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Une quête d'humanistes pour retrouver les anciens écrits afin de faire connaître et faire perdurer les connaissances de l'humanité. 
À travers ces recherches, l'histoire de la pensée et de ses évolutions est relatée, remise dans son contexte et analysée. 
Le style et le sens des descriptions donnent l'impression de vivre cette histoire tout en s'enrichissant. Une somme d'informations considérable.
Merci aux scribes et moines copistes qui, au fil des siècles, ont permis de garder les traces de notre évolution. 
Certes, il y a beaucoup de digressions de digressions. Bien que très instructives, on perd parfois le sujet de départ.

Nous croyons notre société au sommet de sa connaissance, mais les auteurs anciens nous prouvent que le savoir existait depuis plusieurs siècles, et nous l'avons occulté pour de sombres et mauvaises raisons, entre recherche de savoirs, de pouvoir et d'obscurantisme.

Pour ceux qui s'intéressent à la préservation des connaissances et souhaiteraient un style plus léger, je conseille la BD Bibliomule de Lupano.
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Quattre Cento de Stephen Greenblatt, c'est l'histoire, demeurée inconnue aujourd'hui, de la quête du Pogge, érudit de la Renaissance pour mettre la main sur d'antiques manuscrits.
Ce livre est composé de onze chapitres très référencés. Chaque chapitre aborde un élément de compréhension de cette quête. Tout au long de l'ouvrage, nous sommes entre la biographie, le roman historique et l'étude historique.
Le Pogge « chasseur de manuscrit, savant, écrivain et fonctionnaire papal » (p. 259) est un scribe au service du pape. Scribe connu et recherché, il a recopié l'ouvrage juste avant l'invention de l'imprimerie. le livre entre ainsi, très vite, dans l'ère de la diffusion.
« Un jour, un petit homme affable, vif et malin, frôlant la quarantaine, a vu un très vieux manuscrit sur l'étagère d'une bibliothèque, a compris la portée de sa découverte et ordonné que ce manuscrit soit recopié. C'est tout, mais c'est suffisant » écrit l'auteur pour faire débuter cette aventure. (p. 20)
Le manuscrit dont il est question « de la nature » (De rerum natura), à l'origine de cette aventure, est celui de Lucrèce décrit comme « une sorte d'athée », « brillant poète », un épicurien du Ier siècle avant J.-C.
La redécouverte de ce manuscrit intervient en pleine période de chamboulement de l'Occident dans lequel on y voit la condamnation d'un pape corrompu, la montée d'un mouvement de contestation contre l'autorité catholique et un intérêt nouveau pour les réflexions antiques.
Afin de composer une fidèle retranscription du manuscrit, Le Pogge entame, comme les érudits de son époque plusieurs voyages à travers l'Europe, en Italie, en Allemagne, ou en Angleterre.
Le manuscrit est un danger évident pour la chrétienté, en premier lieu parce qu'il remet en cause l'existence d'un dieu tout puissant. Lucrèce écrit durant l'Antiquité tardive, à une époque où le Christ n'a pas encore répandu sa conception de l'au-delà. Ainsi, deux croyances se font face, l'une païenne, l'autre chrétienne. Ces deux croyances sont, de par leur nature, incompatibles dans un même monde.
Lucrèce a, suite à sa redécouverte, inspiré Montaigne qui le cite à de nombreuses reprises dans ses réflexions. de même, Lucrèce avait initié la doctrine, devenue chère aux scientifiques humanistes de la Renaissance, basée sur l'observation et l'expérience. Car comme Galilée plus tard, et comme pour l'ensemble des scientifiques à venir tels Einstein au XXème siècle, Lucrèce était convaincu que l'univers et l'ensemble des choses observables visibles ou invisible (l'odeur mais aussi les pensées) était composé de « minimes ou particules minimes » (p.305) autrement dit d'atomes qui se forment et se déforment de manière incessante.
Pour ça, Lucrèce fut condamné par l'ensemble de la chrétienté à commencer par les Jésuites qui ne pouvaient admettre que Dieu ne puisse intervenir dans cette façon de comprendre l'univers.
Pour toutes ces raisons, l'ouvrage de Lucrèce écrit au Ier siècle av. J.-C. , redécouvert par Le Pogge au XVème siècle et diffusé largement à l'époque de la Renaissance, peut être considéré comme un point de départ majeur vers notre compréhension de l'univers. Un univers à la portée de nos connaissances.
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J'ai adoré ! L'Histoire m'attire, mais j'ai souvent peur de tomber sur des livres trop érudits, destinés à un public de spécialiste. Avec Quattrocento, cela n'a pas été le cas, loin de là. Et pourtant quel voyage depuis Épicure et les atomistes jusqu'à Thomas More et Montaigne en passant par l'éruption du Vésuve, la vie monastique, le travail de copiste, la cour papale au XVème siècle et, bien sûr, le de Rerum Natura de Lucrèce avec la place qu'il tient dans L'Histoire des idées à l'aube du siècle des Lumières.
Je ne peux que conseiller la lecture de ce livre passionnant.
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Stephen Greenblatt Quattrocentro 2013

Poggio Bracciolini dit Le Pogge était au 14°s un laïc influent, secrétaire de plusieurs papes Mises à part ses fonctions officielles qui le faisaient vivre, il s'était passionné pour la recherche des manuscrits anciens datant de l'empire romain. C'est ainsi qu'il avait découvert dans la bibliothèque d'un monastère allemand le manuscrit original de Lucrèce "DE RERRUM NATURA" de la nature des choses. Il faut savoir qu'à l'époque l'influence de l'église était si forte qu'il n'était pas bon de nager à contre-courant de la pensée officielle. Aussi bien sur le dogme que sur la science et la philosophie, des hommes tels que Galilée et Copernic en ont fait l'expérience.
Or il se trouve que Lucrèce avaient des idées très avancées, il faisait l'éloge du plaisir plus que du sacrifice et des hypothèses sur l'origine du monde qui étaient tout à fait révolutionnaires. Remettre à la mode les poèmes de Lucrèce était une opération à haut risque.
Lucrèce était un atomiste, il pensait que le monde était constitué d'atomes, sans savoir expliquer ni comment ni pourquoi. Il s'opposait à l'église qui luttait contre la philosophie d'Épicure qui n'était pas non plus le débauché que nous croyons et qui privilégiait les plaisirs de l'esprit.
Par ailleurs la Curie à Rome était un lieu de compromissions et de plaisirs.
Nous découvrons la condition des moines-copistes, l'ambiance très spéciale des monastères qui n'était pas souvent des lieux paisibles, mise à part une minorité d'hommes saints et érudits.
Stephen Greenblatt nous raconte l'histoire du Livre et de l'implantation des bibliothèques publiques à Rome, et en, Grèce, en évoquant la célèbre bibliothèque d'Alexandrie.
Dommage que l'auteur nous entraîne dans de longs développement sur Plutarque, Cicéron, Épicure et Lucrèce qui seraient plutôt réservés à des spécialistes
La pensé de Lucrèce a fini par s'affirmer, et il est intéressant de vérifier que les idées cheminent, sont reprises par d'autres et finissent par s'affirmer. Qui aurait pu jamais penser que Lucrèce serait à l'origine de l'énergie atomique du XX°s.surtout qu'à plusieurs reprises son fameux poème a été oublié et remis à la mode. Y aurait-il une relation entre la poésie et la science, les plus grandes découvertes sont souvent le fruit du hasard.
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Ceci est un livre historique. L'auteur (se) raconte découvrant un découvreur ou redécouvreur de Lucrèce. Tout l'intérêt du livre ce sont les pensées et intuitions de Lucrèce, qui sont par moments incroyablement géniales. Rappelons que Lucrèce, c'est le siècle avant Jésus-Christ...
Soyons honnête, l'intérêt du livre est aussi de voir comment à l'époque du Pogge (le découvreur) les choses se passaient, cette Renaissance en feu, dangereuse encore pour les re-penseurs... Par moment, ce livre ressemble un peu dans sa forme au Rois Maudits de Druon, mais moins prenant, le coté "roman"' est quand même moins affirmé. Et il y a beaucoup plus de notes, références, etc. autour du texte.
Mais, ça reste fort intéressant. Si vous le trouvez...
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Les amoureux de livres, des bibliothèques, apprécieront les pérégrinations d'un écrivain, érudit du XVe siècle dénommé communément Le Pogge (illustre inconnu de moi avant la lecture de cet ouvrage), écrivain ayant des qualités exceptionnels en calligraphie, pouvant recopier des documents à grande vitesse, qui désirait ardemment retrouver un manuscrit du poète Lucrèce "De la nature des choses" , un grand classique pour les latinistes et de ceux et celles ayant une érudition pour les auteurs classiques (ce qui n'est pas mon cas). Parmi les questions philosophiques traitées dans ce livre: êtes vous épicurien ou pas ?, l'âme est-elle mortelle ? de grands philosophes et auteurs sont abordés tels Epicure, Lucrèce (qui est l'objet principal du livre), Democrite, Bacon, Montaigne, Giordano Bruno, Thomas More et l'utopie. Il y a de quoi rafraîchir ou approfondir sa culture. Un essai qui demande une lecture attentive et mène à de multiples questionnements existentialistes.
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"C'est l'histoire d'un livre qui changea la face de notre monde. Ordinairement, on attribue une telle brillante faculté aux textes qui nous offrent quelques révélations divines.
Là, c'est l'exact inverse. le livre dont il s'agit est le de natura rerum, de Lucrèce, qui, en vers latins, sublimes dit-on, chante les leçons d'Epicure.
Il nous dit donc que nous n'avons rien à expier sur terre, que nous sommes la mesure de toute chose, que la raison guide nos pas et qu'au fond aspirer au bonheur ici-bas n'est pas une si mauvaise idée puisque de toute façon on ne risque rien à la poursuivre". (L'Express)

Son nom Le Pogge, est à la recherche de textes oubliés dont le "de rerum natura", un poème de Titus Lucretius, qui naquit en - 94 et se suicida à l'âge de quarante quatre ans.
Nous sommes en 1417, le fanatisme religieux s'élabore lentement, surtout ne pas faire un pas de travers cela peut vous mener tout droit au bûcher..., nous suivons les tribulations du Pogge, qui persiste à retrouver le poème de Lucrèce dont la pensée et la morale est contraire à toute forme de religion....

"La réapparition d'un livre perdu est rarement un événement palpitant, mais celle-ci a pour toile de fond l'arrestation et l'emprisonnement d'un pape, la condamnation d'hérétiques au bûcher et une vague d'intérêt exceptionnelle pour l'Antiquité païenne. En soi, cette découverte assouvissait la folle passion d'un brillant bibliophile. Sans jamais le vouloir ni le savoir, ce bibliophile est devenu le maïeuticien de la modernité".

Un récit historique très bien documenté, de nombreuses citations, passionnant



Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Ouvrage protéiforme, Quattrocento démarre comme un roman historique qui tournerait autour de la vie de Poggio Braccionlini, dit Le Pogge. On s'aperçoit assez vite qu'il s'agit plutôt d'un essai, qui démontre moins qu'il ne met à jour des trésors d'érudition : revue de la philosophie épicurienne,  découverte de Lucrèce et de son manuscrit, focus sur la Curie (dont Le Pogge n'est pas dupe), digressions en tous sens.Alors soit, la forme n'est pas très carrée, pas plus que le fond qu'on a du mal à faire rentrer dans une catégorie. Et alors ? Cette lecture fut pour moi un plaisir et un émerveillement constant devant l'intelligence humaine, qui ressurgit avec d'autant plus d'acuité que le temps passe.Difficile, une fois le livre reposé, de ne pas être d'accord avec Bernard de Chartres : nos aïeux sont des géants. 
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Une vraie découverte qui procure un grand plaisir.
beau suspense et belle écriture.
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J'étais très enthousiaste à l'idée de lire cet ouvrage.
Mais j'ai été un peu déçue, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'intrigue.
Dommage !
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