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4,18

sur 384 notes
Roman sur le sujet de l'absurdité carcérale
C'est une histoire terrifiante, celle d'un homme
qui va être déplacé pendant 12 ans entre les
différents totalitarismes européens, changeant
d'identité raciale et toujours emprisonné quelque
part.
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De l'intérêt (ou du risque?) de se lancer dans une oeuvre dont on ne sait rien, ni du contenu ni de l'auteur?

J'ai dévoré ce roman, très (trop?) simple à lire. Malgré les invraisemblances parfois flagrantes de l'intrigue, l'empathie fonctionne immédiatement avec ses personnages, que ce soit Iohann, une sorte de Forrest Gump des Carpathes, Traian l'intellectuel, son saint homme de père ou Alexandra, sa forte et lucide épouse, tous quatre pris dans les engrenages infernaux des barbaries engendrées par les idéologies exacerbées par la guerre. Traînés de camp en camp, aucun ne peut résister à la déshumanisation et à la déchéance, broyés qu'ils sont par des appareils d'Etat tout aussi mortifères les uns que les autres.
C'est d'ailleurs cela qui m'a le plus interpellée dans le roman, cette thèse selon laquelle les sociétés occidentales du 20ème siècle ont définitivement détruit l'homme au profit de la Technique et de la bureaucratie, entraînant l'humanité dans sa vingt-cinquième heure au-delà de laquelle plus rien ne peut plus être sauvé : le parallèle est trop évident avec notre environnement ultra-technologisé actuel pour ne pas pouvoir ne pas y être sensible.

En revanche, quelle déception d'apprendre après avoir refermé le livre que l'auteur aurait refusé de démentir ses positions antisémites pendant la guerre, amenant le philosophe Gabriel Marcel à faire retirer du livre la splendide préface qu'il avait signée dans l'édition d'origine que j'a eue en main, me donnant alors la sensation d'avoir sous les yeux un de ces grands romans politiques à la hauteur d'un "Vie et destin" ou de "1984".

La thèse politique est bien là; mais parce que précisément elle est politique, il est difficile de la dissocier de son auteur qui lui donne nécessairement une couleur, laquelle est à mon sens nécessairement ternie.
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Voici un livre perturbant et qui remue nos sentiments ; d'autant plus que c'est basé sur une histoire vraie. Cet homme voit sa vie prise dans la "machine nazie" de la guerre dont plus personne n'en maîtrise l'inertie quelle engendre par elle même. La suprématie de la société technologiques et mécanique !
Mais de nos jours , l'homme reste broyé et enchaîné, non plus à la machine mecanique, mais à la machine internet des Big Data !
Un formidale regard philosophique sur une des pages sombre de notre histoire et en miroir de notre société contemporaine.
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Pas facile de résumer cette oeuvre bouleversante tellement elle est profonde et intelligente. A travers Iohann Moritz, l'auteur nous entraîne d'abominations en abominations. On pleure et souffre mille martyrs avec lui. Ce « roman » m'est entré dans le corps, m'a blessé profondément tant les aberrations de l'administration et l'absurdité de la guerre sont bien décrites. Des citoyens-machines qui ne réfléchissent plus et obéissent bêtement et aveuglement. Iohann possède une âme d'enfant et subit les délires fous des « humains ». Je regrette cependant certaines pages un peu nébuleuses sur la politique et les hommes-machines que j'ai mal comprises. Malgré l'horreur, il y a aussi beaucoup d'humour.
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Je ne connaissais pas cet auteur et grâce au choix de mon club de lecture j'ai pu découvrir ce remarquable ouvrage. Je me suis laissée happée dès le début par ce fabuleux récit. A chaque chapitre je pensais que l'horreur avait été atteinte mais non pas du tout voilà que ça continue commue histoire sans fin. Ce n'est pas possible que des hommes fassent souffrir d'autres hommes avec autant de cruauté et de détachement. Il arrive tellement de malheurs au personnage principal que l'on se dit ce n'est pas possible. A chaque fois que né une lueur d'espoir le sort s'acharne encore plus sur lui. Il ne demandait qu'une chose, lui le paysan, l'homme de rien, l'homme de la terre, de vivre du fruit de son travail auprès des siens sans rien demander mais il semblerait que cela été encore trop en demander. Pourquoi un tel acharnement contre lui et les siens. Par moment j'ai du reposer le livre car je ne savais pas quand tout cela allait enfin se terminer. je l'ai lu rapidement car je voulais savoir la fin mais je pense qu'il faut que je reprenne tranquillement sa lecture maintenant que je sais où le récit va me mener pour mieux comprendre le message délivré par l'auteur.
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il faut le lire absolument
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Récit haletant sur une société devenue absurde. Une belle découverte et une histoire poignante sur le désespoir et l'humilité
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Cette heure supplémentaire qui ne vient qu'au delà de toutes ces attentes et espérances.

Désespoirs de convictions et de croyances que l'on ne peut faire passer au delà de ce temps, qui, inexorable, s'enfuit déjà.

Les mots se prononcent, les écrits suivent, les pages se tournent et le temps fait son oeuvre.

Ouvrage à lire, découvrir et réfléchir sur ces forces sans nom que l'on ne sait nommer, faute de temps, peut être.

Juste une heure, encore et après, tout s'achève.
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Bien souvent qualifiée de chef-d'oeuvre, "La 25ème heure" n'est pas une lecture facile par le fait que chaque page apporte son lot de souffrances. Peu de protagonistes de l'histoire en sont épargnés. Les comportements les plus vils, les plus mesquins, les plus méprisables y sont exposés. le côté obscur et petit de l'humanité, ce qu'elle a de plus bas, y est admirablement - si je peux me permettre cette expression - décrypté.
En ce sens, ce livre est passionnant, il pousse l'absurde de chaque situation à son extrême, et nous conduit - nous lecteurs, tranquillement assis devant ce livre - à nous poser de multiples questions : quelle place a la personne humaine dans ce grand tout qu'est la société ? L'apport des machines à l'humanité lui est-il si néfaste ? Existe t-il un droit universel des personnes ? Les relations Occident / Europe de l'Est apparaissent aussi beaucoup plus compliquées que nous ne les voyons depuis notre lorgnette française…
Cependant plusieurs interrogations demeurent après lecture : quelle est réellement la part de la fiction et de la réalité dans cette oeuvre ? L'auteur semble avoir voulu garder un certain flou sur cette question-là. L'histoire de Iohann Moritz est-elle montée de toute pièce à partir de maintes histoires individuelles regroupées en une seule ? Cela réduirait considérablement l'impact de cette oeuvre.
Le bon et naïf Iohann Moritz parait à certains moments précis faire preuve quasiment de déficience intellectuelle, notamment au moment de son arrestation par les Américains. Certains flous demeurent particulièrement gênants, en particulier ce qu'a fait Iohann Moritz pendants les longs mois où il a été soldat SS. le peu que nous raconte V.Gheorghiu parait partiel. Quant au fameux procès de Nuremberg, il est à peine effleuré, alors que là aurait été à mon sens, un point crucial de cette histoire. de plus, on ne sait strictement rien de la manière dont il a été libéré après avoir été jugé coupable par les 52 nations.
Le style littéraire ne m'a pas non plus paru exceptionnel, bien que le fait de ne pas lire le texte dans sa langue originale diminue forcément sa qualité…
Bref, autant de raisons qui m'empêchent de qualifier cette oeuvre magistrale de chef-d'oeuvre.

J'ai cependant été passionnée par l'histoire de Nora, de Traian, du prêtre Koruga; celles-ci m'ont paru sonner justes et vraies. Ainsi que la question qui sous-tend toute l'oeuvre, celle de la culpabilité : car finalement qui est le plus coupable, du bourreau hongrois ou du soldat nazi, du soldat russe semant la terreur ou du simple gendarme dénonçant par pure convoitise son voisin ?


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