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Avec ce livre, nous passons donc d'une période à l'autre, notre fil conducteur sera l'épicurisme et la philosophie antique. C'est l'occasion pour l'auteur de montrer comment on a, peu à peu, perdu ces textes, pourtant Rome possédait des bibliothèque, et l'antiquité respectait la philosophie et la liberté de penser. Un des épisodes racontés dans ce livre, m'a fait froid dans le dos . 350 ans après JC, Alexandrie possède encore une belle bibliothèque et connaît une riche vie intellectuelle . Une femme Hypatie est considérée comme une autorité en matière philosophique, comme elle est païenne, un chrétien Cyrille excite un groupe de fanatiques pour la tuer de façon atroce. Et pour ces hauts faits, Cyrille est devenu un saint catholique…

Ensuite nous passons du temps dans les abbayes et les couvents ramassis de fanatiques abrutis et hypocrites, pour le Poggio. Mais heureusement, leur ignorance ou leur peur du paganisme a permis à quelques livres latins d'être sauvés. Puis voilà la renaissance avec malheureusement l'inquisition qui s'installe, celle-là même qui empêchera Galilée de dire que la terre tournait autour du soleil.

Que faire alors de Lucrèce qui pense que l'homme n'est qu'un élément de la nature. Et que les dieux , s'ils existent ne s'occupent pas des hommes. Bien sûr, l'auteur du « natura rerum » ne connaissait pas le « vrai Dieu » mais ses idées sont suffisamment libératrices pour que l'église n'ait eu de cesse de brûler son livre et aussi les hommes à l' esprit suffisamment libre qui s'en réclamaient. Il est vrai que faire du principe du plaisir le seul but de la vie sur terre cela devait déranger ses messieurs qui se fouettaient pour la gloire de leur Dieu. Et surtout, dire qu'après la mort il n'y a rien et que l'on peut donc tranquillement profiter de la vie, qu'il n'est nul besoin d'avoir peur de la mort puisqu'on ne sera pas là pour souffrir. Là c'est trop pour une religion qui fait son commerce (voire les indulgences) de la peur de l'enfer. Je me souviens de mon cours de littérature de seconde sur l'Humanisme, et l'étude de Montaigne, si j'en avais compris l'essentiel, j'aurais, cependant, aimé lire ce roman pour en comprendre tous les enjeux.

Encore une fois la cruauté et la stupidité de l'église catholique de cette époque, m'ont totalement révoltée et me font penser au radicalisme des islamistes d'aujourd'hui.
Lien : http://luocine.fr/?p=2548
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Remarquable roman ,érudit,foisonnant
Le sujet est ,au départ, assez simple: la recherche d'un manuscrit de Lucrèce par un bibliophile
La suite s'avère plus ambitieuse : à partir du livre, revisiter une grande partie de la philosophie depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours
Inutile dévoiler complètement la trame
Un livre quelquefois ardu, souvent surprenant dans les descriptions de certaines époques ou de certaines situations historiques
Un livre exigeant et passionnant à lire et à relire




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Poggio Bracciolini, dit Le Pogge, a été secrétaire de bon nombre de papes, et copiste de manuscrits, usant d'une superbe écriture (avant Gutenberg, donc)
C'est aussi une sorte de chasseur de manuscrits aimant fouiner dans les monastères italiens et étrangers. Avec de belles trouvailles. Dont une copie du de rerum natura de Lucrèce, disciple d'Epicure, dont il permet la diffusion, en dépit du caractère révolutionnaire dudit traité. Rien moins que les atomes, et des idées ne plaisant guère à l'inquisition. Des conséquences incontrôlables.
Belle présentation de l'époque de Lucrèce, et ce celle du Pogge. Cela se lit très très bien, tout en restant érudit.
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Quattre Cento de Stephen Greenblatt, c'est l'histoire, demeurée inconnue aujourd'hui, de la quête du Pogge, érudit de la Renaissance pour mettre la main sur d'antiques manuscrits.
Ce livre est composé de onze chapitres très référencés. Chaque chapitre aborde un élément de compréhension de cette quête. Tout au long de l'ouvrage, nous sommes entre la biographie, le roman historique et l'étude historique.
Le Pogge « chasseur de manuscrit, savant, écrivain et fonctionnaire papal » (p. 259) est un scribe au service du pape. Scribe connu et recherché, il a recopié l'ouvrage juste avant l'invention de l'imprimerie. le livre entre ainsi, très vite, dans l'ère de la diffusion.
« Un jour, un petit homme affable, vif et malin, frôlant la quarantaine, a vu un très vieux manuscrit sur l'étagère d'une bibliothèque, a compris la portée de sa découverte et ordonné que ce manuscrit soit recopié. C'est tout, mais c'est suffisant » écrit l'auteur pour faire débuter cette aventure. (p. 20)
Le manuscrit dont il est question « de la nature » (De rerum natura), à l'origine de cette aventure, est celui de Lucrèce décrit comme « une sorte d'athée », « brillant poète », un épicurien du Ier siècle avant J.-C.
La redécouverte de ce manuscrit intervient en pleine période de chamboulement de l'Occident dans lequel on y voit la condamnation d'un pape corrompu, la montée d'un mouvement de contestation contre l'autorité catholique et un intérêt nouveau pour les réflexions antiques.
Afin de composer une fidèle retranscription du manuscrit, Le Pogge entame, comme les érudits de son époque plusieurs voyages à travers l'Europe, en Italie, en Allemagne, ou en Angleterre.
Le manuscrit est un danger évident pour la chrétienté, en premier lieu parce qu'il remet en cause l'existence d'un dieu tout puissant. Lucrèce écrit durant l'Antiquité tardive, à une époque où le Christ n'a pas encore répandu sa conception de l'au-delà. Ainsi, deux croyances se font face, l'une païenne, l'autre chrétienne. Ces deux croyances sont, de par leur nature, incompatibles dans un même monde.
Lucrèce a, suite à sa redécouverte, inspiré Montaigne qui le cite à de nombreuses reprises dans ses réflexions. de même, Lucrèce avait initié la doctrine, devenue chère aux scientifiques humanistes de la Renaissance, basée sur l'observation et l'expérience. Car comme Galilée plus tard, et comme pour l'ensemble des scientifiques à venir tels Einstein au XXème siècle, Lucrèce était convaincu que l'univers et l'ensemble des choses observables visibles ou invisible (l'odeur mais aussi les pensées) était composé de « minimes ou particules minimes » (p.305) autrement dit d'atomes qui se forment et se déforment de manière incessante.
Pour ça, Lucrèce fut condamné par l'ensemble de la chrétienté à commencer par les Jésuites qui ne pouvaient admettre que Dieu ne puisse intervenir dans cette façon de comprendre l'univers.
Pour toutes ces raisons, l'ouvrage de Lucrèce écrit au Ier siècle av. J.-C. , redécouvert par Le Pogge au XVème siècle et diffusé largement à l'époque de la Renaissance, peut être considéré comme un point de départ majeur vers notre compréhension de l'univers. Un univers à la portée de nos connaissances.
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Stephen Greenblatt nous entraine à la suite du "Pogge", un des précurseurs De La Renaissance italienne, à la recherche d'un manuscrit disparu durant tout le Moyen Âge : celui de "De Natura Rerum" de Lucrèce. Il ne s'agit pas d'un roman historique comme le début nous inciterait à le croire mais plutôt d'un livre d'histoire, où la philosophie et l'histoire des idées tient une place importante. C'est un livre que je recommande à tous ceux qui s'intéressent à la période charnière De La Renaissance et plus généralement au combat entre le fanatisme et la raison.
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Au départ on se dit...encore un best-seller historique de plus... mais en fait, il est hautement indispensable de lire ce livre.

On plonge totalement dans l'univers médiéval du Pogge, personnage grotesque, intellectuel de son temps, à travers les méandres des bibliothèques d'abbayes à la recherche d'un manuscrit intitulé De rerum natura de Lucrèce. On porterait peu d'importance à ce bout de parchemin mais l'auteur réussit à nous convaincre qu'il s'agit là d'une oeuvre d'une importance capitale dans la construction de la civilisation occidentale. ..l'auteur nous raconte le passage du Moyen Âge à la Renaissance, ce basculement vers l'incroyable progrès des connaissances et la redécouverte des auteurs de l'Antiquité.

Portée par des explications intéressantes voire passionnantes sur le document et par les tribulations du Pogge dans l'Europe pré Renaissance, je n'ai pas décroché un seul instant même s'il ne s'agit pas vraiment d'un roman mais d'un essai relayant le maximum d'informations divulgables pour le grand public sur cette oeuvre mal connue.
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Un livre sur la Renaissance italienne, une période que j'apprécie particulièrement. Alors évidemment, voyant la quatrième de couverture, je n'ai pas hésité une seconde à me plonger dans cet univers qui me passionne tant, pensant qu'il s'agissait d'une biographie du Pogge.
Les deux premiers chapitres satisfont mes attentes, à tel point que j'ai hâte de connaître la suite. Mais à partir du 3ème chapitre, une grande déception s'annonce : la rédaction prend la tournure d'un essai et cela durera jusqu'à la fin.
Une déception certes, mais qui n'est pas totale. J'ai apprécié de partager cette quête du Pogge à travers les monastères afin de trouver des manuscrits. La vie de l'époque y est décrite de manière très détaillée, en raison de l'immense travail de recherche de l'auteur.
Au-delà de la Renaissance, on retourne à l'Antiquité, avec l'histoire des livres sous forme de rouleaux, les parchemins avant d'arriver aux manuscrits. Comment les livres de l'Antiquité ont-ils pu subsister à travers le Moyen-Age, une époque où seule une très faible minorité de la population était capable de lire et où les histoires se transmettaient essentiellement par l'oralité ou encore par l'art ? Stephen Greenblatt nous apporte la réponse dans les premiers chapitres du livre, avant de se consacrer à la découverte du manuscrit de Lucrèce, le de Rerum Natura. L'auteur évoque ensuite les idées présentes dans ce livre d'une importance capitale pour l'évolution de la pensée des futurs grands écrivains.
Si vous aimez la Renaissance et que vous avez des connaissances historiques sur cette période, n'hésitez pas à lire ce livre, il vous comblera.
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Que j'en veux à mon père et à ma mère de ne pas m'avoir fait découvrir le livre de Lucrèce "De rerum natura" plus tôt !

Heureusement que des humanistes érudits, découvreurs de trésors cachés, courageux face au dragon de l'Inquisition, ont osé être les maillons de cette longue chaîne qui nous relie à la pensée moderne; celle qui venait d'éclore il y a plus de 2000 ans et qui a failli disparaître à tout jamais, sous le poids des anathèmes. Poggio Bracciolini étaient l'un d'eux.

Pour Toi, lecteur, livre passionnant !
De forme intermédiaire entre le récit et l'essai. Pas trop universitaire mais solide quand même. Je regrette le caractère inégal des chapitres: la forme littéraire du premier était intéressante mais n'a pas été poursuivie dans le restant du livre. Dommage.
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Lucrèce (entre 98/94 et 55 av JC) restera le grand nom de l'épicurisme romain.
Son long poème en vers (7 400 héxamètres non rimés), « de la nature » (De rerum natura), hommage vibrant à Epicure, hymne insolent à Vénus la déesse de l'Amour, innovante vision scientifique du monde, nous parle, encore, plus de deux mille ans plus tard, de religion, du plaisir et du sexe, de la maladie et de la mort, de la nature, de la société.

Ce texte va influencer Shakespeare, Michel Ange, Boticelli, Montaigne (qui le cite abondamment dans ses Essais), Giordano Bruno, Machiavel.

Stephen Greenblatt nous raconte (nous conte merveilleusement), avec une érudition passionnante (jamais pesante, ni prétentieuse), la redécouverte de « de la nature » par l'italien Poggio Bracciolini, dit Le Pogge en 1417 dans un monastère au sud de l'Allemagne.

Comment ces moines allemands ont-ils accueillis ce brûlot ?
Pourquoi ont-ils copié et recopié cette poésie sulfureuse ?
Comment et pourquoi ont-ils sauvé cette oeuvre révolutionnaire ?

Latiniste brillant, Le Pogge fut « scriptor » (clerc chargé de rédiger les documents officiels de la curie), secrétaire apostolique puis « chasseur » de manuscrits de la Rome classique et de l'Antiquité.

C'est le début De La Renaissance et de ses humanistes.
C'est l'histoire de l'écriture, des rouleaux de papyrus à la naissance de l'Imprimerie en passant par les codex.
L'histoire mouvementée du douloureux passage des religions païennes au catholicisme.
L'histoire de l'agonie de l'Empire romain d'Occident.
L'histoire, souvent scandaleuse et parfois rocambolesque de la papauté.
L'histoire du devenir des textes païens remis à jour par les humanistes De La Renaissance.

Le Pogge va redonner vie (comme une renaissance), après des siècles de silence et d'obscurantisme, au poème radical de Lucrèce.
Ce texte, obscène et malfaisant selon l'Eglise catholique officielle prétend que l'âme se dissout après la mort, « ainsi du vin quand son bouquet s'est évanoui, du parfum dont l'esprit suave s'est envolé ».
Ce texte affirme que l'Univers n'a pas de créateur ni de concepteur, que la Providence est le fruit de l'imagination.
Ce texte voit la vie comme une recherche du plaisir.

Cet essai de Greenblatt est un coup de maître.
Non, non, cher lecteur, surtout ne fuyez pas, ce bel ouvrage se lit comme un roman.
Une véritable mine d'or d'histoire culturelle.
Un grand moment de lecture, les yeux écarquillés de bonheur d'apprendre.
Sincèrement recommandé.
Tiens, j'ai déjà envie de le relire…

« Les poèmes du sublime Lucrèce ne périront que le jour où le monde entier sera détruit. » Ovide
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Un livre intelligent, passionnant de bout en bout. on sort de cette lecture enrichi, et avec l'impression d'avoir appris beaucoup de choses, notamment sur la manière dont notre vision actuelle du monde s'est construite! Par contre, attention: il faut préciser que ce n'est pas vraiment un roman, mais bien plus un essai.
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