Nous sommes dans le Nord dans une petite ville ruinée par le chômage.
Pas de travail, pas d'espoir, pas d'argent.
Pour ceux qui veulent s'en sortir et emprunter de l'argent, la seule solution est de faire appel à des prêteurs mafieux qui, certes, vous prêtent, mais ne vous accordent pas le moindre délai pour rembourser.
Tu empruntes, tu rembourses, ou tu te fais démolir par un « gros bras ».
Aussi quand la jeune Pauline, qui a emprunté une grosse somme, est retrouvée assassinée, tout accuse ces mafieux.
Pourtant le commandant de police Erik veut chercher plus loin. de profondes rancoeurs existent dans la ville depuis la fermeture de l'usine qui faisait travailler tout le monde.
Syndicalistes et patrons se sont violemment heurtés à l'époque et personne n'a oublié….
Emmanuel Grand réussit de façon magistrale à mener ce roman très noir du début à la fin.
Il fait se répondre différentes époques et différentes générations.
Il prend le temps de camper le décor, de s'attarder sur les personnages, de décrire une misère sociale et un manque total de perspective dans ce pays dévasté.
Il sait aussi relancer l'action et faire de ce roman social et très noir un polar haletant.
Amateur de happy end, passez votre chemin, pas de lendemains qui chantent ici, mais des personnages qui ont des convictions, qui n'oublient pas le passé et auxquels ne reste qu'une chose, l'honneur !
Et Erik, le policier, est un attachant personnage de roman, et j'espère que l'auteur en fera un héros récurrent pour notre plus grand plaisir !