Citations sur Luna (238)
— On s'est connus à quinze ans, me raconte-t-elle, et j'en ai bientôt soixante-dix. Je te laisse faire le calcul. C'est pas facile tous les jours, un mariage ; c'est des concessions, des sacrifices, des disputes. Mais si on s'aime, on va au-delà de tout ça. Et puis on a eu sept beaux enfants, et on a déjà douze petits-enfants ! On se complète, Pasquale et moi. Hein, Pascà ?
— Oui, on se complète... Moi j'ai tort, elle raison, par exemple.
La vie est un sourire, celui qui ne rit pas meurt assassiné !
Je suis surprise de trouver deux hommes que je ne connais pas au chevet de mon père.
Le premier, petit et trapu , semble tout droit sorti d'un dessin animé. On dirait une caricature : son nez ressemble à une vraie patate et ses sourcils sont semblables à ceux de Gargamel.....
Je m'approche doucement de la signora Anna et lui demande si tout va bien.
- Je n'ai pas beaucoup de certitudes dans la vie, ma jolie, mais je sais une chose : les hommes qui étaient là ne sont les amis de personne. Et o'nemico e l'amico tuoio adda essere nemico pure tuoio.
" L'ennemi de ton ami doit aussi être ton ennemi."
Je suis là depuis trente secondes, je n'ai même pas encore eu le temps de me dégourdir les jambes, et des types veulent me vendre des chaussettes !
Je les rembarre d'un geste de la main et d'un regard noir. J'ai évidemment droit à un "Oh là là, susceptible la signorina!" Mais qui, en sortant d'un avion en plein mois de mai et sous vingt-cinq degrés, se dit "Tiens, il me faut absolument des chaussettes"? Changez de business, les mecs ! Au vu de ce qui m'attend, là, tout de suite, la seule chose dont j'ai besoin, c'est d'un shot de grappa.
Page 9
Prends les bonnes choses lorsqu'elles se présentent, car les mauvaises ne manqueront jamais.
Il est tard, tu dois sûrement dormir. Je préfère t'écrire un mail plutôt qu'un texto, pour que la sonnerie ne risque pas de te réveiller.
Je pense à toi. Je sais que tu as peur. Tu as peur parce qu'on est déjà trop proches, et que, si tu fais un pas en avant, tu n'es pas sûre de pouvoir reprendre place ensuite. Et tu as raison, tu ne le pourras certainement pas.
Tu as peur de ce que diraient les autres même si tu prétends que tu t'en fous. Et tu as tort, parce qu'il faut vivre pour soi, parce que les autres ne te consultent pas, eux, quand ils ont décidé d'être heureux.
Quand ton diable allait à l'école, le mien enseignait déjà !
- C'est vrai qu'on a beaucoup de problèmes, et pas mal de défauts, nous, les Napolitains...
Je tousse. C'est un euphémisme.
- Mais Naples, c'est une chanson d'amour... Si tu sais l'écouter, elle te prend aux tripes, elle te console, elle te berce. Même si tu perds tout, tu auras toujours la richesse d'être né ici.
Le vouvoiement, ici, c'est comme la banquette arrière : on s'assied dessus.
Ces dernières heures, Gina a commencé quasiment toutes ses phrases par: "Et tu te souviens de .... ?" Elle m'a remémoré tout un tas d'anecdotes, restitué de nombreux fragments de mon enfance que j'avais perdus en chemin, d'instants passés qui appartiennent à une autre vie, lorsqu'on était pleinement heureuses, et presque insouciantes.
Ce que l'on vit en ce moment même, je ne l'oublierai pas. Rien ni personne ne devrait séparer deux femmes qui s'aiment.