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Critique de tienstiensolivier


Jean Genet faisait partie depuis très longtemps des auteurs que je m'étais promis de lire un jour.
J'en avais tellement entendu sur lui par d'autres auteurs que j'apprécie comme Bukowski, Kerouac; Sartre et Cocteau ou encore René Fregni.

Je connaissais l'anecdote concernant les fameuses valises confiées à Roland Dumas et ça m'intriguait.

Combien d'autres artistes n'y font-ils pas référence, de David Bowie et son Jean Genie à Daniel Darc.
Je pourrais ajouter Pete Doherty, Iggy Pop, les Têtes Raides et j'en passe.

Je l'ai souvent associé à Antonin Artaud, je ne sais pas trop pourquoi? L'asile, la prison peut-être...

C'est aussi pour moi "Maturette", l'assassin homo dans le film "Papillon" avec Steve McQueen et Dustin Hoffman. Genêt et ses potes, c'est un peu ça.

Et donc, me voici plongé dans "Notre-Dame-des-Fleurs". Un nom d'église comme titre de roman, quelle drôle d'idée.
Sauf que l'église, c'est une tante, une tarlouze, une lopette, un travelo, une tapette, une pédale, appelez-les comme vous voulez. Les folles de Montmartre, les voyous, les petites frappes.
Et je dois bien l'avouer, j'ai failli quitter le navire au bout de cent pages. Les bites, les érections, la masturbation, j'en avais assez. Surtout après avoir lu "Last exit to Brooklyn" de Hubert Selby Jr.

Et puis, j'ai continué et j'ai bien fait. Petit à petit, la magie a opéré. de la poésie en prose où se côtoient le sublime et l'obscène. J'ai fini par les apprécier les Mignon-les-petits-pieds, Divine, Seck Gorgui, Notre-Dame-des-Fleurs et les autres.

Les pages sur Culafroy adolescent - avant qu'il ne devienne Divine - chez sa mère, Ernestine et le Viol-on sont superbes.
Il en est de même pour les pages relatant le procès de Notre-Dame-des-Fleurs.
Qu'est-ce qui l'a poussé au crime, la pauvreté? Notre-Dame-des-Fleurs ne serait -il pas un peu le Raskolnikov de Dostoïevski ?

La prison chez Genêt semble presque être chez lui un havre de paix. Il s'y sent chez lui et s'évade à force de fantasmes et d'imagination.
Dans une langue unique qui mélange allègrement argot et poésie, Genêt décrit ses amours homosexuelles.
C'est une littérature parfois gênante, dérangeante, eprouvante voire choquante. Elle le fut pour moi parfois.

J'ai pourtant apprécié sans toujours la comprendre, et me suis laissé emporter par la poésie foudroyante de cet auteur aussi passionné que torturé.
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