AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Oblomov (154)

Elle voyait dans tout Allemand un roturier breveté. Elle n'aimait pas la grossièreté, l'indépendance d'allures et la prétention avec lesquelles le peuple allemand revendique toujours ses droits bourgeois et municipaux, droits élaborés au cours de dix siècles. Elle comparaît ce peuple à une vache qui porterait des cornes et ne les rentrerait jamais. D'après elle, il n'y avait pas dans toute l'Allemagne un seul " gentleman". Elle ne trouvait dans le caractère germanique aucune douceur, aucune délicatesse, bref, rien de ce qui rend l'existence agréable dans le beau monde, rien de ce qui permet de contourner la règle, de rompre avec la routine, de se soustraire à la férule. Non, ces rustauds ne savaient que se démener, se pousser les uns les autres selon un code convenu entre eux. Ils étaient gens à cogner le mur du front pourvu que ce fût dans les règles.
Commenter  J’apprécie          30
- Et bien non, tout n’est pas là ! cria Oblomov, s’échauffant soudain. – Je veux bien que l’on dépeigne un voleur, une femme déchue, un imbécile berné, pourquoi pas ? Mais qu’on n’oublie pas, au milieu de tout cela, l’homme ! Où est l’humanité, en l’occurrence ? Vous n’écrivez, tous, qu’avec votre intellect ! Vous croyez sans doute que la pensée exclut les mouvements du cœur. Je regrette de vous contredire, mais la pensée ne peut être fécondée que par l’amour. Tendez la main à l’homme déchu pour le relever, pleurez sur lui s’il vient à périr, mais ne vous en gaussez pas sans cesse comme vous le faites ! Aimez-le, sauvez-vous de vous-mêmes en l’observant, et traitez-le comme vous auriez voulu qu’ l’on vous traitât vous-mêmes ; alors, je vous lirai, et non seulement je vous lirai mais je m’inclinerai devant vous, dit Oblomov, soudain un peu plus calme, et tout en se recouchant sur son divan. – Oui, reprit-il, vous représentez le voleur, la femme déchue, mais vous oubliez tout simplement l’homme, vous ne savez pas le dépeindre. Est-ce de l’art, cela ? Des couleurs poétiques ?... Vraiment, je ne crois pas ! Dénoncer le vice, la boue, dénoncez-les tant que vous voulez, mais de grâce, ne prétendez pas en même temps à la poésie.
p 60-61
Commenter  J’apprécie          30
C'est la rançon du feu de Prométhée. Et il ne suffit pas que tu endures cette tristesse, cette souffrance, il faut encore que tu les aimes, et que tu les respectes tes questions, que tu respectes tes doutes. Ils surviennent, vois-tu, aux sommets de la vie, quand les désirs grossiers disparaissent. La plupart des gens s'agitent sans connaître le brouillard des doutes, l'angoisse des questions. Mais pour qui les rencontre à l'heure juste, ils ne sont pas des bourreaux, mais de précieux visiteurs.
Commenter  J’apprécie          30
"[...] A quoi bon tous ces cahiers dévorant toute cette encre, tout ce papier ? A quoi bon les manuels ? A quoi bon ces cinq ou six années de claustration ? Et toutes ces sévérités, ces pensums, ces défenses de courir, de jouer, de s'amuser, sous prétexte que ce n'était pas le moment, qu'il fallait encore travailler !
Quand donc prendre le temps de vivre ?" se disait-il sans arrêt.
Commenter  J’apprécie          30
- Ce qui est maladie pour un être obscur, faible, insuffisamment préparé, ne l'est pas pour un autre.

- Si tu savais comme j'ai soif de vivre ! Alors pourquoi cette amertume, soudain ?

- C'est la rançon du feu de Prométhée. Et il ne suffit pas que tu endures cette tristesse, cette souffrance, il faut encore que tu les aimes, et que tu les respectes tes questions, que tu respectes tes doutes. Ils surviennent, vois-tu, aux sommets de la vie, quand les désirs grossiers disparaissent. La plupart des gens s'agitent sans connaître le brouillard des doutes, l'angoisse des questions. Mais pour qui les rencontre à l'heure juste, ils ne sont pas des bourreaux, mais de précieux visiteurs.
Commenter  J’apprécie          21
Pourquoi ne pas s'endormir dans cette paix conquise, pourquoi ne pas goûter la béatitude que connaissent les habitants des coins paisibles, qui se réunissent trois fois par jour, baillent sur des propos quotidiens avant de sombrer dans une somnolence obtuse, qui languissent du matin au soir, parce que tout est déjà pensé, dit et fait, parce qu'il n'y a plus rien à dire et à faire et que telle est la vie sur terre.
Commenter  J’apprécie          20
Il goûtait une joie comme une fleur cueillie en chemin, jusqu'à ce qu'elle se fanât entre ses mains, sans jamais boire le calice jusqu'à la goutte d'amertume qui repose au fond de toute jouissance.
Commenter  J’apprécie          20
Tu prêchais que « la confiance » est la base du bonheur réciproque » Ivan Gontcharov
Commenter  J’apprécie          20
Nous autres femmes, nous ne nous marions pas ; on nous marie ou on nous épouse.
Commenter  J’apprécie          20
Bien qu’on appelle l’amour un sentiment capricieux et inconscient qui naît comme une maladie, il a , comme toutes les autres choses, ses lois et ses raisons. Si ces lois et ces raisons ont été peu étudiées jusqu’à maintenant, c’est parce qu’un homme atteint d’amour a mieux à faire que de suivre d’un oeil savant les impressions qui se glissent dans son âme, les sentiments qui le figent comme dans un sommeil, les yeux qui deviennent aveugles; que de remarquer à partir de quel moment le pouls, puis le coeur commencent à battre plus fort, comment du jour au lendemain naît un dévouement jusqu’au tombeau, le goût du sacrifice, comment petit à petit le moi disparaît pour passer en lui ou en en elle, comment l’intelligence s’émousse ou s’affine d’une façon extraordinaire, comment la volonté s’abandonne à la volonté de l’autre, comment la tête se penche, les genoux se mettent à trembler, comment viennent les larmes, la fièvre...
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (2348) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La littérature russe

    Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

    Tolstoï
    Pouchkine
    Dostoïevski

    10 questions
    439 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

    {* *}