Les sources de nos moindres gestes sont aussi multiples et retirées que celles du Nil.
Chaque être ne comprend vraiment en autrui que les sentiments qu'il est capable lui même de fournir.
Le livre, maintenant, semble parfois doué de vie propre ; on dirait une plante qui se développe, et le cerveau n'est plus que le vase plein de terreau qui l'alimente et la contient. Même, il me paraît qu'il n'est pas habile de chercher à « forcer » la plante ; qu'il vaut mieux en laisser les bourgeons se gonfler, les tiges s'étendre, les fruits se sucrer lentement, qu'en cherchant à devancer l'époque de leur maturité naturelle, on compromet la plénitude de leur saveur.
Les sources de nos moindres gestes sont aussi multiples et retirées que celles du Nil.
Le plus sage est de ne point trop se désoler des temps d'arrêt. Ils aèrent le sujet et le pénètrent de vie réelle.
Le difficile c'est d'inventer, là où le souvenir vous retient.
Les opinions n'existent pas en dehors des individus.
Ce qu'on appelle un " esprit faux " [...] : c'est celui qui éprouve le besoin de se persuader qu'il a raison de commettre tous les actes qu'il a envie de commettre ; celui qui met sa raison au service de ses instincts, de ses intérêts, ce qui est pire, ou de son tempérament.
Le mauvais romancier construit ses personnages ; il les dirige et les fait parler. Le vrai romancier les écoute et les regarde agir ; il les entend parler dès avant que de les connaître, et c'est d'après ce qu'il leur entend dire qu'il comprend peu à peu qui ils sont.
Ce n'est pas ce qui me ressemble, mais ce qui différe de moi qui m'attire.