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sur 29 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Reçu dans le cadre du dernier Masse Critique, je tiens tout d'abord à remercier Babelio ainsi que les éditions Buchet-Chastel de m'avoir envoyé cet ouvrage que je ne me serais probablement jamais procuré par moi-même. Non pas que je n'aime pas l'art, au contraire, car tel est le sujet principal de cet ouvrage mais toujours est-il que lorsque l'on me parle d'art contemporain, je me sens complètement dépassée. Soit, je n'y comprends rien et n'ai jamais cherché à comprendre. Y a-t-il-d'ailleurs vraiment quelque chose à comprendre ou est-ce seulement une question de feeling ? du genre j'accroche ou je n'accroche pas ? Que celui ou celle qui à la réponse à cette question m'éclaire s'il vous plait !

Bon revenons au sujet principal de cet ouvrage. Randall est un jeune artiste mais il n'est pas le seul. Il fait partie d'une bande dont tous ont fait l'école des Beaux-Arts et qui ne demandent qu'à faire leurs preuves sur le marché cruel et impitoyable qu'est celui de l'art. Entre eux, ils se surnomment "Le Cercle" mais ils appartiennent en réalité à ce que l'histoire appellera plus tard la génération des "Young British Artists". Oui, cela se déroule pour une grande partie à Londres dans les années '90 avant de viser plus tard les Etats-Unis, à savoir la grande révélation au monde entier, et plus que tout, la réussite, le gloire...bref, tout ce que peut rêver un jeune artiste. Randall est en quelque sorte la figure autour de laquelle les autres membres du cercle pivotent, tout comme notre narrateur d'ailleurs, Vincent, qui, lui, contrairement aux autres, connaît plus le monde des banques que celui des arts sous toutes ses formes. Il va cependant être accepté en tant que membre à part entière (au début, parce que c'est lui qui possède l'argent et qui paye ses tournées de vodka dans tous les endroits branchés mais après, parce qu'il est là et que cela va de soi). Et puis, il y a cette fille, Justine, avec Vincent se met d'abord en couple avant de la présenter aux autres. Pourquoi a -t-il mis autant de tant à la leur présenter ? Cela, vous le découvrirez vous-mêmes au cours de votre lecture mais sachez qu'il s'agit d'une belle histoire d'amour et qu'il ne faut pas y chercher une histoire de trahison nulle part. La vie est ainsi faite c'est tout !
Là est le côté que j'ai beaucoup apprécié dans cet ouvrage mais ce qui m'a perturbée, voire même carrément dérangée et mise mal à l'aise, ce sont les oeuvres d'art de Randall, qui tournent soit à la pornographie soit sont penchées vers la scatologie. Certes, c'est innovant et tout le monde se les arrachent (enfin, je parle uniquement des dernières oeuvres car tous les portraits de nus, de corps enchevêtrées, à deux, ou à plusieurs et dans toutes sortes de poses des plus ahurissantes n'ont pas encore été dévoilées au public. Aussi, là est le grand dilemme. Six ans après la mort de Randall et alors que Vincent est son exécuteur testamentaire, lui et Justine ne savent que faire ? Faut-il risquer de provoquer un scandale, voire offenser des dizaines de personnes pour la seule et unique beauté de l'art (enfin, cahcun y verra ce qu'il voudra. Là, je m'abstiens de donner mon avis personnel mais me contente de retranscrire les émotions des personnages) ?

Un premier roman extrêmement bien écrit, cela va sans dire que j'ai beaucoup aimé une fois, disons les 50 premières pages passées et digérées. oui, je sais, je suis gnan-gnan et sûrement trop fleur bleue mais je crois que je ne me changerais pas. En tous cas, cela reste une belle découverte que je ne peux que vous recommander !
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Tout d'abord, merci à Babelio et à Buchet Chastel de m'avoir envoyé ce roman, qui m'a beaucoup plu. Vincent raconte la vie d'artiste de son ami Randall, depuis leur première rencontre jusqu'à la mort de celui-ci. Les oeuvres de Randall et sa personnalité sont très extravagantes, tout comme le livre. le point central de toute l'histoire arrive rapidement, on est tout de suite plongé dans le bain. le livre a des passages philosophiques, si je peux y appeler comme cela. J'ai été plongé dans un monde qui m'est complètement inconnu. Ce livre fait en grande partie du bien à l'esprit.
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Quand vous entrez dans le grand hall d'accueil de la société financière de Jan de Vries, sorte de multinationale tentaculaire anglaise, à côté de la photographie de cet homme au regard d'aigle se trouve un portrait signé Ian Randall Gibbs. C'est un grand carré sérigraphié à fond rose, avec en son centre une tache marron, un peu informe, genre test de Rorschach. C'est en fait son portrait, comment dire, anal ? puisque l'homme au lieu de poser devant l'artiste, est simplement allé aux toilettes déféquer un coup et s'essuyer méthodiquement après. Au lieu de jeter le papier souillé, il l'a confié au génial artiste, dont la côte monte de jour en jour, pour que celui-ci en fasse un agrandissement et qu'ainsi les résidus de son fondement soient exposés à tous les visiteurs. Comme à l"époque d'Andy Warhol, tout ce que la planète compte de financiers et de stars possède son portrait de Randall. Nous sommes dans les années quatre-vingt-dix, la folie libérale est à plein régime et l'art profite de ces mouvements spéculatifs dans une danse incertaine et caricaturale.
Ian Randall Gibbs n'a pas existé ( même s'il peut faire penser à Damien Hirst). Jonathan Gibbs en fait la figure centrale de son premier roman, héros peu sympathique et manipulateur. A travers lui, il nous explique comment l'art contemporain, ligué avec la finance, créé des artistes où le talent n'est pas le principal atout pour réussir. D'installations morbides mais pourvoyeuses de scandales en happenings grotesques, Randall, judicieusement accompagné d'un conseiller financier, l'autre personnage principal de ce roman, rencontrera ceux qui possèdent les cordons de la bourse, achèteront son art et feront ainsi grimper les côtes. Cette partie du roman, précise, mordante, décortique avec un humour grinçant ce jeu de dupes que semble être devenu l'art contemporain. Mais le roman va au-delà. Alors que Randall est décédé depuis six ans, son ami et conseiller financier, Vincent, décide d'écrire sa biographie, histoire de mettre à plat leur supposée amitié. Au même moment, la veuve de l'artiste le contacte pour lui faire part d'une découverte hallucinante. Alors que Randall n'avait jamais exposé la moindre peinture ( on le pensait même incapable de représenter la moindre forme avec un pinceau), la découverte d'un atelier secret, rempli de toiles vient bousculer la donne. le hic, c'est que ces tableaux sont tous des représentations de mécènes, de grands directeurs de galeries ainsi que de Randall et de ses proches, tous peints dans des situations pornographiques. Que faut-il faire de ces toiles, au demeurant excellentes mais somme toutes explosives ? Se dresse alors la question éternelle :Peut-on tout montrer en art ?
Tant qu'il est question d'art, le roman se révèle passionnant car Jonathan Gibbs semble connaître ce milieu comme sa poche. Seulement, il y a une autre intrigue, plus sentimentale, entre la veuve de l'artiste et son ami Vincent, qui elle, est nettement moins convaincante. Autant Jonathan Gibbs est passionnant dans sa plongée dans le monde artistique et financier, qu'il peine à être vraiment au même niveau dans la description des sentiments, moments plus convenus qui affadissent un peu son roman.
Une chose est certaine, la prochaine que vous vous rendrez à la FIAC, dans un musée d'art contemporain, resurgira l'esprit de ce roman et du coup vous vous interrogerez encore plus sur les oeuvres soumises à votre admiration. Rien que pour cela , "Randall" vous est fortement conseillé !

Merci au site BABELIO et aux éditions BUCHET-CHASTEL de m'avoir fait découvrir ce roman !

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Les artistes contemporains sont-ils des génies, des imposteurs, ou les jouets d'un marché de l'art qui brasse des millards spéculatifs qui les dépassent ?
Vous ne vous êtes jamais posé la question en déambulant dans une exposition, dans un musée, à la FIAC, surtout avec vos gamins qui ronchonnent haut et fort en des termes peu diplomatiques et vous interpellent sur la question ?

Vincent, le narrateur, celui qui comme nous, doute en permanence sur la nature et la fonction de l'art, est un banquier d'affaire. Il est l'ami de Ian Randall, un maître de l'art conceptuel, dont les installations sont autant de provocations qui le rendent célèbre.

Randall caractériel et manipulateur est mort depuis 6 ans lorsque démarre le récit et laisse à ses exécuteurs testamentaires un cadeau empoisonné, sous la forme de toiles à sujets pornographiques représentant tout le microcosme qui se mélange, dont on se demande s'il faut les rendre publiques.

Ce roman est aussi l'histoire d'un livre en train de s'écrire sur l'histoire de l'artiste, sa relation avec ses amis d'un groupe ressemblant terriblement aux Young British artists, dont Damien Hirst était la figure de proue. On passe de vernissages à des fêtes bien arrosées, les paradis artificiels d'un petit monde hors de son temps qui partage parfois le même atelier, le même joint ou le même lit.

De Londres à New York, on se balade dans les hauts lieux de l'art contemporain, le Tate Modern, le MoMa, le Guggenheim, on côtoie Jeff Koons et Mark Rothko et plein d'autres artistes, on approche l'économie de l'art avec le jeu de la cotation des oeuvres , leur valeur à l'achat ou à la revente, les liaisons troubles entre artistes et acheteurs.
C'est aussi une histoire d'amour autour de Justine, une femme que Vincent et Randall ont aimée tous les deux.

Ce roman est troublant par sa vraisemblance, et drôle sur la caricature du milieu, tout au long du récit on a envie de savoir ce que vont devenir les peintures de Randall et le récit de Vincent .

S'il y a bien une chose que j'ai comprise avec Sonia Delaunay, Niki de Saint Phalle, Rothko....vous savez, la fameuse salle des 6 grandes toiles du Tate Modern, et quelques autres, c'est que l'art n'est plus décoratif depuis très longtemps , il nous renvoie comme un miroir un message sur notre temps, l'état de notre civilisation, c'est peut-être bien cela que nous raconte ce jeune auteur en mettant en scène ce personnage qui emprunte son caractère à plein d'artistes réputés .

Un solide premier roman, une construction efficace, des passages lumineux et drôlatiques. Vous apprécierez, je n'en doute pas la toute dernière énigme qui vous fera reprendre le roman à rebours, mais chut, je n'en dis pas plus ..... Je remercie Babelio et Buchet Chastel pour ce très agréable moment de lecture.
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