Citations sur Les nourritures terrestres - Les nouvelles nourritures (306)
« Il est bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu’on ne les a pas tentées » .
LES PLATEAUX
Les plateaux où viennent se reposer les collines ;
Les couchants où s'évanouissent les jours ;
Les plages où viennent déferler les marines ;
Les nuits où viennent s'endormir nos amours…
La nuit viendra vers nous comme une rade immense ;
Les pensers, les rayons, les oiseaux mélancoliques
Viendront s'y reposer de la clarté du jour ;
Dans les halliers où se tranquillise toute l'ombre…
Et l'eau calme des près, les sources pleines d'herbes.
… puis, au retour des longs voyages.
Les rivages calmés, — les navires au port.
Nous verrons sur les flots qui se sont apaisés
Dormir l'oiseau nomade et la barque amarrée —
Le soir venu vers nous ouvrir sa rade immense
De silence et d'amitié.
Voici l'heure où tout dort. —
Je te le dis en vérité, Nathanaël, chaque désir m'a plus enrichi que la possession toujours fausse de l'objet même de mon désir.
« Pour moi , être aimé n’est rien, c’est être préféré que je désire » ...
Je ne saisirai plus les mots que par les ailes.
« Chaque désir m’a plus enrichi que la possession toujours fausse de l’objet même de mon désir ».
Je sais que Prométhée souffre, enchaîné sur le Caucase, et que le Christ meurt crucifié, l'un et l'autre pour avoir aimé les hommes.
Elle tourna les yeux vers les naissantes étoiles. «Je connais tous leurs noms, dit-elle ; chacune en a plusieurs ; elles ont des vertus différentes. Leur marche, qui nous paraît calme, est rapide et les rend brûlantes. Leur inquiète ardeur est cause de la violence de leur course, et leur splendeur en est l'effet. Une intime volonté les pousse et les dirige ; un zèle exquis les brûle et les consume ; c'est pour cela qu'elles sont radieuses et belles.
Elles se tiennent l'une à l'autre toutes attachées, par des liens qui sont des vertus et des forces, de sorte que l'une dépend de l'autre et que l'autre dépend de toutes. La route de chacune est tracée et chacune trouve sa route. Elle ne saurait en changer sans distraire aucune autre, chacune étant de chaque autre occupée. Et chacune choisit sa route selon qu'elle devait la suivre ; ce qu'elle doit, il faut qu'elle le veuille, et cette route, qui nous paraît fatale, est à chacune la route préférée, chacune étant de volonté parfaite. Un amour ébloui les guide ; leur choix fixe les lois, et nous dépendons d'elles ; nous ne pouvons pas nous sauver.»
Ne souhaite pas, Nathanaël, trouver Dieu ailleurs que partout.
Alors, je me dis que ça ne doit pas être si difficile de mourir, puisque, en fin de compte, tous y parviennent. Et ce ne serait peut-être, après tout, qu'une habitude à prendre, si seulement on ne mourait pas rien qu'une fois.