus ou prévisibles, on a du mal à se détacher du récit car l'intrigue nous tient en haleine.
Car, oui, on veut savoir :
Pourquoi tant d'amertume ? Mais que s'est-il véritablement passé ce 12 juillet 1938 ?
La découverte de la fission (un neutron entre en collision avec un noyau d'uranium qui se divise alors en 2 éléments plus légers et libère une énergie colossale) aura finalement aussi conduit à la scission de leur amitié, à une division de leur noyau intime.
Ce roman rappelle aussi la difficulté d'être une femme en ces temps obscurs et de voir ses compétences reconnues. A lire. Instructif.



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L'effet Matilda désigne le déni ou la minimisation récurrente de la contribution des femmes scientifiques à la recherche, dont le travail est souvent attribué à leurs collègues masculins.

Cyril Gély nous témoigne de ce phénomène en racontant dans son roman une entrevue entre Lise Meitner, physicienne, et Otto Hahn, chimiste. Un huis clos qui se déroule dans une chambre d'hôtel, quelques heures avant que Hahn ne reçoive le prix Nobel de Chimie 1944 pour la découverte de la fission nucléaire à laquelle a participé Meitner.

Anciens associés, Lise Meitner, issue d'une famille juive, a été contrainte de fuir l'Allemagne en 1938, alors que leurs recherches étaient sur le point d'aboutir. La pression du pouvoir allemand sur les scientifiques pour accélérer la recherche nucléaire couplée au statut juif de Meitner empêche cette dernière de figurer comme coauteur des découvertes.

Quelques années plus tard, Meitner veut régler ses comptes : A-t-elle été éloignée opportunément des recherches par son ancien associé qui lui avait conseillé de fuir en 1938 ? A t-il profité de leurs recherches pour collaborer avec les nazis ? A-t-il participé à l'élaboration de la bombe nucléaire ?

Ce livre est surprenant. On se sent tout de suite dans l'ambiance qui règne dans cette chambre d'hôtel, on ressent la tension entre les deux personnages … et l'on est partagé : qui dit vrai ? Qui a raison ? Lise a-t-elle été opportunément évincée par Otto ou est-elle simplement jalouse de son succès ? Otto a-t-il cherché à la sauver ou a-t-il voulu l'éloigner afin d'obtenir tous les lauriers du succès ?

L'auteur essaie de "solder les comptes", pour reprendre Lise dans le texte, de ce couple qui a passé 30 ans ensemble, dont la relation semble malgré tout ambigüe même à 60 ans passés. Il nous rappelle les heures sombres de cette seconde guerre mondiale et l'évincement des femmes dans le succès.

Ce roman se lit rapidement, est très fluide et passionnant. Il relate une entrevue qui s'est réellement déroulée mais dont on ignore le contenu, hormis qu'elle a bouleversée les protagonistes. Si chacun des deux a sa propre vérité, Cyril Gély laisse au lecteur la possibilité de se faire sa propre opinion.
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« Peux-tu m'expliquer, en quelques mots, la différence entre jalousie et envie ? »

Le prix de Cyril Gely

10 décembre 1946 , quelques heures avant de recevoir son prix Nobel de chimie, Otto Hahn va voir ressurgir son ancienne collaboratrice, Lise Meitner.
Cette visite importune n'aura rien d'agreable pour Otto car la physicienne qui a fuit l'Allemagne Nazi vient demander ses comptes.

Roman historique, en huit clos entre deux scientifiques voulant faire valoir leur vérité propre.
Histoire méconnue et intéressante qui se lit rapidement et nous met la lumière sur Lise Meitner, une femme de science.
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Le livre de Cyril Gely m'a complètement happée, et ce dès l'étal de la librairie. Etait-ce le petit carton rouge adossé à sa couverture, signalant le coup de coeur du libraire? Etait-ce le regard de cette femme sur le bandeau, son sourire triste, qui cachait une histoire inconnue jusqu'alors, qui ne demandait qu'à exister ?

Car si l'histoire a ses héros, elle a aussi ses oubliés. A côté des figures célèbres, des êtres ordinaires ont eux accompli de grandes choses, avant de sombrer dans l'anonymat. Avec le Prix, Cyril Gely convoque le pouvoir de la littérature pour rendre justice à l'une de ces délaissés, Lise Meitner, une physicienne juive autrichienne spoliée du résultat de ces travaux scientifiques lors de la seconde guerre mondiale.

Le 10 décembre 1946, Otto Hahn est confortablement installé au Grand Hotel de Stockholm. Il attend de recevoir le prix Nobel de Chimie, qui consacrera ses travaux réalisés sur la fission nucléaire sous le régime nazi. Il ne sait pas que Lise Meitner, sa collaboratrice avec laquelle il a travaillé plus de 30 ans, et qui a dû fuir l'allemagne en 1938, va le rejoindre dans sa suite.
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“Huit ans qu'elle attendait cette entrevue, qu'elle l'imaginait jour après jour. Elle avec Hahn. Elle contre Hahn. Huit ans. Et ce jour est enfin arrivé”.
.
Lors d'une conversation à huis clos dans cette chambre d'hôtel, Cyril Gely compare les récits des deux scientifiques, confronte leurs versions des faits. Mot après mot, il révèle leurs ambitions personnelles, et met à jour une vérité intime et violente qui redonne sens à l'histoire.

J'ai adoré cette conversation, conçue comme un véritable dialogue de théâtre. Les souvenirs et les confidences de chacun sont autant de péripéties qui m'ont tenu en haleine d'un bout à l'autre du roman. Jusqu'à la fin, on attend la réponse à la question lancinante qui taraude les personnages : que s'est-il passé cette fameuse journée de 1938 ?

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Notamment nominé aux Molières pour la pièce Diplomatie, Cyril Gely traite son roman comme une pièce de théâtre, dans lequel chaque mot fait événement, jusqu'à ce que la vérité lève son voile.
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De la condition des scientifiques féminines dans la première moitié du XXème siècle. C'est compliqué. Mais si cette femme est juive dans l'Allemagne nazie des années 1930 c'est bien pire.

Dans la première moitié du XXème siècle, l'Allemagne a contribué à l'éclosion de découvertes scientifiques majeures pour l'histoire de l'humanité. Et Otto Hahn, chimiste, est de ceux-là. A côté d'Einstein, d'Heisenberg et d'autres. Il va être le père de la fission nucléaire et obtenir le prix Nobel à ce titre.

Et pourtant, aurait-il pu y arriver sans la collaboration active de Lise Meitner avec qui il travailla de 1907 à 1938 ? Lise Meitner, obligée de fuir l'Allemagne nazie en juillet 1938, au moment où leurs teravaux collectifs arrivent à un résultat probant.

C'est tout le postulat de ce roman, huis-clos dans une suite du grand hôtel de Stockhölm, qui brode à partir d'une rencontre qui a eue lieu quelques heures avant la cérémonie de remise du fameux "prix".

Passionnant à bien des égards, ce texte (qui pourrait figurer une pièce de théâtre) revient sur tout le passé de ces chercheurs dans cette époque troublée. Serviteurs de la Science et non du régime, travailleurs opiniâtres, acharnés, ne relâchant jamais l'effort, mus par une passion infinie. Toutes les questions d'éthique de la recherche, du lien entre les sciences et la mise en oeuvre des politiques, de la place et de la reconnaissance des femmes dans ce milieu et dans la société en général, de la condition particulière des intellectuels juifs à ce moment de l'histoire y sont évoquées.Avec une tension dramatique de tous les instants.

Avec talent, l'auteur nous entraîne dans cette grande réflexion en nous plongeant dans l'univers infiniment petit du monde des atomes, de leur structuration et surtout de leur déstructuration.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Otto Hahn reçoit en 1946 le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur l'uranium, molécule constituant la bombe atomique. A Stockholm, quelques heures avant la cérémonie Lise Meitner son ancienne collègue lui rend visite. Après trente années de travail acharné tous les deux la guerre les sépare pendant huit ans, étant juive elle a dû fuir l'Allemagne. Les retrouvailles sont en demi-teinte, entre nostalgie, amertume et joie, chacun est ballotté par ses souvenirs et ses rancoeurs enfouies. Beaucoup d'interrogations resurgissent, les réponses fusent, grinçantes et tranchantes. 

Tout d'abord, je trouve ce roman très intéressant, j'ai appris énormément sur ce duo qui a bouleversé le monde avec sa découverte de la fission nucléaire.

Cette rencontre qui pourrait être joyeuse est en fait un vrai règlement de compte. Chacun déclame ses souvenirs en partant du principe que sa vérité est la bonne. Les deux personnages ont leurs torts, des arguments qui se tiennent, des réflexions intéressantes. le lecteur ne peut prendre parti pour l'un ou l'autre, Cyril Gely lui donne simplement à réfléchir sur le passé et la vérité. L'auteur démontre que ces deux notions sont vues par le prisme personnel de chaque individu, même quand la grande Histoire rentre en jeu.

L'essentiel du roman est sous forme de dialogue, la lecture plus rapide tient en haleine. Jusqu'à la fin je me suis demandée comment tout cela allait se terminer. Ce huis-clos est étonnant et détonnant, les mots ne laisseront pas indemne Otto et Lise.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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[Lu dans le cadre d'une opération Masse critique]
Je n'avais encore rien lu de cet auteur, mais vu le film Diplomatie qui avait été tiré de son premier roman. Je ne sais pas si Cyril Gely ne fait que ce type de récit dans ses autres livres, mais il nous livre ici, comme dans Diplomatie, un dialogue argumenté sous forme de huis-clos.

Le cadre est encore une fois historique, même si sans doute moins capital que la destruction possible de Paris à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1946, le chimiste allemand Otto Hahn s'apprête à recevoir le prix Nobel pour ses travaux sur la fission nucléaire, mais son ancienne collègue, juive qui avait dû fuir l'Allemagne en 1938, vient régler quelques vieux comptes. L'occasion pour chacun de justifier ses faits passés, de leur donner une autre interprétation que celle qu'on pouvait leur laisser supposer, et au final d'offrir une belle joute verbale aux lecteurs.

C'est surtout l'occasion de réhabiliter Lise Meitner, physicienne placée au second (troisième même) plan pendant des années avant que sa contribution aux découvertes sur la fission soit revue à la hausse et reconnue internationalement.

Cyril Gely s'inspire donc de faits réels, notamment de cette ''conversation plutôt désagréable'' qu'évoque Hahn dans ses mémoires sans donner plus de précisions. L'auteur imagine donc la teneur détaillée de cette conversation, riche en retournements de situation en fonction des arguments déployés par l'un ou l'autre des deux protagonistes.

Tout cela est intéressant, bien écrit et (trop) rapide à lire sous forme de nombreux mini-chapitres comme autant de rounds de boxe. Je regrette simplement que ce livre n'offre pas de compléments sur le sujet, en creusant par exemple les relations avec l'épouse de Hahn ou les suites de cette journée. En l'état je reste un peu sur ma faim après cet exercice de style réussi mais trop restrictif à mon goût.
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Un roman historique de très grande qualité, basé sur des faits réels.

Un chimiste, Otto Hahn attend de recevoir le prix Nobel de chimie, le 10 décembre 1946. Lise Meitner, son ancienne associée, avec laquelle il a travaillé plus de 30 ans à la découverte de la scission nucléaire, arrive dans sa chambre d'hôtel afin de régler ses comptes, de lui rappeler le passé.

La rencontre s'est bien déroulée, mais chaque intervenant n'en a rien révélé.

Un huis-clos où chaque mot est pesé entre deux esprits brillants emportés par leurs recherches, leurs ambitions et L Histoire.

Superbe. Dans l'attente de la pièce de théâtre…
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