AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de.. (23)

Comme beaucoup d'explorateurs victoriens, Fawcett est un professionnel amateur : géographe et archéologue autoproclamé, il est également un artiste talentueux (ses dessins furent exposés à la Royal Academy), doublė d'un architecte naval (il a fait breveter la "courbe ichtyoïde", qui augmente de plusieurs nœuds la vitesse d'un bateau). Cet intérêt pour la mer ne l'empêche pas d'écrire à Nina - son épouse, son soutien le plus sûr et son porte-parole lors de ses absences - qu'il trouve la traversée à bord du SS Vauban plutôt fastidieuse" : il n'a qu'une envie, se retrouver dans la jungle.
Commenter  J’apprécie          110
Mais ils ont beau couper, tailler, trancher dans la jungle du matin au soir, ils parcourent généralement pas plus de huit cents mètres par jour. Leurs jambes s'enfoncent dans la boue. Leurs chaussures se décomposent. Leur vue se brouille à cause des minuscules abeilles à sueur qui leur envahissent les yeux - les Brésiliens les appellent "lèche-œil".
Commenter  J’apprécie          80
Finalement qu'est-ce qu'un explorateur, sinon un agent infiltré, quelqu'un qui pénètre d'autres territoires que le sien pour en revenir avec des secrets ? Au XIXème siècle, l'État britannique recrute de plus en plus souvent ses espions chez les explorateurs et les cartographes, ce qui permet d'introduire des hommes à l'étranger en se ménageant un démenti plausible,  mais aussi d'utiliser des hommes qualifiés pour collecter les données géographiques et politiques qu'il convoite. 
Commenter  J’apprécie          80
- Ouais, j'ai déjà entendu parler de ce Fawcett, me dit un guide brésilien qui proposait des excursions dans la jungle. C'est pas le gars qui a disparu en cherchant l'El Dorado ou un truc comme ça ?
Je lui répondis que j'avais besoin de quelqu'un qui m'aiderait à remonter la piste de Fawcett et...celle de Z. A quoi il rétorqua qu'il était muito ocupado, manière polie de me signifier : "Ça va pas la tête ?"
Commenter  J’apprécie          70
(En parlant de Z, la cité disparue)
Autrefois, ses confrères doutaient de Z essentiellement pour des motifs biologiques, les Indiens étant, selon eux, physiquement incapables de créer une civilisation supérieure. Aujourd'hui, la nouvelle génération en doute pour des motifs environnementaux : l'Amazonie est trop inhospitalière pour que des tribus primitives aient pu y fonder aucune société avancée. Le déterminisme biologique a laissé la place au déterminisme environnemental.
Commenter  J’apprécie          60
L'essor que connaît la science au XIXème siècle produit des conséquences paradoxales : en minant la foi chrétienne et une lecture littérale de la Bible, elle crée un vide immense dans l'explication des mystères de l'univers, lesquels ne se traduisent plus désormais qu'en termes de microbes, d'évolution et de capitalisme cupide. George Bernard Shaw affirme que, jamais encore, "les séances de spiritisme, matérialisation, voyance, chiromancie, boules de cristal et autres" ne firent autant d'adeptes.
Commenter  J’apprécie          60
En outre, la banquise et la jungle amazonienne ne requièrent pas nécessairement les mêmes compétences d'explorateur. De fait, elles sont, à bien des égards, totalement opposées. L'explorateur polaire endure des températures allant jusqu'à moins soixante-dix degrés et vit sans fin les mêmes terreurs : terreur des engelures, terreur de la glace qui cède, terreur du scorbut. Il ne voit que neige et glace, neige et glace - une implacable désolation. L'horreur psychologique ? Savoir que ce paysage ne changera jamais. Le défi ? Supporter, comme un prisonnier à l'isolement, la privation sensorielle. En revanche, les sens de l'explorateur amazonien, immergé dans son chaudron de chaleur, sont sans cesse assaillis. Au lieu de la glace, il y a la pluie, et partout un nouveau danger : un moustique porteur de paludisme, un serpent, une araignée, un piranha... ou une lance. L'esprit vit la terreur d'un état de siège permanent.
Commenter  J’apprécie          60
En effet, si les Echocas semblent démunis face aux maladies d'importation européenne, telle la rougeole (sans doute, d'après l'explorateur, l'une des raisons pour lesquelles ils ont encore une population limitée), ils disposent en revanche de toute une panoplie d'herbes médicinales et de traitements peu orthodoxes pour se prémunir contre les agressions quotidiennes de la jungle. Ils sont même passés maîtres dans l'art d'éliminer les asticots qui torturèrent Murray. « Les Echocas faisaient, avec la langue, un curieux petit bruit de sifflet et, aussitôt, la tête de la larve émergeait du bouton, écrit Fawcett. L'Indien pressait alors rapidement la plaie et l'intrus était éjecté. » Il ajoute : « J'ai fait des bruits de succion, j'ai sifflé, j'ai protesté et même joué de la flûte à mes asticots, sans obtenir aucun résultat. »
Commenter  J’apprécie          30
La Société est au service de l'Empire britannique, toutefois sa mission tranche sur celle que s'assignaient les conquistadors du temps des grandes découvertes, tel Christophe Colomb : eux entreprenaient leurs expéditions au nom de Dieu, de l'or et de la gloire. La société royale de géographie, elle, explore par amour de l'exploration - et au nom d'un tout nouveau dieu : la Science.
Commenter  J’apprécie          30
[...] en dépit de toute sa faune et sa flore, l'Amazonie est ennemie de la vie humaine. Les pluies, les inondations, les assauts du soleil vident le sol de ses nutriments vitaux et rendent impossible une agriculture à grande échelle. Pour Betty Meggers comme pour d'autres scientifiques, dans un environnement aussi inhospitalier, seules ont pu survivre de petites tribus nomades. La terre est si peu nourricière, dit-elle, que même lorsque ces dernières réussissaient à maîtriser l'attrition naturelle due à la faim ou aux maladies, il leur fallait encore trouver des "substituts culturels" pour contrôler leur population - notamment tuer les leurs. En effet, certains Indiens commettaient des infanticides, abandonnaient leurs malades dans la jungle, se livraient à des guerres ou à de sanglantes vendettas.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (529) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1710 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}