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Christophe Josse (Traducteur)
EAN : 9782841724123
410 pages
L’Atalante (25/08/2008)
3.74/5   21 notes
Résumé :
Je viens d'années sans frontières, de villes ensevelies, de cimetières qui me parlent, de chants dont nul n'a souvenir. Je viens d'un temps lointain. Quand je suis né, la grande plaine barcelonaise qui s'étendait au-delà des murailles gothiques était dévolue au vice. On. y trouvait des lupanars bon marché qui n'avaient pas été admis dans la ville close et décente, des bateleurs, toutes sortes de saltimbanques affamés, des mendiants et des hors-la-loi. Ma mère était ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le titre La ville intemporelle ou le vampire de Barcelone illustre à merveille le propos de Francisco González
Ledesma.
Le titre évocateur de cet oeuvre aurait pu être « Si Barcelone m'était contée ».
L'auteur se sert d'un narrateur omniscient, un vampire, pour partir à la découverte de Barcelone .
Le lecteur suit ses déambulations au fil des siècles, au gré de ses maints métiers et identités pour explorer l'histoire éternelle de la Cité à travers les édifices et les personnages les plus illustres et de ses épisodes sanglants et marquants  (Inquisition, siège de Barcelone, guerre de succession, guerre civile…).
Des bas-fonds aux lupanars, des cimetières aux remparts, de ruelles en venelles , un dédale de voies nous est ouvert, des quartiers révélés, de la colonisation romaine à nos jours.
Dans ce parcours labyrinthique, le lecteur sonde la face cachée de la cité, sa face sombre où les mystères se dévoilent grâce au narrateur.
Le narrateur, pilier central de ce récit, n'est autre qu'un vampire que nous voyons naître au Moyen Age et grandir jusqu'aux années 2000, véritable mémoire de la ville, il ne porte pas les stigmates du temps et son visage reste immuable à l'image de la carassa (mascaron) emblème de sa maison natale .
Traversant le temps, il sera au coeur d'une affaire contemporaine.
Cette affaire est menée par une jeune stagiaire, Marta Vives, férue d'archéologie et d'histoire qui travaille chez un avocat de renom Marcos Solona, spécialiste des grandes lignées barcelonaises dont l'un des clients est retrouvé exsangue…
Une alternance de temps, chapitre après chapitre, où le récit du vampire et son histoire s'intercale à la recherche contemporaine de Marta et qui finira par être gommée puisque notre vampire est immortel.

J'ai été absorbée par ce roman historique aux relents sulfuriques et fantastique .
Une intrigue énigmatique.
Un ambiance gothique.
Une enquête sur des rites sataniques.
Une atmosphère ressemblant à celle de L'ombre du vent de Carlos Luis Zafon si ma mémoire ne me fait pas défaut.

Eternité, immortalité. Lutte entre le Bien et le Mal.
Deux camps, celui de ceux qui croient et obéissent à Dieu, les fanatiques,
celui de ceux qui doutent et pactisent avec le Diable, les libre-penseurs.
Entre rêve et mystère, cauchemars et énigmes.
Un livre qui plaira à tous les amoureux de Barcelone et de la Catalogne.
Un livre mémoire qui donne à écouter les pierres, pour entendre les voix des âmes oubliées, qui sont ici ressuscitées pour incarner le quotidien et les luttes du peuple dans les rues de Barcelone.

« Il y a des anges et des démons. Ils viennent dans notre monde, nous en avons tous rencontré. Ils nous guident et nous dirigent en quelque sorte. Mais c'est nous qui sommes entrain d'achever la Création. »

Un hommage inconditionnel à Barcelone et à tous ses héros anonymes.
Une lecture très agréable.
J'ai donc envie de prolonger le plaisir en découvrant les autres livres de Francisco González Ledesma notamment ceux qui mettent en scène l'inspecteur Ricardo Méndez comme le dossier Barcelone.
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Ce roman est pour moi une découverte. J'avoue n'avoir jamais été attirée par la littérature espagnole, ni par les romans retraçant l'histoire d'une ville à travers ses personnages. Mais ce livre-ci est érudit sans être pédant, j'y ai appris une foule de choses que je ne soupçonnais même pas, y compris sur les bourreaux professionnels et leur amour du travail bien fait.
Le personnage principal, à part Barcelone, est un vampire qui ne sait pas qui il est au départ, ce qui permet à l'auteur de développer une réflexion sur le Bien et le Mal, la religion, l'éternité, l'humanité, la tolérance et les différentes facettes d'une même personne. Et je vous assure qu'on ne s'ennuie pas ! J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce bouquin pour des activités aussi essentielles que travailler et dormir. C'est un beau roman, passionnant, profond et envoûtant, écrit par un auteur humain qui sait nous communiquer ses passions.
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Pour la partie contemporaine, un cadavre vidé de son sang dans une maison bourgeoise de Barcelone, une jeune stagiaire dans un cabinet d'avocats, passionnée d'histoire et d'archéologie, un policier, un prêtre féru de médecine, un quartier en reconstruction qui laisse apparaître des objets mystérieux dans ses entrailles… Pour la partie historique, le fils d'une prostituée devenu orphelin d'une manière affreuse, personnage qui semble traverser les époques sans prendre une ride, l'affrontement du Bien et du Mal, et surtout la ville de Barcelone, ses faubourgs sordides, ses cours des miracles, ses gibets, ses églises, ses logements minuscules… Les chapitres, assez courts alternent entre passé et présent, se terminant souvent par une interrogation, un point mystérieux et il n'en manque pas : dessin d'une tête peu ordinaire, photo de famille, pierre noire, bijou ou tache de sang sont autant d'indices semés qui vont finir par s'assembler.

Magnifiquement documenté sur l'histoire de Barcelone, sur la spécificité des lois catalanes, sur l'urbanisme barcelonais, sur la place des femmes et en général, des anonymes, dans l'histoire de la ville, ce roman au style feuilletonesque se dévore comme « Les mystères de Paris » avec son lot de coïncidences et de concordances, du Moyen âge à nos jours. Je n'aurais que quelques petites restrictions : il vaut mieux connaître un peu Barcelone pour apprécier pleinement le récit, pour avoir une petite idée des lieux décrits, malgré les plans insérés dans le livre. D'autre part, les discussions théologiques à propos du Bien et du Mal, quoique utiles, génèrent quelques longueurs, vite oubliées, tant on se laisse porter par cette fresque.
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Toujours de belles descriptions de Barcelone, un vrai travail de recherche, une passion pour l'histoire de cette ville et ses transformations au fil du temps. Roman fantastique sur le présent et diverses époques passées. le Diable et Dieu, un vampire, ou l'éternel combat entre le Bien et le Mal. Bien écrit, toutefois, du mal à accrocher à l'histoire.

Club de lecteurs de la Médiathèque des Chartreux
Lien : http://www.mediatheque-agglo..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand je suis né, dans une maison de la rue qui prendrait le nom d'Espalter, bien des années plus tard, c'était déjà un lupanar. Mais la tête n'était pas encore au-dessus de la porte.
Dans d'autres établissements similaires, elle trônait à l'entrée. Aujourd'hui, je me dis que la maison de ma naissance était sûrement trop misérable et sordide pour afficher ne fût-ce que cet emblème. La tête était pourtant une espèce de garantie légale. Avec le temps, ceux qui connaissaient la ville et ses bordels l'appelèrent la carassa : on trouvait parfois une sculpture en pierre représentant une femme à l'entrée mais, plus souvent, il s'agissait d'une face d'ivrogne hilare, autrement dit un homme heureux. Habituellement, ce mascaron signalait l'emplacement d'un lupanar officiel, mais il offrait surtout l'image d'un client satisfait, mort en odeur de sainteté après avoir noué commerce avec toutes les pupilles. Nul n'a jamais imaginé que ce visage sculpté ensuite sur le linteau était celui d'un être né dans cette maison, moi-même, et qu'il symbolisait non pas le vice mais un acte d'amour.
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A Santillana, il existe un lieu très fréquenté, le musée de l'Inquisition: il attire des foules de curieux, qui jugent sans doute que les horreurs du passé adoucissent le présent par effet de contraste. On y trouve exposé des pals délicats, des pinces à rougir dans la braise, des roues pour étirer les os et des lits hérissés de crocs pour vous trouer le dos. Avec ces instruments, la charité chrétienne et la pureté de la foi ont été préservées durant des siècles.
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Solana se souvenait fort bien du dessin. C’était le visage d’un homme, mais pas d’un contemporain, on aurait plutôt dit la reproduction d’une statue. Un visage romain ? médiéval ? En tout cas, il avait quelque chose de pierreux, d’ancien et de mort, évidemment. mais ce visage était aussi extraordinairement vif.

Il riait. Il avait les cheveux en désordre, il paraissait tout jeune et ses petits yeux de rapace, pleins de vigueur, offraient un regard insistant. il avait l’air satisfait : du moins, il y a des siècles, pensa l’avocat. et, curieusement, amateur d’art et de musées, fin connaisseur des statues exposées en Espagne, il n’avait pas souvenir d’une pareille sculpture.
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Je viens d'années sans frontières, de villes ensevelis, de cimetières qui me parlent de chants dont nul n'a souvenir. je viens d'un lointain temps.
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