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3,78

sur 222 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Wollaing dans les Hauts-de-France, 25 % de chômeurs, 50 % d'alcooliques. La vie semble s'être arrêtée au moment de la fermeture de l'usine métallurgique, au milieu des années quatre-vingt. Dans cette ville sinistrée, des offres de crédit d'une banque qui ne réclame aucune garantie représentent un secours à court terme. Le problème, c'est que si l'emprunteur ne respecte pas l'échéancier, l'organisme lui envoie des recouvreurs de dettes redoutables. C'est ce qui arrive à Pauline Leroy après qu'elle ait cessée de rembourser les traites de son crédit de cinquante mille euros. Quand son corps est découvert dans un champ quelques jours plus tard, tous les regards se tournent vers les gros bras du créancier. La police débute l'enquête dans une ville qui reste marquée par les conflits sociaux qui ont accompagné la liquidation de l'usine. Trente-cinq ans plus tard, les rancoeurs restent vives. L'abcès de ces tensions larvées gonfle et s'apprête à crever. «Les Salauds devront payer», il est temps de solder les vieux comptes d'un passé qui ne passe pas…

Dans ce roman, le Nord apparait sous une lumière crue. C'est une terre grise et plate à en pleurer où seuls des terrils et des friches industrielles se dessinent à l'horizon. L'auteur décrit ces villes postindustrielles frappées par la crise. Pour éclairer les origines de cette violence et de cette précarité, il revient sur la décolonisation et la désindustrialisation. Les clefs de nos drames actuels se trouvent dans ce passé. Le commandant Buchmeyer l'a bien compris puisqu'il décide d'interroger les anciens acteurs de ces luttes et de consulter les archives sur la fermeture de l'usine. L'histoire est parfaitement romancée et agréable à lire. L'intrigue policière insuffle une tension permanente au récit. Seule ombre au tableau, le dénouement m'a paru tiré par les cheveux. Si j'ai été déçu par «Terminus Belz», le résumé de la quatrième de couverture m'a convaincu de lire un nouveau roman d'Emmanuel Grand. Et heureusement car ce "polar social" est une excellente surprise.
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Nous sommes dans le Nord dans une petite ville ruinée par le chômage.
Pas de travail, pas d'espoir, pas d'argent.
Pour ceux qui veulent s'en sortir et emprunter de l'argent, la seule solution est de faire appel à des prêteurs mafieux qui, certes, vous prêtent, mais ne vous accordent pas le moindre délai pour rembourser.
Tu empruntes, tu rembourses, ou tu te fais démolir par un « gros bras ».
Aussi quand la jeune Pauline, qui a emprunté une grosse somme, est retrouvée assassinée, tout accuse ces mafieux.
Pourtant le commandant de police Erik veut chercher plus loin. de profondes rancoeurs existent dans la ville depuis la fermeture de l'usine qui faisait travailler tout le monde.
Syndicalistes et patrons se sont violemment heurtés à l'époque et personne n'a oublié….


Emmanuel Grand réussit de façon magistrale à mener ce roman très noir du début à la fin.
Il fait se répondre différentes époques et différentes générations.
Il prend le temps de camper le décor, de s'attarder sur les personnages, de décrire une misère sociale et un manque total de perspective dans ce pays dévasté.
Il sait aussi relancer l'action et faire de ce roman social et très noir un polar haletant.
Amateur de happy end, passez votre chemin, pas de lendemains qui chantent ici, mais des personnages qui ont des convictions, qui n'oublient pas le passé et auxquels ne reste qu'une chose, l'honneur !
Et Erik, le policier, est un attachant personnage de roman, et j'espère que l'auteur en fera un héros récurrent pour notre plus grand plaisir !


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Le petit avis de Kris

Quand Pauline Leroy, une jeune toxicomane, est assassinée et retrouvée sur un terrain vague, les habitants de Wollaing, une petite ville du Nord, décident de se venger des coupables qu'ils désignent d'office. Mais le commandant de police Erik Buchmeyer distingue d'autres rancoeurs.

Je ferme à regret cet ouvrage qui, bien plus qu'un polar est un constat des ravages que peut faire un plan social, une fermeture d'entreprise et les bouleversements qu'ils amènent dans les familles et la vie de tous les jours.
Ce récit est criant d'authenticité, l'intrigue est magistrale, nous captivant d'un bout à l'autre. Des personnages bien campés, crédibles en diable que l'on suit avec délectation.
En petite musique de fond on croit entendre « Les mains d'or » et « Fortaleza » … ! Ceux qui me connaissent comprendront !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Ce roman est une vraie pépite. L'intrigue se déroule dans le Nord avec des personnages complexes et extrêmement intéressants, qu'il soit du bon côté de la ligne ou du mauvais. L'auteur donne une part importante au contexte social des années 80, avec la lutte syndicale, la désindustrialisation du Nord, le contexte économique et les conséquences sur les populations locales. Cette ambiance va venir nourrir l'intrigue et lui donner une consistance impressionnante. le style est simple mais percutant. le final est somptueux et ce jusqu'à la dernière ligne. Un polar comme on aimerait en voir plus souvent et à dévorer.
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Cela commence par un long chapitre nous situant successivement des actions ayant trait à la France coloniale et post-coloniale. Au début on n'imagine pas trop ce que cela peut signifier….
Puis nous voilà directement à Wollaing, petite ville du nord sinistrée par la crise industrielle qui est passée par là. Un territoire abandonné aux exclus du travail, aux petits malins qui profitent de ces derniers, des brutes épaisses chargées de récupérer les traites impayées au profit d'usuriers vorace.
Ajoutons un flic particulièrement perspicace, fonctionnant à l'intuition mais dont la vie privée fait grincer quelques dents, et aidée d'une jeune femme arrivant droit de sa Lorraine natale, mais plus portée sur les faits…une pragmatique.

Pauline, la fille d'un ancien de l'usine est retrouvée morte. D'autres morts suivront…L'affaire s'enlise un peu… Mais Buchmeyer n'a pas très envie de se voir retirer le dossier….

Ce roman est certes un thriller psychologique haletant, où la vérité ne nous est pas révélée trop vite. C'est là qu'il faudra remettre ce que nous avons appris au tout début du livre, ce qui nous semblait être du bavardage, du remplissage. Mais il est aussi une fresque sociale fort bien tricotée, où les personnages ne sont ni stéréotypés, ni simplistes. Ils nous apparaissent au contraire dans toute leur complexité prenant racine dans l'histoire qui nous est contée au début, et dans les flashbacks au fil du roman.

Ce roman est une histoire de vengeance, et de vieilles rancoeurs fort bien écrite, que l'on peine à lâcher. Il serait dommage de se priver ; vraiment !


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Dans le nord de la France , à Wollaing, une jeune femme Pauline Leroy est retrouvée dans un terrain vague, dans un piteux état, si maltraitée que la mort la rejoint.
La peur s'installe sur la ville .les commérages vont bon train. Tout le monde se connaît et â sa petite idée du pourquoi, du comment .
La fermeture de l'usine où tu rentrais de père en fils a laissé sa place à une nouvelle boîte " le pôle emploi "et la crise aidant , là aussi tu y accèdes de père en fils .
À l'usine :" "la vie n'y était pas rose ,mais dans la région depuis un siècle, c'était elle qui faisait vivre les gens.Aujourd'hui,Wollaing a perdu son coeur. Ses autres organes fonctionnent encore,sous perfusion.Mais la ville n'est plus que l'ombre d'elle-même."
Dans cette région le manque d'argent amène de nouvelles perspectives chez les malfrats , ils pourvoient à leurs façons aux prêts bancaires, refusés par les banques toujours absentes en cas de besoin.du coups de nouvelles boîtes de voleurs s'installent, mais là si tu payes pas c'est pas ta baraque qui est en jeu , non non juste ta Vie .
Le polar démarre et tu crois que tout est déjà campé mais c'est sans compter sur l'ingéniosité machiavélique d'Emmanuel Grand.
Un vrai jeu de piste commence pour Saliha jeune beurette fraîchement arrivée et son commandant Buchmeyer et jusqu'au final l'enquête va nous révéler des secrets bien enfouis .
Ce livre n'est pas qu'un polar"social", il rend également un bel hommage aux métallurgistes. Ces hommes laissés sur le carreau après la fermeture des usines à travers la France.
" nous voulons vivre en travaillant.Et non travailler pour mourrir "
L'auteur te révèle la part d'ombre de chacun de ces personnages. Il t'embarque sur des chemins de traverses et te surprend jusqu'au final .Règlement de compte ou vengeance ?
OUI "les salauds devront payer" mais à quel prix ?
À vous de le découvrir.. Un très bon polar , une réussite totale .
Ambiance musicale qui m'a accompagnée en pensée pendant ma lecture avec le souvenir de mon père, ouvrier d'usine en son temps .
Lavilliers : - troisièmes couteaux
-les mains d'or
-Fensch vallée
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Ce livre est un bon policier. Mais seulement, c'est-à-dire qu'il parle de problèmes sociaux : de gens qui essayent de s'en sortir en employant de moyens qui ne portent pas toujours leurs fruits, de personnes qui profitent du malheur des autres (Dieu sait qu'il y en a), d'autres qui font semblant de ne rien voir.

C'est donc pour son suspense, ses rebondissements, l'enquête, mais aussi ce que ce livre nous apprend que je mets ce livre dans ma liste d'or dans booknode.

De plus, l'histoire m'a happé à partir des 30 premières pages ce qui me permet de dire qu'on rentre assez vite dans l'histoire. Même si, j'avoue qu'au début, on ne sait pas trop où l'auteur veut nous mener (mais ce n'est pas gênant, de plus, c'est le cas de pas mal de polar).

J'ai beaucoup aimé le style d'écriture de l'auteur, un peu mordant, léger et facile à lire.

Le seul point négatif que j'ai trouvé c'est que les personnages manquent peut-être un peu de profondeur. (je ne sais pas si je m'explique). Cependant, ça ne m'empêche pas de vous le recommander.


En résumé : C'est un bon policier, avec du suspense et une mise en avant de problème sociaux.
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Polar du rare qualité où se mêlent étroitement une intrigue qui tien t le lecteur jusqu'au bout et une étude sociologique sur le Nord sinistré particulièrement réaliste.
Ajoutez un style nerveux et percutant.
Bre que du très bon.
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Une belle réussite.

Un auteur qui est à mettre en évidence dans votre bibliothèque.

J'avais déjà beaucoup aimé Terminus Belz mais ici, j'ai été bluffée. On part d'un fait historique pour décortiquer le présent dans toute sa complexité, on passe par des surprises et autres retournements de situation pour arriver à une finale exemplaire.

CLAP CLAP CLAP encore et vivement le prochain livre de l'auteur.
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Séduit, j'achète Terminus Beltz, franchement un excellent livre dans eul'chnord ! Plus un roman noir qu'un policier, même si il y en a des policiers et bien campés, bien noirs, bien "bre-som" dirait le rappeur Booba, on est dans le réel, dans les salauds, les vrais, mais aussi dans la vie, la vraie, une vrai découverte, un style intéressant et une narration passionnante !
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