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Uber tome 6 sur 6

Daniel Gete (Illustrateur)
EAN : 9781592913329
176 pages
Avatar Press (06/03/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Kieron Gillen's reimagining of superpowers and history is back with America under attack! In the waning days of World War II, the Germans discovered a way to enhance soldiers into unstoppable monsters. With these weapons Hitler conquered all of Europe and now has set his sights on the United States. This is Uber: Invasion! The German battleships are on American soil and with the allies struggling to make up lost ground in Enhanced Soldier development; the USA is fac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La mort des mille coupures
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Ce tome fait suite à Uber, tome 5 (épisodes 23 à 27) qu'il vaut mieux avoir lu avant. Il regroupe les épisodes 1 à 7 de la deuxième saison, initialement parus en 2016/2017, écrits par Kieron Gillen, dessinés et encrés par Daniel Gete, et mis en couleurs par Juan Rodriguez. Les couvertures ont été réalisées par Gete, et les alternatives par Gabriel Andrade, Michael DiPascale.

Vous n'avez rien à craindre, sauf la peur elle-même. le 14 novembre 1945 à la Maison Blanche à Washington, le président Harry Truman et son aide de camp Franklin Stimson font le point de la situation sur les troupes allemandes en Europe, l'aide que les États-Unis peuvent apporter aux alliés, l'étrange absence d'information en provenance de l'Union de Républiques Soviétiques Socialistes, la présence du général George Patton dans le sud de la France, et la forte probabilité que les supersoldats sont utilisés pour une politique de la terre brûlée en Europe. En réalité, ils ne disposent pas de toutes les informations : le même jour à 22h46, un petit détachement de supersoldats allemands sort de l'eau à Falmouth dans le Massachussetts. de nuit, ils avancent jusqu'aux installations de la base aérienne auxiliaire de l'armée de mer d'Otis dans le Massachussetts. Utilisant leur force Halo, ils détruisent toutes les installations. Dans le même temps, Stimson continue de présenter les connaissances sur les supersoldats : les Panzermensch utilisant essentiellement leur force augmentée, les Blitzmensch qui disposent de plus de capacité Halo, tout en indiquant si les États-Unis en disposent (oui, pour les premiers, non pour les seconds) et le coût en développement (temps et matière première). Pendant ce temps-là, les supersoldats nazis se livrent à la destruction des installations portuaires militaires de Qunicy.

La discussion continue entre Truman et Stimson. Ce dernier indique que s'il n'y avait que des soldats normaux, la guerre serait finie depuis longtemps. Truman veut savoir ce qu'il est possible de faire contre les bâtiments. Son interlocuteur répond qu'il tâtonne dans le noir car les informations des Britanniques ne comprenaient pas la méthode pour développer des bâtiments. Ils en sont réduits à faire des essais, et ils n'ont aucune idée de quels types de bâtiment il est possible de développer. Toutefois ils ont beaucoup appris des HMH Colossus et Churchill. Les Russes ne disposent vraisemblablement que d'un seul bâtiment. A priori les Japonais n'ont pas acquis l'arme supersoldat, et les autres grandes puissances non plus. Selon les informations acquises, les Allemands disposent de quatre bâtiments : Sigmund qui a perdu son bras gauche, Siegrfried pleinement opérationnel, Sieglinde, blessée lors de la bataille de Kiev, et un quatrième dont les services secrets ne savent rien. Pour Truman cette situation est catastrophique. En réalité, les positions des bâtiments allemands étaient bien différentes, et Siegfried était en approche de Boston, et un autre bâtiment en approche d'une autre ville stratégique des États-Unis.

Après 27 épisodes de la première saison, le scénariste avait mené son idée initiale aussi loin que possible : une Histoire alternative de la seconde guerre mondiale, au cours de laquelle les Allemands ont conçu et déployé une autre arme que des missiles balistiques V2, à savoir des supersoldats. Il avait projeté l'effet d'une telle arme sur des batailles célèbres de la fin de la guerre, jusqu'à ce que les divergences d'avec la réalité, soient telles qu'il ne lui reste plus qu'à passer à une seconde phase, réellement différente. La suite logique est de savoir ce que l'Allemagne nazie va faire de l'avantage militaire que lui donne ses supersoldats. En fait, il avait annoncé la couleur dans la dernière page du dernier épisode de la saison 1. La couverture rend explicite de quelle invasion il s'agit : celle des États-Unis. Pour autant, Gillen continue dans la même logique : ces supersoldats ne sont pas une arme invincible, ni en quantité illimitée. En changeant le théâtre des opérations militaires, il a choisi de changer également la focalisation du récit en la déplaçant sur Harry Truman (1884-1972) & Franklin Stimson, puis sur Vernon Rivers et sur Siegfried, délaissant momentanément les deux personnages principaux de la saison 1. le lecteur assiste donc à l'invasion des États-Unis, ou plutôt à une invasion, avec une analyse de la stratégie mise au point par l'Allemagne, son objectif, et la manière d'adapter les méthodes de guerre à cette arme encore nouvelle. de l'autre côté, il découvre en temps réel cette invasion, telle qu'elle est perçue par le haut commandement du pays.

Chaque épisode comprend les 2, 3 ou 4 pages de texte rédigé par Gillen à l'occasion de al parution en numéro simple. Il indique que les responsables éditoriaux et lui ont opté pour adapter le rythme de parution de la série, afin de n'avoir recours qu'à un seul artiste. Daniel Gete avait participé à la saison précédente, et le lecteur apprécie de pouvoir retrouver la même saveur visuelle pour ces épisodes. Comme pour la première saison, ce dessinateur gère sa charge de travail en fonction des séquences, se montrant plus ou moins précis dans la représentation des décors et s'appuyant sur la mise en couleurs toujours très dense des parutions Avatar, avec un travail systématique sur les nuances pour ajouter du relief à toutes les surfaces, l'ajout régulier de texture en particulier sur les sols et les murs, et une approche naturaliste mais en plus soutenu. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut avoir besoin de quelques pages pour s'adapter à ce mode de colorisation à la consistance qui peut paraître un peu lourde. Il voit comment elle pallie les fonds de case un peu vides, mais aussi ce qu'elle apporte aux cases plus détaillées : l'ambiance lumineuse et donc le moment de la journée, les effets spéciaux, le grain d'un reportage d'information en noir & blanc aux actualités, l'effet Halo déchaîné par les supersoldats, etc.

Comme dans les tomes précédents, l'écriture de l'histoire est également assez dense et visuellement variée. L'artiste a donc fort à faire pour tout représenter. Il doit donc donner à voir au lecteur des environnements aussi divers que la Maison Blanche vue de l'extérieur, le bureau de Harry Truman, les installations portuaires militaires de Quincy, les rues de différents quartiers de Boston, la forêt nationale de Naugatuck, l'intérieur d'un bunker souterrain, un pub anglais de campagne, et bien d'autres encore. Effectivement, il sait gérer le temps qu'il passe sur chaque planche, et rentrer finement dans le détail quand cela s'avère nécessaire pour donner de la consistance à un endroit. En contrepartie, il sait rester plus distant en représentant moins d'éléments quand le décor n'a pas une importance primordiale dans la scène qui se joue. La narration visuelle est claire et facile à suivre, avec quelques marques de naïveté de ci de là, sur un visage, ou dans une attitude mais rien qui ne nuise véritablement à l'immersion du lecteur. Dans l'autre sens, ce dernier se retrouve à parcourir les rues ravagées de Boston pour un reportage particulièrement dur à supporter, ou il assiste à un combat entre supersoldats, un camp appliquant la technique de la mort des mille coupures (Lingchi). Encore une fois, les auteurs n'oublient pas de montrer que la guerre, c'est la mort d'individus, morts perpétrées par d'autres individus dont c'est l'objectif du moment.

Le scénariste a donc le champ libre pour imaginer ce qu'aurait pu être une invasion très préparée des États-Unis par une Allemagne nazie ayant réussi à prolonger la guerre grâce à une arme inattendue. Dans un premier temps, il ne revient pas sur le principe que ces armes ont une âme, leurs propres envies et objectifs en fonction de leur histoire personnelle, autant que de l'Histoire de leur patrie. Il se place d'un point de vue stratégique, montrant ce qui aurait pu motiver l'Allemagne à attaquer de l'autre côté de l'océan, comment elle s'y serait pris en gérant au mieux ses ressources très limitées en supersoldats. Qu'il s'agisse de l'anéantissement d'une ville ou de l'acharnement sur un unique individu, un bâtiment allemand, le point de vue de la narration n'est ni celui des superhéros, ni celui du spectaculaire. Les différents soldats à la force augmentée restent en uniforme militaire régulier, sans costume aux couleurs chamarrées. La mise en scène de leurs capacités extraordinaires ne relève pas du combat de superhéros, mais de l'utilisation préméditée et étudiée d'une arme mortelle. Enfin l'usage d'un tel niveau de force sur des civils est forcément gore, ce que montrent bien les dessins. Par ailleurs, il se trouve que les décideurs restent encore des êtres humains normaux, envoyant ces individus au combat comme de la chair à canon. Non seulement, ils accomplissent des mises à mort de grande ampleur, mais en plus ils sont tout autant utilisés que les individus normaux, leur vie étant tout autant mise en danger au nom d'un idéal patriotique. Les champs de bataille restent donc des boucheries immondes, les Übermensch se salissant les mains avec leurs pouvoirs physiques, qu'ils soient d'un bord ou de l'autre. le massacre de grande ampleur du premier épisode prend le lecteur à la gorge avec le nombre de victimes civiles. le massacre concentré sur un seul individu dans le dernier épisode prend tout autant à la gorge devant cet acharnement collectif à faire mourir ce supersoldat.

Avec ce tome, le récit entre véritablement dans une deuxième phase : les Allemands comptent bien passer de la défense, à la reprise de l'avantage, avec une attaque de prévention, pour affaiblir un ennemi pas encore déclaré mais très probable à courte échéance. Déjà présent dans la première saison, Daniel Gete est de retour avec sa narration visuelle par moment un peu naïve, mais globalement à la hauteur des nombreuses exigences du scénario et en phase avec le point de vue de Kieron Gillen. Ce dernier procède à une mise en place de grande ampleur, avec une dextérité élégante, sans jamais oublier qu'il s'agit d'une guerre, avec des êtres humains qui meurent.
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