Un grand merci à #NetGalley France et aux éditons Allary pour l'envoi de ce premier roman de
Rocco Giudice, au titre évocateur et mystérieux :
Mangoustan…
Drôle de titre ! le
mangoustan est un délicieux fruit exotique à la chair fondante… Est-il bien approprié de donner ce nom à un typhon ? Ni mieux, ni pire que d'attribuer des prénoms à des tempêtes, me direz-vous…
Comment un super typhon qui se prépare à balayer Hong Kong peut-il fédérer les destins de trois femmes, venues s'y ressourcer et chercher des réponses face à des moments cruciaux de leur vie ? Elles ne se connaissent pas mais ont en commun un mari ou un ex-mari dominateur et la volonté de s'émanciper…
Les deux premières sont des anonymes, sans doute créées pour les besoins de la fiction : Laure, après trente années de mariage, est abandonnée sans préavis par son mari qui choisit de partir avec leur femme de ménage tandis qu'Irina, une ukrainienne d'origine très modeste, vit de plus en plus mal la manière dont son mari, un banquier suisse, et sa belle-famille lui rappelle sans cesse sa basse extraction.
Mais la troisième est une femme publique : ex-mannequin slovène, la belle Melania à épousé un milliardaire américain devenu président des États-Unis et se retrouve, à son corps défendant, First Lady.
Alors, oui, j'avoue que je me suis surtout intéressée au personnage référentiel, découvrant par le biais de la fiction romanesque des aspects de la personnalité de Melania Trump qui me l'ont rendue sympathique.
J'ai découvert une femme dévouée, amoureuse de son mari à la manière d'une vestale antique. Ce dévouement, elle le partage avec Laure, qui a sacrifié sa vie pour le bonheur des siens, s'occupant de son foyer et soutenant sans faillir son mari et ses enfants « pour qu'ils deviennent la meilleure version possible d'eux-mêmes ». Irina aussi a su transmettre à son mari une certaine aptitude à évoluer en société et à enrichir son réseau social : ambitieuse, elle l'a toujours tiré vers le haut.
Là où je considérais Melania comme une potiche sans envergure, je découvre une « madone exemplaire », dans l'ombre de son époux, voulant ce qu'il y a de mieux pour son enfant, vivant son mariage comme un job qui lui garantit par contrat ainsi qu'à sa proche famille une vie fastueuse. Elle apparaît, auréolée d'une aura quasi virginale, sans risque d'être corrompue par son extravagant et gaffeur mari, tout à son opposé, rassurante, digne et raisonnable : « no zob in job ».
Sans doute vais-je désormais regarder d'un peu plus près sa gestuelle et sa garde-robe, à la lumière du langage corporel et vestimentaire développé par Rocco Giudicce, « une tactique de communication » pour en dire beaucoup sans jamais prendre la parole. Les passages où Melania s'oppose à Donald sont particulièrement savoureux…
En marge du récit, le parcours d'un météorologue hongkongais, celui-là même qui surveille l'évolution du typhon
Mangoustan, ponctue la narration.
Ce livre est profondément ancré et encré géographiquement, avec des titres de chapitres qui sont toujours des noms de lieux, et, métaphoriquement, par le parallèle entre les prises de conscience des trois personnages féminins et la montée en puissance du phénomène météorologique ; en effet, le super typhon débute par le battement d'aile d'un papillon avant de provoquer de véritables catastrophes et, dans la vie des trois femmes, nombreux étaient les signaux avant-coureurs que personne n'avait remarqués.
L'écriture est très efficace, polyphonique, addictive.
Ce premier roman est excellent ! Une très belle surprise…
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