Trinquons à l’amour qui arrive et à celui qui s’en va. Papa, Maman, merci d’être descendus du piédestal sur lequel je vous avais hissés. J’ai toujours voulu vous imiter et, aujourd’hui encore, je vais continuer… Merci de m’avoir libérée, moi aussi. Car j’en profite pour vous le dire : ça fait cinq ans que j’ai envie de divorcer.
La mort peut bien venir tout gâcher ; ceux qui s'aiment continueront de s'aimer malgré elle.
Une chose est sûre : cet homme a le charisme d'un yaourt nature.
Ta mère aimait les anniversaires. Non, ta mère ADORAIT les anniversaires. Le sien tout particulièrement.
Elle tenait une sorte de rétroplanning, trouvait toujours tout un tas de façons originales de le fêter - et s'offrait systématiquement une nouvelle robe pour l'occasion.
Ce qu'elle préférait par-dessus tout : recevoir des cadeaux.
Une belle lumière de printemps épouse le lac. Avec les arbres en fleurs, j'ai l'impression de figurer dans un tableau.
Je ne me lasse pas de ce paysage, chaque jour différent ; à croire que toute la beauté du monde s'est donné rendez-vous ici, autour de cette petite mer.
Ce qu'on faisait le plus, avec ta mère, c'était rire. Rire était notre passe-temps préféré.
J'ai ri à en pleurer, à en avoir mal au bide ; j'ai ri jusqu'à la supplier d'arrêter. Je lui dois mes fous rires les plus mémo-rables. Et rien n'est plus jouissif que de ne pas réussir à calmer une énorme crise de rire.
Se faire une soirée pizza-télé habillées en mariées comme dans un épisode de Friends (quand tu liras ces mails, tu sauras duquel je parle, car je t'aurai évidemment initiée à la meilleure série de tous les temps).
Ce qui était génial, avec Azzurra, c'est qu'elle était toujours prête à me suivre dans mes idées les plus zinzins. C'est à ça qu'on reconnaît la véritable amitié : lorsqu'une copine te traitera de folle, ton amie, elle, voudra être folle avec toi.
Sans surprise, alors que nous sortons du restaurant, mon père me propose une petite passeggiata - la promenade digestive qui, selon lui, est indispensable à une bonne hygiène de vie. D'ailleurs, la marche est sa solution à tous les problèmes existentiels, ou presque.
T'es triste ? Marche.
Constipé ? Marche !
Tu as du mal à dormir ? Marche...
Tu ressens de la colère ? Marche, et ça ira mieux.
Il n'a pas tort, au fond. Souvent, quand je suis face à un dilemme ou que j'éprouve une émotion trop vive, j'attrape
Totò au vol et je sors prendre l'air.
(Totò, lui, n'est pas tout à fait d'accord avec la théorie paternelle : en ce qui le concerne, moins on en fait, mieux on se porte.)
Et je dois avouer que, au mieux, je trouve une solution ; au pire, je participe au bon fonctionnement de mon transit !
Mon appétit semble revenir doucement, ce qui me fait culpabiliser. Je culpabilise aussi quand je m'entends rire, ou quand le quotidien occupe toutes mes pensées au point d'en oublier la mort de ma meilleure amie.