Frisco et milou, deux mauvais garçons, essaient de convaincre Dadard, un jeune garçon à tout faire, de leur servir d'intermédiaire dans le chantage qu'ils ont projeté d'exercer à l'encontre d'une dame qui avait bien mal choisi son amant.
Il devra, en échange de vingt mille francs, lui remettre les lettres compromettantes qu'elle avait envoyé à l'amoureux indélicat.
Mais le jeune homme refuse. Ils s'adressent, alors, à un clochard. Appâté par la promesse d'une substantielle récompense et par un bon repas, celui-ci accepte.
Mais il est "un cheval de cirque". Ayant conservé une certaine distinction de son existence huppée disparue, il se comporte comme ces chevaux qui ont eu autrefois un beau destin et qu'on reconnaît encore à leurs fiers piaffements quand le sort les a mélangés à de plus humbles rosses.
Aussi, lorsque la dame pitoyable de honte et de douleur se présente devant lui, ne pouvant payer l'intégralité de la somme...
Ce petit acte très court est très drôle. Très ramassé, il n'en est que mieux construit. Les personnages sont attachants. La situation est cocasse mais pourtant quelque peu amère.
Et l'écriture fine de
Régis Gignoux en fait une pièce délicate et humoristique mise en valeur par des dialogues justes.
Les critiques de l'époque saluèrent la composition, sur la scène du Grand-Guignol, de M. Seller qui donna au personnage du clochard une allure saisissante : il en fit d'abord une misérable épave, mais peu à peu, le loqueteux se releva et, la voix de l'honneur le stimulant, il reprit une sorte de dignité en retrouvant sa fierté.