AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Dame de cachemire (15)

Les tapas n'étaient pas mauvaises, mais l'addition correspondante lui parut terriblement élevée, car Mendez se souvenait d'avoir consommé au même endroit, vers le milieu des années quarante, de mémorables bières accompagnées de pinchos aux olives, aux anchois et peut-être aux mouches, élevées maison, pour la modique somme d'une peseta. On voit bien là que Mendez souffrait de plus en plus de l'incurable infirmité des nostalgiques, qui continuent à considérer les villes, les prix, les rues et même les femmes - détail particulièrement dangereux - non pour ce qu'ils sont mais pour ce qu'ils étaient.
Commenter  J’apprécie          403
Qu'est-ce-que vous croyez, monsieur Mendez ? Que je l'ai fait par méchanceté ? Que je l'ai prémédité ? Que je l'ai voulu ? Peut-être, oui, peut-être que je l'ai voulu, monsieur Mendez, c'est la vérité ; mais ce n'est pas moi qui l'ai fait, c'est le temps. Vous l'ignorez, mais le temps fait aussi des choses, monsieur Mendez, il entre dans vos yeux, il les teint de cendre, il entre dans votre sang, il le teint de chrysanthème, il entre dans vos doigts, il les teint de la couleur de vos murs, de vos vêtements rangés dans les placards, de votre escalier mort. Et même de vos photos de petite fille. C'est le temps qui fait les choses, monsieur Mendez : tout à coup il est là et on sent qu'il vous pousse, qu'il dirige vos mains , qu'il ennuage vos pensées et brûle votre langue. C'est que vous, vous n'avez pas toujours vécu dans cet appartement. Ou dans un appartement comme celui-ci. Pas vrai, monsieur Mendez ? Alors, vous ne savez pas ce que sont d'abord les illusions, puis la résignation,et enfin le sentiment de ce qui ne sera plus, le sentiment de la vie qui passe devant une fenêtre où l'on découvre qu'on est toujours restée immobile.
Commenter  J’apprécie          375
Ne cherche plus dans le vieux lavoir, Mendez, ne farfouille plus dans cette enceinte où l'on doit encore, la nuit, entendre les voix des femmes, les coups des battoirs de bois, les cris des enfants cherchant leur mère, l'éloge de la robe de nuit de la jeune mariée... Ne sombre pas dans cet univers qui en fin de compte était celui de ton enfance, Mendez celui des recoins de la pureté et de la pauvreté, refuse de sentir le temps qui est resté collé aux parois, que tu pourrais arracher avec les ongles pour retrouver son goût de fruit d'armoire, de fleur de cimetière, de jaune passé. N'y pénètre pas, dans les années qui reposent ici, sous les logements populaires, ne cherche pas à récupérer dans l'atmosphère les mots des femmes qui ont vieilli devant cette fenêtre et qui jusqu'au dernier jour ont contemplé de là leurs rêves de poupées jamais devenues grandes. Laisse cela, Mendez, tu sais bien qu'ici tu ne trouveras rien ; monte l'escalier, flaire la piste et cherche, cherche.
Commenter  J’apprécie          210
Elle continuait à lui presser la main et à la baigner de ses larmes. Quelle solitude il faut donc que tu portes, Esther, quelle affection de chienne abandonnée tu cherches, pour que même la main de Méndez puisse te paraître apporter un contact humain.
Commenter  J’apprécie          130
La dernière affaire importante sur laquelle on m’a laissé intervenir, c’était pour le vol d’une cargaison de cacahuètes, destinée aux animaux du Zoo municipal.
— Et vous l’avez résolue ?
— J’ai été à deux doigts d’arrêter le gorille
Commenter  J’apprécie          50
Il demanda des renseignements sur la pension La Costa.
Rien de particulier. Une bagarre avec lésions diverses. Un avortement dans les toilettes. Des abus déshonnêtes dans l’ascenseur. Un Turc parti sans payer, après avoir mis enceinte la sœur de la patronne. Un client qui avait laissé sa femme en gage et n’était pas revenu. Un hôte vêtu en torero, qui s’était enfui par le balcon en oubliant sa cape. Enfin, la vie de tous les jours, la vie qui passe.
Commenter  J’apprécie          30
Publié en 1986.
Vieux, cynique et désabusé, l'inspecteur Ricardo Méndez va, sans être demandé, enquêter sur la mort de Paquito, trouvé mort près d'une chaise roulante.
Commenter  J’apprécie          20
Un assassin qui traque ses victimes sur une chaise roulante est, à tout le moins, un artiste. C'est pourquoi il méritait aussi, à tout le moins, la curiosité sentimentale de Méndez.
Commenter  J’apprécie          21
Méndez copia l'adresse, puis s'élança à toute vitesse vers la porte, où il arriva tout haletant.
Ce méritant policier était sérieusement entraîné au dix mètres plat, mais à partir de douze, il commençait à peiner et à quinze, il risquait d'y passer.
Il eut de la chance, car cette salle mesurait seize mètre de long selon l'architecte, soit quatorze mètre soixante-quinze en réalité. Il s'en était fallu de peu.
Commenter  J’apprécie          20
— Alors, monsieur Méndez ?
— Au petit poil, mon vieux.
— Tout était bon, hein ?
— J’ai pu attraper une moule.
— Les moules, monsieur Méndez, magnifique, les moules ! On dit que c’est aphrodisiaque.
— Oui, j’en sens déjà les effets. C’est incroyable, dites ! Je me demande ce qui se passerait si j’en avais pris deux. Il faudrait peut-être m’attacher.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (108) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Littérature espagnole au cinéma

    Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

    Vincent Perez
    Olivier Martinez
    Viggo Mortensen

    10 questions
    95 lecteurs ont répondu
    Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}