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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un livre qui n'aurait jamais dû être publié. Un livre inachevé, abandonné par son créateur, redécouvert après sa mort, enfin publié. Il a reçu un accueil mitigé des amoureux de Gracq, certains ravis d'une telle redécouverte, d'autres y voyant un sous-Rivage des Syrtes. Mais pour moi, c'est son livre le plus abouti. Il est venu combler, étrangement, le sentiment d'un manque que m'avait laissé ‘Le rivage des Syrtes', ‘Au château d'Argol' et ‘Un balcon en forêt'. Cette impression que l'auteur avait dissimulé quelque chose, qu'il restait une idée cachée derrière tout cela, une toute petite idée qui était là, au bout de sa plume mais qui n'en était pas tombée, qu'il n'ait su la formuler ou voulu la noter !

Et je crois l'avoir trouvé ici. Dans cette magnifique et vénérable ville de Bréga-Vieil, si parfaitement administrée qu'une invasion barbare à ses frontières n'inquiète que par l'émoi qu'elle pourrait susciter dans la population. Dans la décision d'Enzo et de ses amis, à première vue incompréhensible, de la fuir en cachette pour gagner la cité assiégée par les barbares. A leur côté, dans leurs chevauchées et leurs bivouacs, dans leur séjour dans un village de pêcheur, dans leur traversée des marches dévastée de l'empire. Mais surtout, dans la citadelle assiégée de Roscharta.

La ville blanche au bord du lac, dans son immense vallée bordée de montagne. La ville silencieuse écrasée par la chaleur et le soleil de midi, où l'on déambule entre les hautes maisons et les petits jardins ombragés de charmilles. La ville où la peur se mêle à d'étranges et confus sentiments, une sorte d'excitation malsaine, alors que le siège dure depuis des mois, s'est installé dans la vie de tous. du haut des murailles, on aperçoit le campement ennemi. Étrange ennemi, invincible et sans pitié, qui ressemble aux hordes gengiskhanides, mais contre lequel on se bat à la carabine…

Désormais, le nom de Gracq évoquera pour moi la ville blanche au bord du lac, la ville encerclée où l'on attend avec un tremblement ce que l'on ne souhaite pas qu'il arrive. Peut-être est-ce son esprit, cette ville ?
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Comme à chaque lecture d'un roman de Gracq, je prend une claque littéraire avec ce vocabulaire et ce style si bien travaillé et recherché.
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La magie Gracq opère dans ce roman, certes inachevé - mais on aimerait bien que de nombreux romans publiés ces dernières années aient atteint cette qualité d'inachèvement ! Des pages sublimes, un décor bien planté, une atmosphère... C'est bien le Gracq du Rivage et, malgré tout le respect qu'on peut avoir pour l'auteur, on n'est pas fâché que son exécutrice testamentaire ait outrepassé la volonté de Gracq de laisser ce beau roman dormir dans ses archives.
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Ebauche d'inspiration épique, homérique, poétique, parfois même surréaliste, qui vient dans le prolongement des « Syrtes ». Remarquable performance littéraire, envoûtante, initiant un nouveau type de littérature à mi-chemin entre l'épique, l'homérique, le romanesque, le poétique. Curieusement, en dépit de son excellence, le projet ne sera pas finalisé, Gracq ne faisant pas éditer l'ouvrage. C'est à ce moment qu'il s'attelle au « Balcon ». Cet ouvrage posthume est très largement sous-estimé.
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Pour moi c'était le meilleur livre de 2014 avec celui de Salter. Un mort et un vieillard. C'est la clé de son oeuvre, celle qui clot le cycle. La publier c'était se dévoiler, mourir peut-être.
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Je me défausse sur Bernhild Boie sa légataire testamentaire. " le sujet : l'histoire d'un destin clos tendu vers nulle part...Une fiction insolite trouvant ses péripéties dans les incidents de la route...L'architecture d'une page importe plus qu'un épisode. C'est accroché à la terre que l'événement prend son cours et que la marche du récit se confond tout naturellement avec la vie des chemins et des saisons.
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