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Prophet tome 5 sur 6

Grim Wilkins (Illustrateur)Giannis Milonogiannis (Illustrateur)
EAN : 9781632158369
168 pages
Image Comics (17/01/2017)
3.75/5   2 notes
Résumé :
THE EPIC CONCLUSION TO PROPHET! A clone general goes against his Brain-Mother overlords to gain control of an alien egg.
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Prophet Volume 4: Joining (épisodes 39 à 45) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome de la série pour espérer comprendre l'intrigue. Il comprend les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2016, coécrits par Brandon Graham & Simon Roy. Comme pour les tomes précédents, plusieurs dessinateurs se partagent les épisodes : Giannis Milonogiannis & Simon Roy pour l'épisode 1, Ron Ackins pour l'épisode 2, Grim Wilkins pour l'épisode 3, Giannis Milonogiannis, Simon Roy et Grim Wilkins pour l'épisode 4, Brandon Graham, Giannis Milonogiannis, Jenna Trost, Grim Wilkins pour l'épisode 5, Brandon Graham, Giannis Milonogiannis, Simon Roy, Grim Wilkins pour l'épisode 6.

Sur une lointaine planète dans l'espace, un clone Prophet, l'un des plus vieux, est dans une poche amniotique artificielle, pour entrer en contact avec la race indigène de ladite planète. Il porte un bandeau qui protège son intégrité psychique, par peur des intrusions et des délires. Il finit par entendre une voix qui répond à sa demande d'aide et qui lui promet qu'une délégation sera bientôt là. Il ressort de la chambre rocheuse dans laquelle il se trouvait, pour échanger avec un clone Prophet plus jeune. Ils sont d'accord pour dire qu'il n'est pas encore possible d'accorder quelque confiance que ce soit à ces futurs potentiels alliés. Ils trouvent étranges l'un comme l'autre que ce soit la race humaine qui mène l'offensive contre l'empire humain renaissant dans une nouvelle phase d'expansion. Ils ne voient pas d'autres possibilités d'action qu'une guerre armée.

Une délégation de prêtres du cristal arrive bel et bien. Ils sont prêts à s'allier aux humains pour éviter une nouvelle phase colonisatrice des humains, mais ils demandent que les Prophet assassinent un des leurs opposé aux humains, aveuglé par sa haine. Ils précisent que cet assassinat doit être réalisé par un être humain, et pas par un cyborg (Diehard s'étant proposé dans un premier temps). le plus jeune des clones Prophet accepte de se charger de la mission, et prend un cristal en forme de tore que lui confie l'un des prêtres, le chef de la délégation.

La lecture des quatre premiers tomes de la série s'est avérée fort étrange, souvent déconcertante. Les coscénaristes racontaient bel et bien une histoire, mais qui ne se dévoilait qu'incidemment, le principal de la narration étant dévolu à générer un sentiment d'étrangeté, pour transcrire les éléments extraterrestres auxquels était confronté le personnage principal. L'étrangeté provenait essentiellement de sa connaissance et de sa familiarité avec ces créatures et ces outils et armes mi-technologiques, mi-biologiques. le lecteur se retrouvait dans le rôle du nouveau non initié à ces outils et armes, impressionné par ces nouveautés, sans bien les comprendre, avec la certitude de ne pas tout savoir. Cela produisait un effet à la fois un peu irritant du fait d'une forme légère d'exclusion, mais aussi de merveilleux, ces planètes exotiques et ces technologies futuristes n'étant pas loin de s'apparenter à de la magie pour le lecteur du vingt-et-unième siècle. En commençant ce dernier tome, l'effet produit n'est pas exactement le même. Tout d'abord le lecteur a bénéficié de plusieurs occasions pour se familiariser avec ces éléments futuristes, car le récit présente une solide cohérence interne.

Ensuite le lecteur a déjà une bonne idée de la direction générale de l'intrigue. Dans un premier temps, les coscénaristes avaient envisagé de s'arrêter à la fin du tome 4. Puis ils ont estimé qu'ils avaient matière à apporter une conclusion à la lutte entre les Prophet et l'empire humain sur le point de renaître de ses cendres. Il sait donc qu'il s'agit pour les Prophet de rallier d'autres peuples à leur cause, et de disposer d'une force de frappe suffisamment armée. Effectivement, le vieux clone Prophet cherche à contacter une autre race susceptible de s'allier à eux. Quelques pages plus loin, les coscénaristes montrent le chef de l'empire humain, un autre clone Prophet toujours sous le joug de l'idéologie impérialiste. En cours de route, il reconnaît Diehard, ainsi que d'autres clones Prophet apparus précédemment, et même Glory, soit plusieurs créations de Rob Liefeld au temps de Youngblood (1992/1993).

Alors que le lecteur s'apprête à s'installer confortablement dans un schéma narratif classique, où un héros part en quête d'un objet de pouvoir pour unifier plusieurs armées autour de lui, il est pris au dépourvu avec l'inclusion de l'arc-seigneur Multi-Muitoc, et de la mère rouge Exerme. Une fois encore, les scénaristes jouent avec les codes et les conventions de l'opéra de l'espace et surprennent le lecteur, tout en les respectant. Il y a bien des voyages interstellaires, des armes de science-fiction, et des races extraterrestres, pourtant les liens narratifs ne sont pas ceux habituels. le lecteur est d'autant plus décontenancé que la narration visuelle passe elle aussi d'un registre à l'autre. Non seulement il y a 5 artistes différents, mais en plus ils ne dessinent pas tous dans le même registre.

Comme dans les tomes précédents, les images ne décrivent pas un futur clinquant et rutilant. Il s'agit plus tôt d'un futur usé, avec des environnements érodés, et des personnages portant la marque du passage du temps. Les fusées ne scintillent pas et la technologie flambant neuve ne domine pas les décors. Les scénaristes ont intégré le développement de la technologie et de la génétique, pour des vaisseaux et des protections souvent biologiques, relevant plus d'organismes vivants, souvent sans conscience, ou avec une conscience limitée, avec une apparence organique, entre la chair et la gélatine, dont l'association avec des êtres humains peut faire grimacer. Les clones Prophet ont des âges et des morphologies variées, mais ils portent tous la marque des affrontements, et des tenues un peu usagées. le lecteur peut constater de visu leur habitude du combat et des affrontements physiques ; par contre ils n'ont pas conservé une prestance militaire irréprochable, à commencer par des chevelures et des barbes hirsutes. de la même manière, le cyborg au corps entièrement métallique de Diehard ne présente pas une apparence de robot à la morphologie humaine et musculeuse, mais une structure plus filiforme, peu massive.

La plupart des dessinateurs utilisent un trait fin pour détourer les formes, avec des contours vaguement tremblés, ajoutant encore à l'impression d'usure liée à l'entropie. Les environnements extraterrestres semblent souvent esquissés, avec des traits rapidement réalisés, pas très réguliers, plus une esquisse qu'une description détaillée. Parfois les formes semblent un peu vides, manquant de texture. Cette représentation tire à nouveau le récit vers une abstraction, vers un récit conceptuel. Néanmoins, les différents reliefs du terrain sont variés, et les personnages se déplacent et prévoient leurs mouvements en fonction des obstacles. Les scènes d'extérieur se déroulent essentiellement sur des terrains rocheux mais les formes adoptées présentent des volumes torturés qui ne se trouvent pas sur Terre. de même la faune apparait assez proche de celle de la Terre, tout en étant irrémédiablement différente et vraisemblablement incompatible. Finalement ces décors ne donnent pas l'impression d'être fauché faute d'un budget suffisant, mais plutôt sans apprêtement particulier, comme s'ils étaient naturalistes, et pas conçus pour leur qualité esthétique à l'écran, ou plutôt sur la page.

Parmi ces 6 épisodes, plusieurs pages présentent des caractéristiques plus prononcées, ou du moins qui les écartent plus du reste. Dans l'épisode 2, la mise en couleurs est réalisée par Ron Ackins & Paul Davey qui utilisent des teintes plus riches que dans les autres épisodes, donnant plus de consistance aux différentes surfaces. Dans l'épisode 3, Grim Wilkins utilise des traits beaucoup plus fins effectuer le détourage ce qui donne une impression plus aérienne, un peu plus irréelle aux protagonistes, et en même temps plus gracieuse, parant d'une forme d'onirisme les actions de Diehard. Dans l'épisode 4, un autre dessinateur joue également sur la délicatesse des dessins pour représenter le séjour dans l'ur-espace, à nouveau avec une touche onirique pour cette séquence plus psychique que physique.

Graham & Simon Roy relèvent le défi paradoxal d'apporter une clôture à leur récit, paradoxal parce qu'à la fois le lecteur attend une résolution, mais aussi il a fini par plus s'intéresser au jeu sur les conventions de la science-fiction, qu'à l'intrigue elle-même. Effectivement, cette dernière s'avère un peu plus conventionnelle que celle des tomes précédents, mais ce qui n'empêche pas le récit de flirter avec l'épure conceptuelle. Les différents artistes réussissent à donner corps à un univers visuellement cohérent, et aussi à créer des images et des séquences défiant les stéréotypes associés à la science-fiction de type opéra de l'espace. le lecteur peut regretter que cette conclusion hésite parfois entre l'aventure traditionnelle et une approche plus intellectualisée.
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