Je me suis plongée avec plaisir dans la lecture de ces nouvelles, livre qui m'a été offert par une amie voyageuse, et j'avais hâte de découvrir la vision de
Cédric Gras sur le thème de l'amour du voyageur nomade. Certes, c'est un livre très agréable à lire, d'une belle écriture parfaitement maîtrisée, qui interroge sur le sens du voyage, autant que sur notre capacité d'aimer.
Finalement il y a deux grandes raisons qui poussent le voyageur à partir : le désir de la découverte et la fuite. Il y a certainement un mélange des deux chez chacun de nous, et c'est dommage que ces deux aspects d'une même chose ne soient pas plus développés. le thème de la fuite n'est abordé ici que d'une manière indirecte, nous privant du même coup d'une certaine émotion. Quel mal y aurait-il à faire preuve de sensibilité ?
J'en attendais un peu plus sur l'amour, celui qui fait vraiment battre le coeur, chavirer, de la passion parfois destructrice, et non de celui qui ne fait que passer, que l'on va « épuiser », comme le dit Cédric.
Pour lui, l'amour est un danger pour le voyageur, il ne fait pas partie de ses plans, c'est une perte de temps et, (pire), une entrave pour celui qui veut se consacrer à de plus "nobles" tâches ! J'ai été gênée parfois par une certaine misogynie : pour
Cédric Gras, la femme n'est pas l'égale de l'homme, et l'intérêt exacerbée de cette dernière pour les boutiques de souvenirs et autres frivolités, l'empêche définitivement d'être une compagne de voyage. Entre autre. Bon ! C'est un point de vue, qui engage son auteur sur une pente un peu savonneuse…
Il n'en reste pas moins que ce livre est très agréable à lire, et donne envie de découvrir l'auteur, malgré ses défauts !