L'Allemagne est le mouvement et la France le repos.
Les réveils que mon père avait placés pour moi dans chaque gare se sont tus, inutiles. Personne ne dort plus en France. (p191)
Au lieu de revoir sa vie en une seconde, comme d’autres mourants, elle la revit minutieusement, mordant même un peu sur la vie de sa mère, (p180)
ce n’est vraiment pas de chance de voir mourir ainsi sans raison la première Française que l’on rencontre. Si vous raisonniez comme l’Anglais qui vit la femme rousse de Boulogne vous nous feriez une belle réputation… (p180)
Geneviève ne mourait pas commodément. Elle avait un lit un peu court et ses regards aussi étaient gênés par la montagne, qui tombait devant elle à pic. Elle préférait attendre la mort les genoux pliés et les yeux fermés. Jamais humiliée mais toujours repentante d’être fille naturelle, pleine d’admiration pour ce qui est l’ordre ou la loi, elle essayait seulement de donner à sa vie une conclusion plus régulière que son commencement. (p179)
Les armuriers téléphonaient à la police dès qu'un étudiant leur avait acheté un révolver. (p168)
Les garçons servent ma rêverie avec de grandes burettes de grenadine et de kirsch. (p161)
Il attend Kleist, il attend Thomas Mann, il attend sa lettre de Gorki, sa lettre d'Anatole France! Les dictateurs collectionnent les autographes et disparaissent. (p153)
Le drapeau de cette nation était rouge vif, jaune vif, or vif, en un mot arc-en-ciel vif, sur teint de safran, de pourpre et de mort. (p151)
Ainsi ceux qui aiment un parfum jusqu'à partir pour le Liban en respirer l'essence, et ne trouvent que son bois d'origine tout juste odorant si on le frotte avec son nez. (p144)