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4.43/5 (sur 178 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 17/05/1979
Biographie :

Psychologue de formation. Inspirée par des missions en tant que psychologue en entreprise et par son expérience d'employée, la jeune femme s'intéresse particulièrement au mal-être psychique et physique lié au monde du travail.
Par elle-même, sur le site de José Corti éditeur : Je suis née en 1979 à Paris. J’ai toujours écrit, depuis petite, des histoires, des poèmes, des contes. Le passage dans les classes littéraires d’un lycée parisien élitiste m’a fait perdre tout goût d’écrire. Je me suis orientée vers des études de psychologie clinique et psychopathologie. Pendant mes stages en hôpital psychiatrique j’ai imaginé mettre en place des ateliers d’écriture pour valoriser la créativité tout en permettant la décharge par l’écrit du trop-plein de souffrance. Je me suis inscrite d’abord à des ateliers d’écriture, puis des formations à l’animation, et me suis remise à écrire. J’ai alors écrit des contes, nouvelles, poèmes, puis mon premier roman, en 2006.
Depuis mes vingt ans j’ai exercé toutes sortes de travaux alimentaires : employée en restauration rapide, serveuse, agent hospitalier, secrétaire, distributrice de prospectus, chargée d’assistance-rapatriement, secrétaire... Mon travail alimentaire compte peu, il me sert à subsister et doit surtout me laisser du temps pour écrire.
Aujourd’hui, j’effectue de temps en temps des missions de psychologue en entreprise. J’anime des ateliers d’écriture, notamment dans une association de femmes atteintes de cancer. Je travaille sur un projet d’ateliers d’écriture sur la souffrance au travail, que j’ai longuement côtoyée lors de mes petits boulots (violence de la productivité, absence de reconnaissance, bureaux en open space, harcèlement moral, troubles physiques et psychiques). Je veille par-dessus tout à garder du temps et de l’énergie pour écrire.

Son premier roman "L'attente du soir" a notamment reçu le prix Emmanuel Roblès 2009 et le prix Alain Fournier 2010.
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Transmettre, nous dit le Larousse, c'est "faire parvenir quelque chose à ceux qui viennent ensuite". Un passage de relais en somme, dont il sera question dans ce nouveau rendez-vous des Éclaireurs de Dialogues. Nous échangerons avec Marie Richeux , productrice sur France Culture et écrivaine. Elle publie ce mois-ci Sages Femmes, chez Sabine Wespieser Éditeur. L'histoire d'une jeune femme qui tente de démêler le fil des générations qui l'ont précédée. Nous serons ensuite avec Julien, pour la bibliographie des libraires de Dialogues. La transmission est un thème très présent en littérature, Julien a sélectionné quelques-uns de ses titres favoris. Et à la toute fin de cet épisode, notre invitée brestoise sera Chantal Rio, elle dirige le service des Archives de Brest. Elle nous racontera les trésors qui se cachent derrière les kilomètres de papiers précieusement conservés. Bibliographie - Sages Femmes, de Marie Richeux (Éd. Sabine Wespieser) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18899676-sages-femmes-rom-marie-richeux-sabine-wespieser-editeur - Les Disparus, de Daniel Mendelsohn (Éd. J'ai Lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/950138-les-disparus-daniel-mendelsohn-j-ai-lu - Les Sirènes du Pacifique, de Cédric Morgan (Éd. Mercure de France) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16716822-les-sirenes-du-pacifique-roman-cedric-morgan-mercure-de-france - La Papeterie Tsubaki, de Ito Ogawa (Éd. Philippe Picquier) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18748759-la-papeterie-tsubaki-ito-ogawa-philippe-picquier - le Gardien des choses perdues, de Ruth Hogan (Éd. Babel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/14880664-le-gardien-des-choses-perdues--ruth-hogan-actes-sud - L'Attente du soir, de Tatiana Arfel (Éd. José Corti) https://www.librairiedialogues.fr/livre/12952039-l-attente-du-soir-tatiana-arfel-jose-corti Générique : Sara Petit.

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Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Giacomo
[...]Mon père faisait de son Auguste un bloc de maladresse et d'hilarité, toujours prêt à faire rire de lui, à plaisanter. Je voyais, quant à moi, mon clown comme un personnage parfois drôle, parfois tragique; plus que le rire, déjà petit, c'était la poésie des gestes et des mots qui m'intéressait.

Mlle B.
[...] Le blanc brillant se retira peu à peu durant les jours qui suivirent, et il m'était égal le petit filet de salive qui coulait de ma bouche que je ne savais pas fermer, égales aussi les remarques de la maîtresse pour que je regarde ses yeux quand elle m'interrogeait, égales les moqueries des enfants parce que je n'y arrivais pas. Se rend-on compte de la violence qu'on inflige à quelqu'un, en le forçant à vous regarder, à entrer en contact, frontalement, avec vos yeux, votre visage, alors que depuis des années on l'a enjoint de n'en rien faire, alors qu'il n'a jamais pu comprendre qu'il avait aussi un visage ?

Le môme
[...] La lumière se verse peu à peu sur le terrain vague. Il attend toute la journée. Il ne s'abrite pas quand les gouttes d'eau arrivent du ciel, il n'ouvre pas la bouche pour les boire comme il fait d'habitude. Il est assis sans rien faire, l'oeil fixe, le ventre tordu, la peau hérissée. La nuit à son tour dégouline tout autour de lui.

-Première Partie-Un plus un plus un-
-Chap 2- p.25+28+34-
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J'ai compris la détresse des parents quand leur enfant grandit et s'éloigne : cela signe avec certitude votre arrêt de mort. L'enfant qui naît de vous est celui qui vous enterrera. Son entrée au monde vous signifie que votre temps est passé et qu'il faut se préparer à quitter la scène. Vous vous éloignez alors peu à peu du centre et, lorsque ce même enfant atteint l'âge adulte, vous n'êtes plus qu'à un pas du noir des coulisses, où personne ne sera là pour vous accueillir. Qu'elle est courte cette scène, qu'on ne traverse qu'une fois, qu'elle est aveuglante, la lumière qui vous y poursuit, et comme la salle est obscure, à tel point qu'on pense souvent qu'il n'y a personne ! Et n'essayez pas de rester sur scène plus que de raison, car quand vous vous retournerez votre enfant s'y trouvera à votre place, lui aussi aveugle aux coulisses de droite, et oublieux des coulisses de gauche desquelles il est pourtant né.
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Giacomo
[...] Qu'il est fat, celui qui pense agir pour le bien des autres ! Bien sûr, la femme crayeuse avait besoin d'assistance, son corps entier frôlait l'asphyxie. Bien sûr, l'enfant n'avait pas eu de mère, pas de famille, et moi, qui était sa seule ancre dans le monde, j'allais bientôt définitivement casser ma chaîne. Mais qui me disait que l'enfant souffrait de l'absence de mère ?

Mlle B.
[...] Quel coup prenait-on lorsqu'on découvrait sur l'écran le travail des années prévu d'avance par un ensemble de circuits électriques ? L'ordinateur dessinait-il une tombe lorsqu'on était destiné à mourir rapidement ? Un hôpital psychiatrique lorsqu'on allait devenir fou ? Et s'il sortait exactement le même visage, cela voulait-il dire qu'on était déjà mort ?

Le môme
[...] Le môme a enfin souri, il avait rencontré une princesse aux nattes blanches et ça c'était bien passé, elle était contente de son portrait, il en était sûr. Et puis il avait réussi que ce soit bien elle, mais pas elle la vieille sur le fauteuil, elle la princesse du dedans, avec la plume d'or cachée dans un repli du coeur.

-Troisième partie- Trois -
-Chap20- p277 + 282+ 288 -
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Giacomo
[...] Quand il a écarté ses doigts, ma peine a coulé entre eux comme une fine pluie dorée, et elle s'est écrasée au sol en souriant. Sur la terre qui l'a bue, le lendemain, ont fleuri trois coquelicots.

Mlle B
[...] Chaque nuit, des yeux cloués de peau revenaient, comme dans mon adolescence, rôder dans ma chambre. C'était cette fois de tout petits yeux qui finissaient par s'entrouvrir, sans que je ne voie leur couleur, pour verser quelques larmes de sang.

Le môme
[...] le môme se remplit d'odeurs très fortes, qui se mangent ou qui font juste plaisir au nez, chocolat, herbe mouillée, odeurs violettes, bleues, argentées, terre humide, arbres d'hiver, fleurs rouges qu'il aime tant. Maintenant tous les gens sont debout, ils crient quelque chose qu'il ne comprend pas.

-Deuxième partie- Deux plus un -
-Chap 13 - p.181- 184 - 191-
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Je n’arrive pas à comprendre. C’est bien, ça, essayez de comprendre, activation corticale maximale. Comprendre comment on peut aujourd’hui à la fois exalter l’individualisme, isoler chaque travailleur, tout en le rendant paradoxalement chaque jour plus anonyme, plus… Impersonnel… Interchangeable… Une collection de pantins aux têtes vides tournant en rond au pas dans des boîtes invisibles mais étanches, voilà ce qui se profile…
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Il m’a vu pleurer. Il a pris ma main dans les siennes, sans la griffer. L’enfant m’a consolé de sa souffrance à lui. Depuis la mort de ma mère personne ne m’a consolé de la vie, des douleurs, des écorchures du Sort. Près de quarante ans après elle, il y avait quelqu’un qui prenait ma peine dans ses mains. J’ai eu à nouveau dix ans et un chapiteau de tendresse m’abritait.

Quand il a écarté ses doigts, ma peine a coulé entre eux comme une fine pluie dorée, et elle s’est écrasée au sol en souriant. Sur la terre qui l’a bue, le lendemain, ont fleuri trois coquelicots…

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Il a ajouté vous avez remarqué comme on marche plus lentement dans un quartier historique ? C’est qu’on respecte le temps des vieilles pierres, montées une à une, alors que dans un quartier de bureaux béton on accélère instinctivement, cavalant aussi vite que les murs ont été érigés, à la chaîne. On ne flânera jamais, à la Défense ou à Bercy.
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Car l’important pour moi, pour mes parents, pour nous tous peuples nomades, ce n’est pas l’endroit d’où l’on part, ni celui où l’on arrive, non ce qui compte c’est le trajet, la route, ses tournants, sa poussière qui couvre la peau même sous les vêtements, et surtout le mouvement, le crissement des routes, l’incertitude. Nous vivons en exilés sans point de départ ni d’arrivée, avec pour seul appui cette ligne de diamants tendue au-dessus du vide, la route, que nous parcourons en acrobates.
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On ne propose pas grand-chose aux gens pour rêver aujourd’hui. Les enfants déjà ils ont l’école et dès qu’ils sont libres on les colle dans dix activités différentes, quand on a de l’argent, et devant la télé, quand on n’en a pas. On ne leur permet jamais de s’ennuyer, d’éprouver leur solitude et de la peupler peu à peu. Et tu vois, disait Stéphane, le conte c’est ça, peupler l’intérieur. D’abord, il y a l’abandon, les gens aiment revenir à quand les parents leur racontaient quelque chose pour les endormir – et plus encore si leurs parents ne l’ont jamais fait, en vrai. Ensuite, il y a le rythme : je raconte lentement, je laisse l’imaginaire faire le relais entre les mots. Je fais des pauses. Comme c’est important, une pause… Un silence en musique… L’espace blanc dans une aquarelle ou tout autour d’une calligraphie… C’est du souffle, tout ça ! Pendant ce temps les gens rêvent et imaginent la suite de l’histoire, qui vaut autant que la suite que je m’apprête, moi à conter.
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Je ne peux pas dire avec des mots ce que ce fut pour moi de perdre ma mère. Ma mère, la douceur parfumée de ses cheveux, ses chansons étranges pour m’endormir. Ses mains toutes petites, couleur pêche blanche, qui me lavaient chaque soir de la fatigue et de l’énervement de la journée. Son silence quand elle ne chantait pas et son sérieux appliqué quand elle m’écoutait….--- toute cette couverture douce autour de moi se retirait d’un coup, laissant derrière elle l’étreinte glacée du monde à affronter encore des années durant. ---- Au lieu de quoi, elle est morte au sol, misérablement, comme un oiseau tiré en plein vol. Elle aurait dû mourir en s’envolant simplement du haut du chapiteau vers les étoiles, et chaque fois que j’aurais regardé le ciel, je l’aurais vue danser entre les constellations
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