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Citations sur Antologia poetica (26)

Aux Dames

Belles Dames, si l’aveugle passion ne vous arme pas de dédain, ne vous arme pas de colère, qui de vous ne regarde avec bonté l’Andalou, qui lui refuse sa faveur ?
Lorsqu’il fait sa cour, qui donc prie plus humblement, adore avec plus de fidélité et soupire, plus idolâtre ? Qui, dans l’arène, jette les banderilles, tue les taureaux et gagne la course ?
Dans les fêtes, qui soutient le plus souvent les tendres regards de la salle, sinon les galants de l’Andalousie ?
C’est à eux que toujours les juges donnent dans les carrousels le prix de la grâce, dans les tournois celui du courage.

Au Rossignol

Ce rossignol charmeur pleure avec tant de voix que je le soupçonne de contenir dans sa gorge cent mille autres oiseaux qui disent tour à tour ses douleurs.
Même je crois que le rêve de cette Philomèle serait d’écrire, comme un mémoire pour un juge, le récit du crime de son parent sur les feuilles de cet arbre vert.
Eh bien ! qu’elle retire maintenant sa plainte, puisqu’on n’interdit plus à sa voix de gémir, à son plumage de changer.
Et que celui-là seul pleure que sa Méduse a transformé en pierre et qui ne peut plus, lui, ni publier son mal ni subir de métamorphose.

Traduction par Francis de Miomandre.
François Bernouard, 1921
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Soledad primera

Pintadas aves, cítaras de pluma,
coronaban la bárbara capilla,
mientras el arroyuelo para oílla
hace de blanca espuma
tantas orejas cuantas guijas lava.
Y puede decir, describiendo una zagala:

Del verde margen otra, las mejores
rosas traslada y lirios al cabello,
o por lo matizado, o por lo bello
si aurora no con rayos, sol con flores.
O:

de las ondas el pez con vuelo mudo
o:

verdes voces
o:

voz pintada, canto alado,
órgano de pluma.
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La más bella niña
De nuestro lugar,
Hoy viuda y sola
Y ayer por casar,
Viendo que sus ojos
A la guerra van,
A su madre dice,
Que escucha su mal:
Dejadme llorar
Orillas del mar.
Pues me disteis, madre,
En tan tierna edad
Tan corto el placer,
Tan largo el pesar,
Y me cautivasteis
De quien hoy se va
Y lleva las llaves
De mi libertad,
Dejadme llorar
Orillas del mar.
En llorar conviertan
Mis ojos, de hoy más,
El sabroso oficio
Del dulce mirar,
Pues que no se pueden
Mejor ocupar,
Yéndose a la guerra
Quien era mi paz,
Dejadme llorar
Orillas del mar.
No me pongáis freno
Ni queráis culpar,
Que lo uno es justo,
Lo otro por demás.
Si me queréis bien,
No me hagáis mal;
Harto peor fuera
Morir y callar,
Dejadme llorar
Orillas del mar.
Dulce madre mía,
¿Quién no llorará,
Aunque tenga el pecho
Como un pedernal,
Y no dará voces
Viendo marchitar
Los más verdes años
De mi mocedad?
Dejadme llorar
Orillas del mar.
Váyanse las noches,
Pues ido se han
Los ojos que hacían
Los míos velar;
Váyanse, y no vean
Tanta soledad,
Después que en mi lecho
Sobra la mitad.
Dejadme llorar
Orillas del mar.
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¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Mozuelas las de mi barrio,
Loquillas y confiadas,
Mirad no os engañe el tiempo,
La edad y la confianza.
No os dejéis lisonjear
De la juventud lozana,
Porque de caducas flores
Teje el tiempo sus guirnaldas.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Vuelan los ligeros años,
Y con presurosas alas
Nos roban, como harpías,
Nuestras sabrosas viandas.
La flor de la maravilla
Esta verdad nos declara,
Porque le hurta la tarde
Lo que le dio la mañana.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Mirad que cuando pensáis
Que hacen la señal del alba
Las campanas de la vida,
Es la queda, y os desarman
De vuestro color y lustre,
De vuestro donaire y gracia,
Y quedáis todas perdidas
Por mayores de la marca.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Yo sé de una buena vieja
Que fue un tiempo rubia y zarca,
Y que al presente le cuesta
Harto caro el ver su cara,
Porque su bruñida frente
Y sus mejillas se hallan
Más que roquete de obispo
Encogidas y arrugadas.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Y sé de otra buena vieja,
Que un diente que le quedaba
Se lo dejó este otro día
Sepultado en unas natas,
Y con lágrimas le dice:
«Diente mío de mi alma,
Yo sé cuándo fuistes perla,
Aunque ahora no sois caña.»

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!

Por eso, mozuelas locas,
Antes que la edad avara
El rubio cabello de oro
Convierta en luciente plata,
Quered cuando sois queridas,
Amad cuando sois amadas,
Mirad, bobas, que detrás
Se pinta la ocasión calva.

¡Que se nos va la Pascua, mozas,
Que se nos va la Pascua!
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Âge critique


À l’année critique de son âge.
Dans ce moment occidental, ô Licius, dans ce moment critique de la vie, tout pas mal assuré est une chute, et toute chute, si facile, est une catastrophe.

Le pied chancelle, qu’au moins le jugement s’éclaire. La terre, compacte, va se désagrégeant. Quelle prudence, sachant que tout deviendra poussière, attendrait la ruine de l’édifice ?

Le serpent venimeux, en même temps que de sa peau, de ses années aussi se dépouille. Un homme, non. Aveugle cours de notre vie !

Heureux alors celui qui, plaçant sa lourde part sous la pierre muette, offre la plus légère au saphir souverain !
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Au Soleil

parce que, tandis que le poète était avec une dame, il se leva et l’obligea de la quitter.

Déjà je baisais des mains de cristal, déjà j’étreignais un cou lisse et blanc et répandais sur lui une chevelure que l’amour tira de l’or de ses mines,

Déjà je buvais sur les pierres fines de cette bouche mille douces paroles dont je n’étais point digne, déjà sur ces deux belles lèvres je cueillais de pourpres roses sans crainte d’épines,

Quand, ô clair soleil plein d’envie, ta lumière, en me venant blesser les yeux, tua ma gloire et mon bonheur.

Si les dieux ne sont pas assez puissants pour empêcher tes rayons de me causer tant de chagrin, que ces rayons te donnent alors, comme à ton fils, la mort.
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À une Rose


Née d’hier, c’est demain qu’il te faudra mourir. Qui te donna la vie pour la faire si brève ? Pour durer si peu de jours, que tu es brillante, et pour n’être que rien, quelle ardeur est la tienne !

Si tu fus égarée par ta vaine beauté, bien promptement tu la verras évanouie, car dans cette beauté se tient dissimulée l’occasion de mourir une précoce mort.

Quand une rude main aura tranché ta tige, — ainsi le veut, hélas ! la loi des jardiniers, — une haleine grossière achèvera ton sort.

Ne te montre jamais : quelque tyran te guette. Pour vivre plus longtemps retarde ta naissance, car devancer ta vie c’est courir à ta mort.
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Le Papillon


Le papillon non seulement n’est pas lâche, mais il est téméraire : fatalement aveugle, ce que la flamme refuse même au phénix, obstinément il veut qu’elle le réserve à ses ailes.

Car, pour son malheur, il s’est repenti trop tard d’avoir été attire par la splendeur : il court à ce qui brille et, dans son ambition, livre son vol fragile à ce qui brûle.

Il gît, plein de gloire, dans cette tombe que lui a délicatement préparé une courte épingle, — félicité suprême à faute suprême.

Si le feu brûle le papillon, comment mon ambition à moi, moins haute et plus légère, ne serait-elle pas réduite en cendres ?
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À la Confusion

De la ville
Grands, — plus que des éléphants et des rhinocéros, nobles, — généreux comme des rochers, gentilshommes, — mais à ce qu’ils disent, cavaliers illustres, clefs dorées,

Habits, — je veux dire manteaux raccommodés, dames, — de face et de dos, duègnes à bonnets, carrosses à huit bêtes, — et c’est encore bien peu en ajoutant à celles qui tirent celles que l’on tire,

Avocats enquêteurs, âmes en peine, militaires aux airs de Bartulos et d’Abads, légistes à épées et à dagues,

Maisons et cœurs tout à la malice, boue au persil et à la menthe, voilà la ville : grand bien lui fasse !
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Métamorphose


À Cuenca s’est passé cette chose incroyable. C’était un voyageur très à jeun, qui demanda un petit pain, s’il s’en trouvait encore un de tendre, et on lui donna un biscuit de galérien.

Cette impiété-la, un ange l’a pesée. Si l’importun avait demandé davantage, certes on lui eût donné, un à un, les rochers que baigne le Jucar sur sa rive escarpée.

Il faut croire qu’à Cuenca c’est l’usage que le voyageur qui veut des biscuits ait recours aux pierres. C’est pour cela que les pierres y sont si mangées.

Peut-être qu’ils ont vu la face de Méduse, ces rochers, comme la vit Atlante… À moins qu’ils ne soient alors des dames de silex vêtues.
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