AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,42

sur 896 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans les années 70, un couple de Libanais vient en France et s'y installe. Ils vivront depuis Paris les évènements tragiques du Liban, auront des enfants et retourneront régulièrement au pays où vit une partie de leurs familles respectives. Drame d'une famille d'immigrés, avec un pied ici et un pied là-bas. C'est aussi le regard de leur fils, Sabyl, devenu écrivain, qui est né en France, a vécu en France puis a passé quelques années au Liban, pour se rendre qu'aujourd'hui avec son métier, il ne peut vivre au Liban. C'est l'histoire aussi de sa femme, elle aussi Libanaise d'origine, et de toute leur famille.
J'ai pas mal d'amis Libanais, avec toute leur histoire familiale, des familles éclatées aux quatre coins du monde (Afrique, Europe, Canada) et de leur attachement et nostalgie à un pays de leur enfance.
C'est un roman familial, nostalgique qui parlera à tous ceux qui sont des immigrés de première ou deuxième génération.
Pour être plus précis, il y a des pays qui créent cette nostalgie. Mon père issu de Pologne et ma mère de Lituanie n'ont jamais eu cette nostalgie et veulent oublier ce passé (et leur famille aussi). A l'opposé ma femme, virée de Tunisie a la nostalgie de son pays de son enfance.
Plus globalement, pour un Français de souche, c'est le retour au terroir. Je suis surpris d'entendre des Parisiens de deuxième ou troisième génération parler de leur Bretagne ou Sud-Ouest natal.
Intéressant sur le rapport à nos racines.
Et vous, où sont vos racines ?
Commenter  J’apprécie          20
Pour le #1mois1paysenlivres de février me voilà partie pour le Liban avec ce roman de Sabyl Ghoussoub et je dois dire que j'ai beaucoup aimé faire la connaissance de sa famille. Quand les parents de Sabyl sont arrivés à Paris en 1975 ils ne pensaient pas y rester et finalement c'est bien en France que Sabyl naîtra. Aujourd'hui, il essaye de les interroger sur cet exil, sur ce Liban dans lequel il se rendra plusieurs fois et tentera aussi d'y vivre mais en vain.

On va dans le passé puis le présent, ça part dans tous les sens, on s'y perd presque et pourtant cela ne m'a pas gêné, si en terminant ce livre j'ai toujours du mal à comprendre ces guerres au Liban, je me suis laissé porter par ce récit. J'ai adoré partager cette intimité avec la famille Ghoussoub, l'impression d'être avec eux à feuilleter l'album de la famille, on rit par moment et on s'émeut à d'autre. Certaines phrases choquent et donnent une boule au ventre, c'est là qu'on voit qu'un roman vient des tripes.

La plume est honnête, pleine de tendresse, d'humour et aussi de questionnements. J'ai trouvé cette rencontre avec cette famille attachante très émouvante. Des témoignages, des souvenirs, des photographies personnelles pour découvrir ce Liban et grâce auxquels on découvre tout l'amour que l'auteur a pour ce pays. Beaucoup de citations m'auront émue, un livre percutant que je vous recommande chaudement. Merci pour ce voyage et vos mots Sabyl.
Commenter  J’apprécie          10

Un livre ...limpide
Une très jolie surprise
Comme souvent le sont les Goncourt des Lycéens.

Beyrouth sur Seine..
ou la Vie d'un couple d'Emigrants LIbanais .. partis"un temps" sur PAris ..et empeches..toute une vie d'un retour impossible .. mais douloureusement. espere ..

LE Liban .. ce pays que l'on crois connaitre ..un peu
Pour y avoir des amis..
ou suivi l'actualité ..
ininterrompue
des guerres etconflits
où meme les experts perdent leurs repertes
En dehors de toute logique
Pour ce petit pays ayant le malheur d'être situé dans ce proche orient épicentre des tensions que l'on connaît.

Le ton est pourtant léger....
Il y de la dérision, de l'autodérision dans la narration de l'aventure familiale. et de la tendresse .. tard venue ...pour ces parents déracinés
Loin d'un pays conduit au chaos aujourd'hui,
et malmenés par tous ses pays frontaliers

Le livre est didactique et permet de mieuxcomprendre tant d'alliances, mésalliances ...
ou attentats qui ont occupé ravagé les rues de PAris , à une époque , en important sur le sol francais, les reglements de comptes de tant de factions...

Un livre qui éclaire .
avec legereté
dérision
indulgence
sur la Tragedie passée et , ô combien presente, de du Proche Orient
Commenter  J’apprécie          50
Pourquoi un livre est choisi pour le “Goncourt des Lycéens”, un des prix les plus célèbres de la littérature jeunesse en France ? Cette question m'a rendu curieux. Quelles sont les caractéristiques qui ont placé ce livre au palmarès de 2022 ? Je l'ai acheté pour trouver la réponse..

D'abord, ce livre a une structure qui, probablement, plaît aux jeunes. Tous les chapitres sont courts et chaque chapitre raconte une histoire qui commence et qui finit dans le même chapitre. Autrement dit, chaque chapitre est une histoire courte qui demande une brève période de lecture. Cet aspect plaît probablement aux jeunes lecteurs qui sont habitués aux “tweets” sur internet avec pas plus de 280 mots.

La combinaison de ces petits morceaux construit ce livre de mémoires. Avec eux, le écrivain raconte l'histoire de ses parents, qui arrivent à Paris en 1978 et envisagent leur retour au Liban un ou deux ans plus tard. Malheureusement, la guerre de huit ans ne leur permettra pas de retourner chez eux. Ils vont finir pour vieillir en France même s'ils se rêvent de retourner au Liban pour revoir leurs mémoires de jeunesse.

Si les chapitres courts et indépendants de ce livre plaisent aux lycéens, quelque chose se perd dans cette structure. On ne peut pas raconter des histoires plus complexes ou plus longues. Ça ne me plait pas. de plus, je n'aime pas certaines descriptions de faits et opinions qui n'ajoutent rien à la narration. Néanmoins, j'aime quand l'écrivain raconte des habitudes bizarres de ses parents ou l'histoire de la guerre du Liban à travers ses oncles et grand-parents. En conclusion, même si ce n'est pas un livre étonnant, sa lecture facile et engageante va attirer l'attention des lecteurs jeunes et adultes.
Commenter  J’apprécie          10
Le conseil de la librairie Herbes Folles pour un thème que je n'aurais pas spontanément choisi mais c'est précisément cela la valeur d'une libraire : je sors de quelques allers et retours en Paris et Beyrouth pour découvrir par la plume de Santo Ghoussoub la beauté mais aussi les souffrances innombrables de ce pays et de ses citoyens de là-bas ou de la diaspora.

Le livre est touchant par cette démarche qui évoque les parents de l'auteur, la famille au pays, l'exil, l'attente du retour, la guerre civile qui l'interdit. il fut de même a cause de nombreux conflits (Vietnam, Algérie…)

Le 'ecteur se laisse empirter par la plumr alerte de l'autzur et par son empathie ppur toutes les personnes qu'il evoque, meme les plus détestables d'entre elles aux mains pleines de sang.

On rêve avec lui d'une paix durable pour le pays de ses ancêtres, du ciel bleu et de la mer rayonnante.
Commenter  J’apprécie          20
Il y a de l'humour. Heureusement. Comment vivre entre deux pays. Comment vivre la guerre. Comment être séparé du reste de sa famille.
L histoire ne donne pas de leçon. Nous recommençons encore et encore.
On ne peut pas lire ce livre sans tristesse. Sans penser à ce beau pays. Mais aussi à l'Ukraine, la Palestine, Israël, la Syrie, le Soudan, le Niger... et à toutes ces vies déchirées.
Commenter  J’apprécie          10
Est-ce qu'on juge un bouquin réussi à l'aune de ce qu'on en attendait ? Heureusement non, in fine, mais cette simple question montre à quel point on définit ses lectures avant même de les entamer, on y cherche ce qu'on a déjà prévu d'y trouver. de Beyrouth-sur-Seine, j'attendais le portrait plein d'humour d'une famille d'origine libanaise qui aurait mêlé son identité à celle du pays qui était désormais aussi le sien. Un peu à la manière élégante et drôle de Chadia Chaïbi-Loueslati dans Famille nombreuse. Il y aurait eu des moments touchants, d'autres difficiles (la guerre au Liban, je n'en comprenais à peu près rien mais je sais que ça fait mal), des scènes de bouffe joyeusement colorées par l'huile d'olive, les épices et les noms enlevés de mets inconnus, on aurait mieux compris ce conflit interminable au Liban, vécu de l'intérieur ses conséquences et on se serait alors trouvé autorisé à éprouver des émotions qu'auraient légitimé les personnages de ce roman. A la fin, on se serait trouvé rassénéré de voir tant d'intelligence, d'humour et de sensibilité nous aider à constituer un avenir prometteur pour ce vieux pays parfois si dégueulasse qu'est la France.

Bon, ça, c'était le script que je m'étais fait.
Dans Beyrouth-sur-Seine, il y a un peu de cela. le titre, déjà, contient l'amusante promesse d'un monde libanais patiemment recréé à Paris. Avec tout ce que cela induit d'impossibilités - le soleil de Beyrouth à Paris, gageure -, de bricolages émouvants avec la mémoire, les objets, les photos. On y trouve du sumac aussi, un peu d'origan, une mère excessive, un père drôle parce que volcanique, de grands élans, et la guerre, la guerre, la guerre.

Sabyl Ghoussoub entreprend ainsi de nous raconter la vie de ses parents depuis leur arrivée en France dans les années 70. L'incipit pose l'ambiance : « « Tu veux que je te raconte ma vie en arabe ou en français ? » m'a demandé mon père et il a ajouté « Tu comprends l'arabe ? » alors qu'il a été mon professeur d'arabe pendant trois longues années où je vivais chacune de ses leçons comme un calvaire sans fin. Je venais de brancher un micro sur sa chemise de pyjama qu'il traîne depuis mes cinq ans. »

Parents impossibles, contradictoires qui prennent à rebours l'intention du narrateur, se défilent et préfèrent partir sur leurs grands chevaux à la recherche de leurs thèmes favoris : l'importance de la famille pour sa mère, les livres pour son père. Les chapitres sont courts. Heureusement. Ils ne suivent rien de chronologique. Ils ne permettent pas non plus une progression logique dans les événements. Ils confrontent le plus souvent les parents de Sabyl Ghoussoub avec les faits de guerre qui se déroulent ces années là au Liban. Ou les attentats à la bombe qui endeuillent les rues de Paris dans les années 80. Ils racontent un peu aussi la soeur de Sabyl Ghoussoub qui surfe et semble étanche à toute atteinte de nostalgie libanaise, sa vie à lui, Sabyl aussi. Les quelques années où il a tenté de vivre au Liban, la manière dont il a dû en revenir.

Empêtrée dans ce livre qui plombait tout espoir, à force de bombes, d'attentats terroristes au Liban et en France, répliques insupportables d'un conflit déporté, j'ai failli laisser tomber. C'est là qu'est arrivé ce passage : « Mon père, lui, je ne comprends pas ce qu'il fait durant ces années. Il reste vague. La vie de mes parents, c'est comme la guerre du Liban. Plus je m'y plonge, moins j'y comprends quelque chose. J'arrive à situer les protagonistes, quelques moments marquants me restent, puis, ensuite je perds. Trop de dates, d'événements, de trous, de silences, de contradictions. Je me demande si cela m'intéresse vraiment d'y comprendre quelque chose. Finalement, à quoi bon ? » Ah, ce soulagement à savoir qu'on était deux à être paumés !

Ceci posé, une fois que l'on admet tout ce qu'on ne trouvera pas dans ce livre, on peut être sensible à tout ce qui s'y trouve. L'hommage plein d'amour d'un homme pour ses parents, la manière dont ils traversent cette existence qu'ils n'ont pas choisi. « A côté de ces hommes qui donnent constamment leur avis sur Facebook ou dans des blogs, le silence de mon père est immense. Il n'est sur aucun des réseaux sociaux. Il n'a même pas de smartphone. Mon père n'est d'aucun milieu, d'aucun monde. Mon père est un homme seul, dans ce que la solitude a de plus grand. Je l'admire mon père. Un jour, je deviendrai muet comme lui. » le constat à peine amer que, pour beaucoup de Français, Libanais, Irakiens, Iraniens, c'est du pareil au même, des bougnouls. L'apaisement peut-être de comprendre que le Liban qu'aime Sabyl Ghoussoub, c'est celui qui vit, à Paris, dans l'immeuble de son enfance. Que le Liban, ce sont ses parents.
Commenter  J’apprécie          4631
J'ai l'impression de bien connaître le Liban. Parce que j'y suis allé plusieurs fois, parce que j'ai lu plein de livre de M. Maalouf, parce que je cuisine le houmous, le baba ganoush, les falafels etc...
Sérieusement, cette autobiographie a le mérite de nous plonger dans la suite des crises qui ont secoué ce petit pays ayant le malheur d'être situé dans ce proche orient épicentre des tensions que l'on connaît.
Mais de manière superficielle, sans vraiment entrer dans les détails, grâce aux yeux d'un témoin indirect puisque né à Paris de parents libanais et vivant entre France et Liban...
Il y de la dérision, de l'autodérision dans la narration de l'aventure familiale. de la tendresse aussi lorsqu'il évoque ses parents. de la tristesse lorsqu'il se moque de l'intégralité de la classe politique Libanaise, tous bords confondus, de ces ploutocrates qui ont conduit le pays au chaos d'aujourd'hui, bien aidés par ses voisins problématiques.
Le ton est léger et on se replonge dans l'histoire de cette région et des ramifications politiques et terroristes s'étendant jusqu'en France, jusqu'à Paris, jusqu'à la Seine... On n'y trouvera pas de grandes explications géopolitiques, ce n'est pas l'objet du livre, mais le rappel de tous les attentats sera l'occasion de prendre conscience qu'on ne peut véritablement jamais être sûr de qui a fait quoi quand le nombre de protagonistes étatiques susceptibles d'agir est si grand. Et du coup, cela invite à la réflexion, à la modestie dans l'expression de nos certitudes.
Pour apprécier pleinement ce livre, il vaut mieux connaître un peu ces épisodes mais on peut aussi se contenter du regard désabusé et bienveillant porté par l'auteur sur l'histoire de ses parents, sur la découverte d'une saga familiale d'immigrants comme il en existe tant.
Commenter  J’apprécie          340
Jolie chronique hommage aux parents de l'auteur mais aussi à leur pays d'origine: le Liban. On n'en ressort pas expert en géopolitique de la région ni spécialiste de la cause des multiples conflits qui ont meurtri le pays. On en voit cependant un tout petit peu les conséquences à travers cette destinée familiale contaminée par une douce et tendre mélancolie.
Commenter  J’apprécie          10
L'ouvrage de Sabyl Ghoussoub raconte l'histoire de l'exil de ses parents Kaïssa et Hanane débarqué à Paris peu après le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. On sent se désir d'écrire la guerre, de la comprendre mais aussi, et surtout, l'histoire de ses parents alors que la guerre fait des ravages dans leur pays si loin de chez eux désormais.
Les chapitres sont courts, l'ordre des évènements n'est pas linéaire, les allers retours sont constants. L'auteur nous donne l'impression de ne pas avoir de trame préétablie si bien qu'on a la sensation de le suivre dans sa quête, celle d'écrire l'histoire de ses parents tout en se laissant bercer par les évènements qu'il raconte.
Sabyl Ghoussoub cherche, au fil de son écriture, à comprendre la complexité de la question libanaise. Celle-ci peut se voir à travers le groupe Whatsapp que les divers membres de la famille (élargie) entretiennent. Ce groupe est tout simplement intitulé « Liban ». Chacun ayant un avis sur ce qu'il s'y passe. Ce qui, souvent, le laisse un peu perplexe.
Le père de l'auteur est un poète, dramaturge, metteur en scène, journaliste et « voleur de livres » chez Gibert Jeune, comme il nous le présente. Kaïssar, son père donc, intègre, comme doctorant, la Sorbonne en tant que professeur de langue arabe en 1976. Rapidement, il est critiqué pour les insultes qu'il profère envers Dieu, face à ses étudiants. À Paris, il profite de l'offre culturelle tandis que sa mère, Hanane, est en proie à la nostalgie, celle d'avoir vécue en exil si longtemps, loin de son Liban et des siens, d'avoir « seulement regardé la guerre ». Sa déception est grande face à la saleté qu'elle découvre à Paris.
L'auteur n'oublie pas d'évoquer les autres membres de la famille. Sa soeur Yala est instagrameuse et passionnée de surf. Son oncle Élias, pour son implication dans certains actes terroristes, est le sujet tabou. Celui que sa mère refuse d'évoquer. Enfin, l'oncle Amine, le petit frère du père qui s'est suicidé. C'est ce qui constitue l'événement dramatique de la famille.
On sent une évolution au cours de la narration. Comme si, parce que l'auteur connait mieux ses parents, il les accepte. Tout en comprenant leur parcours dans les tumultes d'une histoire libanaise hautement complexe qu'il parcours avec sa compagne, elle aussi Libanaise, Alma, il en vient même à les admirer : « Je l'admire, mon père. Un jour, je deviendrai muet comme lui ».
Dans le fond, et c'est ce qu'il annonce vers la fin. il écrit pour rendre hommage à son père et à sa mère. Car écrire sur le Liban pour lui, c'est raconter l'histoire de ses parents.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (1955) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1720 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}