Il y a un truc que je reproche à ce livre. Un truc énorme. À chaque fois que l'on a un livre qui parle d'amour impossible, d'amour malgré la maladie, de maladie grave, de handicap et que sais-je encore, il y a quelqu'un pour dire "un livre dans l'esprit de
Nos étoiles contraires" , "un superbe roman, dans la lignée de
Nos étoiles contraires" ou encore "si vous avez aimé
Nos étoiles contraires, vous aimerez ce livre". Vous allez me dire, "oui Manon mais on fait pareil avec Harry Potter". Sauf que c'est très différent. HP est un vrai précurseur du genre qui a en effet inspiré un bon nombre de livre et même sachant cela, je n'aime pas voir ce genre de remarques pour Harry Potter. Mais c'est moins pire que pour
Nos étoiles contraires. D'abord, personne n'a attendu
John Green pour parler d'amour et de maladie. Personne. Et si on décide aujourd'hui d'écrire là dessus, même si on a lu ce livre, on ne s'en inspire pas forcément. Et même si on s'en inspire, y'a des chances que ce soit mieux.
Aujourd'hui,
John Green a trouvé un filon qu'il exploite: les héros aux vies difficiles et les fins tristes, le tout dans un pathos généralisé. Eh!! Reprenez vous, faire pleurer dans les chaumières en tuant un personnage c'est accessible à tout le monde. C'est ça en fait l'autre problème de ce livre. C'est qu'il suit la voie de la facilité. Alors on a dit "oh quel courage! Il n'a pas peur d'une fin triste". C'est vrai et c'est d'ailleurs étonnant que ça plaise autant. Mais tous les ingrédients sont présents pour que l'histoire plaise. Et ça marche. Même moi avec ma critique négative et mes deux étoiles et demi j'ai apprécié ce livre. Plus jeune, je l'ai même relu. Plusieurs fois. Et puis un matin je me suis réveillée et ce livre ne me plaisait plus. Bien sûr, je trouvais sympathique la relation qui se crée entre les personnages, la passion que cette jeune fille éprouve pour son livre préféré, la séance de dégommage de la voiture de l'ex d'Isaac. J'ai beaucoup aimé la métaphore de la cigarette même si j'ai toujours pas compris en quoi c'est une métaphore. Mais la géniale alchimie qu'on trouve dans un bon livre n'y est pas. le début était tout juste passable, la fin (après Amsterdam et l'annonce de la maladie) désagréable.
Je vais avouer un truc. Ce que j'aime le moins avec ce livre (on y revient), c'est tout le raffut qu'il a fait dans le monde de la littérature ado. Je déteste les grands succès qui à mes yeux ne le mérite pas. Je déteste parler avec quelqu'un pour avoir ce genre de dialogue "-oh j'ai lu un chouette bouquin,
Nos étoiles contraires, tu connais?? -ouais bien sûr, j'ai vu le film". Je déteste entendre parler des films inspirés des livres avant même de savoir qu'il y a un livre. Je déteste voir marquer "le roman du film" sur une couverture.
Alors vous comprenez pourquoi je n'aime pas ce livre. Parce que pour moi c'est un livre "pas mal", "assez bien" et que tout le monde va te dire "c'est absolument génial!!!!!". Peut-être que c'est con comme raison mais ça me donne pas envie de l'apprécier ou de le défendre.