A chaque livre, j’ai l’impression qu’une porte s’ouvre quelque part dans ma tête. Les verrous cèdent les uns après les autres. Un livre, c’est comme un voyage, dans l’espace ou le temps. Dans l’âme des hommes, dans la lumière ou les ténèbres. Du coup, les histoires que j’invente sont de plus en plus complexes.
Je crois que si j’étais privée de livres ça me tuerait.
Il écouta les autres.
Parler de leur vie, car ils en avaient encore une.
Parler de leurs amis, car ils croyaient en avoir.
Parler de leur avenir, comme s'ils étaient immortels.
Sa voix, murmure immonde, est un poison qui se diffuse lentement dans mon corps exsangue.
Sa seule liberté, sa seule délivrance c'est lorsqu'elle peut s'endormir et rêver...
c’est fou le nombre de synonymes qu’il y’a pour tuer, tu ne trouves pas ? Il y’en a bien plus que pour le verbe aimer…
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A chaque livre, j'ai l'impression qu'une porte s'ouvre dans ma tête. Les verrous cèdent, les uns après les autres. Un livre, c'est comme un long voyage, dans l'espace ou le temps. Dans l'âme des hommes, dans la lumière ou les ténèbres. Du coup, les histoires que j'invente sont de plus en plus complexes. Je crois que si j'étais privée de livres. Ça me tuerait.
J’ai même pensé à me suicider [...] Car ce n’est pas la mort qui m’effraie. C’est la vie.
Elle était la voix de l'horreur, de l'indicible et de l'intolérable.
La voix des esclaves.
À cette seconde, terrible, Tayri était toutes les femmes blessées, torturées. Elle était leur douleur, leur souffrance, leur courage. Leurs larmes et leur désespoir.
Tayri était l'enfance bafouée, volée, abandonnée.
Elle était les échine courbées, les rêves brisés, les détresses silencieuses, les longues nuits de solitude.
Elle était les appels au secours qu'on n'écoute pas, les cris qu'on n'entend plus.
Tayri était le monde tel qu'il est, tel qu'on refuse pourtant de le voir.
Tout ce qu'il avait surmonté. Les humiliations, les trahisons, les brimades. Ses mains et son dos étaient érodés par le travail, son visage ressemblait à une carte en relief menant à un trésor : son regard.
Il faisait encore nuit. Toujours froid. L'hiver n'était jamais tendre, ici. Brutal, sans aucune pitié pour les hommes ou les animaux, il brisait les roches et les âmes autant que les espoirs.
(...)
Ces lieux semblaient avoir été façonnés pour lui, les hommes tels que lui. Ceux qui veulent oublier ou se faire oublier. Ceux qui veulent purifier leur âme, souffrir en paix.
Mourir en silence.