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L'Histoire est jalonnée de conflits, de guerres et donc de batailles, certaines ont marqué plus que d'autres notre inconscient collectif. Stalingrad est sans conteste de celles-ci. Nul besoin d'être féru d'Histoire ni d'être versé en stratégie militaire pour ressentir, percevoir, à l'évocation de ce lieu, le terrifiant drame humain que fut cette bataille, sanglante entre toutes.

Heinrich Gelarch fut un acteur de ce drame monumental. Officier Renseignement au sein de la Wehrmacht, il fut fait prisonnier lorsque la 6ème Armée allemande fut disloquée dans le chaudron, ce « Kessel », où la vie de milliers et de milliers de soldats, et de civils, fut consumée. Il écrivit « Eclairs lointains », pendant sa captivité, à laquelle il réchappa -à la différence de la majeure partie de ses coréligionnaires.

La conception de ce roman est en elle-même une histoire, puisque son manuscrit fut pris par les autorités russes. Pour reconstruire son texte, une fois rentré en Allemagne, Gerlach tenta de le ressusciter au travers de séances d'hypnose. de cette expérience sorti un premier ouvrage, dont l'édition fut toute une aventure. In fine, le manuscrit original fut retrouvé dans les archives russes, permettant de rendre publique un grand roman, qui est surtout une page d'histoire.

Ici, le prisme de la bataille est logiquement vu du côté allemand. Mais Heinrich Gerlach ne se borne pas à dévoiler la chute des forces allemandes tombées dans le piège de l'hiver russe, il ne se limite pas à des descriptions de combats tactiques, à un séquençage purement temporel des combats par le biais d'une galerie de combattants. Non, le roman de Gerlach est plus que cela, il démontre toute la folie meurtrière de cette bataille et démonte l'aberration du système militaire nazi, la sclérose d'un commandement perclus par l'aveuglement de son idole monstrueuse.

Dans ce livre, le talent de Gerlach n'est pas uniquement de rendre tangible, palpable, la dimension horrifique de Stalingrad, il interpelle notre réflexion en mettant en lumière tous les questionnements, les doutes terribles que vécurent des hommes placés en enfer, un enfer glacé, où ils furent abandonnés.

Dans ce lieu et dans ce temps, les corps et les âmes furent broyés. Témoignage cinglant, « Eclairs lointains » lance une question à notre humanité : A Stalingrad, qu'est-ce que l'Homme ?
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Certes un roman mais basé sur des faits historiques vécus et relatés.
J ai beaucoup apprécié ce livre qui nous donne la vision d un soldat allemand à Stalingrad,et surtout la déroute et la défaite.
Le cauchemar qu ont vécu les soldats mourant faute de soin,de nourriture,et la débrouille pour pouvoir rentrer auprès de leur famille .
Un livre poignant qui nous emmène dans l enfer de la guerre et des conséquences pour les perdants
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Si vous cherchez un livre sur les combats de la deuxième guerre mondiale, un conseil, passez votre chemin…
Ici l'auteur qui s'est appuyé sur son vécu nous raconte, nous conte ce que les soldats allemands ont vécu pendant la campagne de Russie devant Stalingrad. le récit est teinté état-major de Division.

Cela n'empêche pas que ce fût un Gros choc pour le p'tit Duc, car même si l'on pense que « Qui sème le vent, récolte la tempête », il faut avouer que la leçon pour la glorieuse armée d'invasion du IIIème Reich a été à la hauteur du mal qu'elle a fait pendant les premiers mois de l'opération Barbarossa commencée en juin 1941.
Des chiffres ? Plus de 15 millions de civils russes morts du fait des troupes allemandes…
Alors, les 80 % des pertes humaines de l'armée allemande qui ont eu lieu sur le front de l'Est (plus de 6 millions de disparus, tués ou mutilés), un juste retour des choses dans cette époque effroyable ?

L'histoire,

L'action se passe autour de Stalingrad, l'hiver 1942-43, la VIème armée commandée par le Général von Paulus, l'encerclement, 300 000 militaires allemands, roumains, italiens, hongrois et croates pris au piège, le froid, la faim, les gelures, les blessures, la maladie, le ravitaillement qui n'arrive pas, les officiers supérieurs qui prennent les derniers avions pour se sauver abandonnant leurs hommes, la perte d'humanité, la vermine, l'horreur, les soins que les médecins ne peuvent plus prodiguer, la folie, le suicide pour certains, le pelotons d'exécution pour d'autres...

L'origine de cette situation ? Une obéissance aveugle dans le chef que le peuple allemand s'est choisi, son Führer, Hitler.

Les personnages,

Le pasteur Peters, la transcendance, « Qu'est-ce que l'homme ? »
Le S/Lt Wiesse, « On ne se moque pas de Dieu »
Le Lt Brueur, « Oui, nous sommes tous coupables »
Lakosch, Harras, Unold, Herbert, Steigman, Eicher, Welfe, Kallweit, Senta le chien, les chevaux…

Petites phrases lourdes de sens,

« Vous avez raison Dieu est tombé devant Stalingrad… »

« On ne sortira plus d'ici. le jour où nous serons libérés…nous ne serons plus les mêmes…ce que avons en nous de meilleur. La guerre l'a tué, elle l'a enseveli sous les champs de neige de Stalingrad. »

« …notre peuple allemand, le peuple des poètes et des penseurs…on fera de nous des barbares…une bande de fauves criminels, des parasites, des prédateurs. »

« Hitler, l'idole, la réalité, une succession ininterrompue de tromperies sournoises et de violence s inouïes. »


Difficile de dire « J'ai aimé ».

En prenant de la maturité comment peut-on aimer ces actes de pure folie qui font qu'un être humain puisse vouloir en tuer un autre pour des raisons idéologique, territoriale, religieuse…

Mais ce roman, puisqu'il est présenté ainsi, est très bien écrit et ce témoignage doit être connu du plus grand nombre pour comprendre l'alpha et l'oméga du mécanisme qui crée ces situations de carnage.
Et pourquoi pas dissuader ceux, encore trop nombreux, qui pensent que la guerre est bonne et belle ?

Il en reste pas moins que ce livre est très bien écrit, qu'il se lit facilement et qu'il apporte beaucoup sur le chemin de la réflexion personnelle. Alors si ces écrits servent au bien alors oui, j'ai aimé.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Stalingrad du côté allemand, à hauteur d'hommes désemparés en proie au chaos et au doute. Un document exceptionnel malgré ses biais inévitables.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/08/22/note-de-lecture-eclairs-lointains-percee-a-stalingrad-heinrich-gerlach/

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Six novembre mille neuf cent quarante-deux, la Sixième Armée de la Wehrmacht, commandée par le Général von Paulus, est aux portes de Stalingrad. le rude hiver russe approche. Les Soviétiques résistent et lancent plusieurs contre-offensives qui leur permettent d'encercler les Allemands dans le "chaudron" de Stalingrad. le siège dure plusieurs mois et finit par la capitulation de von Paulus.
Heinrich Gerlach, à l'époque jeune officier d'état-major de cette Sixième Armée, romance cet épisode à partir de ses souvenirs et de son expérience, complétés de témoignages de camarades. Tout au long de son récit, il suit deux personnages principaux, le lieutenant Bernhard Breuer, officier d'état-major, et son chauffeur Ralf Lakosh, auxquels il accroche des personnages satellites. Tous sont inspirés d'hommes qu'il a croisés pendant ce terrible événement.
Ce roman a été écrit par l'auteur pendant sa captivité en Sibérie. Il a été libéré en mille neuf cent cinquante. Mais son manuscrit est resté confisqué par les Soviétiques. Il a été exhumé récemment par un historien allemand, lors de l'ouverture des archives russes après l'effondrement de l'URSS. Les conditions d'écriture expliquent sans doute la certaine complaisance pour les Soviétiques !?
Gerlach excelle dans la description de la détérioration de l'organisation de l'armée allemande, dans les hésitations du commandement, dans la folie du Haut-Commandement Nazi. Il témoigne des souffrances des soldats de la Wehrmacht, de leur état d'esprit, de leurs sentiments vis-à-vis du régime nazi, sentiments parfois contradictoires, souvent émis à demi-mot. Il témoigne aussi de leur immense courage.
Bien écrit, bien traduit, ce livre peut être lu comme un énième roman de guerre, mais il est beaucoup plus que cela : c'est un témoignage de première main sur cet événement vu du côté allemand.

P.S. : la lecture de la postface n'est pas indispensable. Elle commence par une autocongratulation du chercheur qui a trouvé le manuscrit dans les archives russes. Les lecteurs intéressés par la découverte du manuscrit pourront commencer la lecture de l'annexe au chapitre V ; ceux intéressés par la genèse du roman, plus quelques explications supplémentaires sur Gerlach et ses conditions de vie pendant les événements de Stalingrad, pourront commencer au chapitre VII.
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L'histoire du chaudron de Stalingrad écrite à hauteur d'homme sans préjugés ni ressentiments, sans manichéisme ni biais idéologique, dans un camp de prisonniers entre 1944 et 1945.
L'indéniable qualité littéraire de cet ouvrage retrouvé dans les archives militaires russes en 2012 propose un récit glaçant et passionnant du quotidien de ses hommes aux prises avec l'histoire de la plus grande défaite de l'armée allemande dans le Kessel, le Chaudron - 35 km sur 60 et 150 km de ligne de front -, le tombeau de la Wermacht.

Sans idée préconçue, sans biais, l'auteur met en scène des personnages représentant les différentes sensibilités et les sentiments contradictoires des officiers et hommes de troupe au sein de l'armée. L'on participe à des conversations livrant des vérités sur l'entre-deux guerres, la montée du nazisme, de l'administration tatillonne, sur les officiers supérieurs perdus entre leurs devoirs – drapeau, fidélité, humanité – et leurs peurs et leurs lâchetés : « Hommes fiers devant le trône des rois ! Les officiers de Frédéric le Grand jetaient leur épée au pied de leur souverain… Comment se fait-il qu'aujourd'hui, ils aient des âmes de valets ? Comment cela se fait-il ? »
Lien : http://www.quidhodieagisti.c..
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Un témoignage terriblement " Réel " qui suinte la peur, la primauté de l'instinct sur la morale et le poids inquantifiable de la guerre qui pèse et écrase les épaules de misérables individualités. L'humanité devient un concept abstrait et seul les souvenirs et la nostalgie, emplies d'images réconfortantes peuvent donner un répit, trop court, à ce déchainement de mort qui fait s'affronter deux idéologies. le froid terrible semble figer les choses comme les hommes, le blanc de la neige s'apparente plus à un linceul qui engloutit les formes jusqu'à les faire disparaître, dans l'indifférence la plus totale.
Ecrit, pendant et après, en captivité, on se demande comment l'auteur a pu puiser aussi profondément en lui même pour restituer avec acuité ce sentiment de panique qui nous étreint tous lorsque la mort est à nos trousses. Ce témoignage confirme que le pathos est un magnifique vecteur pour sublimer une vérité aussi inhumaine soit-elle.
Avec Guy Sager, Einrich Gerlach rend compte, avec malgré tout, un indéniable esthétisme, l'horreur du front de l'Est entre 41 et 45. "Eclairs Lointains" s'attache plus particulièrement à la défaite de Stalingrad fin 42, début 43. Un tournant décisif de la guerre qui mènera à la chute du nazisme.
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Fin 1942, Stalingrad, l'hiver s'amorce sur le front Russe, les allemands sont toujours bloqués dans leur avancée et tentent de s'emparer de la "ville", ou du moins des quelques façades d'immeubles qui restent.

Le lieutenant Breuer arrive d'Allemagne et motive les troupes. Bientôt la grande offensive, et la victoire finale.

Il est vite mis au courant de la construction de deux nouveaux ponts au nord et au sud du Don, cependant pourquoi s'en inquiéter, à Stalingrad, l'armée russe y envoie des vieillards et des jeunes, certains ne sont même pas armés.
Ce n'est donc pas sans surprise que l'armée allemande se retrouve simultanément frappée par l'artillerie russe au Nord et au Sud de ses positions, la manoeuvre encerclant ainsi l'armée allemande.

Les 300 000 hommes sont donc coincés dans l'hiver russe, et ce roman raconte leur histoire. L'histoire d'une défaite clé, qui montrera au monde que l'Allemagne n'était pas invincible. Et aux allemands qu'Hitler n'était pas le surhomme qu'ils imaginaient (ou du moins qu'on avait fini par leur faire assimiler à grand coup de propagande) mais un dictateur sanguinaire, assoiffé de pouvoir, frustré du traité de Versailles, et qui n'hésitera pas à les sacrifier pour sa gloire, car sur ces 300 000 hommes, un peu moins de 15 000 sont rentrés chez eux.

Un très beau roman, magnifiquement écrit, où les souffrances sont décrites avec précision, et où l'évolution de la pensée allemande y est parfaitement reflétée.
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Pas au niveau du Vie et destin de Grossman, mais quand même un poignant récit de la débacle allemande à Stalingrad, par un officier capturé par les russes et qui deviendra un de leurs sympathisants.
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La bataille de Stalingrad a été, durant l'hiver 1942/1943, un événement décisif, un "tournant", dans le déroulement de la 2° guerre mondiale. Hitler avait rompu en 1941 le pacte germano-soviétique en attaquant Moscou, et avait alors essuyé une première défaite. A Stalingrad, ce fut pire. D'ailleurs, ce ne fut pas véritablement une bataille: très rapidement, dès le début du mois de décembre 1942, la 6° armée Allemande, commandée par Paulus, s'est trouvée encerclée. Il suffisait alors aux Russes de cibler le ravitaillement pour couper les vivres aux assiégés, de bombarder modérément, juste ce qu'il fallait pour désorganiser et sabrer le moral de l'ennemi, et surtout de laisser faire l'hiver: les soldats Allemands mourraient d'épuisement et de froid.... Fin de la partie en février 43.
Ce livre a été écrit, durant sa captivité, par un soldat allemand prisonnier des Russes à l'issue de cette "bataille". On comprend qu'il s'agit avant tout d'une accumulation stupide et criminelle d'erreurs de stratégie, et des conséquences d'un entêtement criminel de la part d'Hitler et de ses officiers supérieurs. Ils refuseront toutes les propositions des Russes de se rendre (plus de 100000 vies auraient été épargnées.....) au nom de la règle selon laquelle des soldats Allemands ne peuvent que se battre jusqu'au bout. Mais ils ne se battaient pas! Ils attendaient la mort, tout en entendant de temps en temps une vague promesse d'arrivée de renforts, qui ne viendront jamais.
Tout cela ne peut que servir de leçon, non seulement dans le monde militaire, mais aussi dans toute structure hiérarchique et décisionnelle: comment faire reposer des décisions gravissimes sur un seul homme? Comment l'encadrement intermédiaire peut-il à ce point ne pas jouer son rôle de conseil, de réflexion? Comment la lâcheté des dirigeants peut-il générer un drame absolu pour l'ensemble des troupes? C'est cet échec, logique, que l'on retiendra de ce livre, et ces dizaines de milliers de morts inutiles. Nos livres d'histoire peuvent rayer le mot de "bataille" à propos de Stalingrad. Il faut parler d'encerclement d'une part, pour caractériser la partie militaire, et de folie criminelle, d'autre part, pour la partie stratégique. Avec en plus, son lot de lâchetés, cette épisode tragique correspond au pire de ce que des hommes peuvent faire, ou laisser faire.
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