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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
117 pages de pur bonheur, ce livre est un énorme coup de coeur pour moi. Dès les premières lignes j'ai tout de suite été happée, je n'ai pu quitter ce livre avant d'avoir lu la dernière ligne. Un soir, une lecture, c'était hier soir. Après une courte réflexion sur la disparition fugace des personnes qui réapparaissent ou non, qui meurent ou non, dont on ne sait plus rien pour un nombre, l'histoire commence, racontée à la première personne par cet homme décédé :« Je suis mort depuis dix-sept jours et autant de nuits, dont une pleine de lune. Abattu en plein vol, je suis resté figé un instant, puis je suis tombé. Il ne me reste rien, que des nerfs à vif et l'avidité d'un souffle qui s'épuise. Je ne suis qu'une ombre claire, un plis sombre. Un feulement de colère, une frustration. »

Il va suivre sa « presque jumelle » Blue, en tout cas de coeur, dans la recherche de ce « frère » avec lequel elle vit. Ils ont été élevés chacun dans leur maison mais ensemble, nés le même jour, parcourant les chemins de l'enfance main dans la main. Il a disparu depuis quelque jours sans rien amené, en laissant derrière lui Blue mais aussi Ami son amant du moment, « une pute » qu'il aime et que lui aime en retour. Il nous raconte un peu sa vie, ses aventures, ses bonheurs et ses blessures. Blue décide alors de partir retrouver sa maison d'enfance, de là où elle a fugué plusieurs années en arrière avec lui, pour y retrouver Marcus, le frère aîné de son ami, afin de peut-être y trouver des réponses, son dernier espoir de savoir… Maison où il y reste pour elle d'âpres souvenirs, de douleurs mais aussi d'amour et de joies immenses.

Ce livre représente à lui seul tout l'amour, l'amour pur de deux frère et soeur de coeur, l'amour complice et tendre puis ravageur et destructeur d'un père pour sa fille, l'amour fraternel entre deux frères, l'amour vierge et passionnel d'un adolescent puis homme pour cette étoile tombée du ciel. Il est la nostalgie, la mélancolie, le bonheur, l'innocence, la douleur, la vie. Dans une écriture magnifique, Simonetta Greggio nous emmène dans leurs souvenirs d'enfance, nous transporte avec sa poésie sur une vague d'émotions et de sentiments. C'est fort, c'est beau, c'est émouvant. de plus elle parvient à nous tenir par tous les secrets dévoilés peu à peu et par la grande question autour de la disparition de cet homme. Cet ouvrage est captivant, d'une grande sensibilité, d'une écriture merveilleuse, poétique et limpide. « Traquer la grâce, partout où elle se trouve, surtout entre les lignes » L'express. C'est ça Simonetta Greggio.

Je vous le conseille fortement !
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Voici un court roman(128p) que je ne devrais pas oublier de si tôt,tant j'ai été happée,subjuguée,engloutie, dès les premières lignes. le style? L'atmosphère? Je ne cherchais pas à m'interroger.
Aucun mystère,aucun suspense palpitant qui incite à lire encore et encore, mais une connaissance progressive des deux principaux personnages.
Un homme,_l'esprit de cet homme _s'adresse à son amie de toujours,sa soeur,sa presque jumelle, avec tendresse,affection profonde ,chagrin de l'injustice de la vie.
Je n'ai même pas remarqué tout de suite que le roman est écrit à la deuxième personne (alors que je n'aime guère),tellement c'est naturel,fluide,évident.
Je n'ajoute rien car,vous l'avez compris, c'est un coup de coeur inconditionnel.
Un grand bravo alla signora Greggio
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La Feuille Volante n° 1273
Col de l'angeSimonetta Greggio - Stock,

D'emblée l'auteure nous rappelle une évidence. Nous ne sommes que les usufruitiers de notre propre vie et celle-ci peut nous être enlevée dans préavis, La mort fait partie de la vie et elle interviendra de toute manière même si nous faisons semblant , au cours de notre passage sur terre, d'oublier cette vérité.

Que me reste-t-il de ce roman lu sans désemparer tant il est poétique et émouvant ? le narrateur, Nunzio, architecte parisien célèbre, homosexuel de 46 ans, est mort assassiné par l'intolérance et la haine de la différence. Il est absent depuis 17 jours, abandonnant derrière lui chantiers, projets et plans inachevés, laissant Ami, son amant et Blue, une cover-girl, son amie d'enfance, sa presque soeur jumelle, sans lui. Ce texte, c'est comme une sorte de message qu'il adresse à cette amie depuis un au-delà hypothétique où il flotterait comme un ange et qui verrait tout ce qui se passe dans notre pauvre monde. Il l'accompagne dans ses démarches de recherches, ses vains espoirs sans pouvoir rien faire pour l'aider. Blue, qu'enfant on appelait Nine, revient, bouleversée sur les traces de cette enfance enfuie peut-être pour retrouver Nunzio, peut-être pour exorciser cette période de la vie qui est unique et qu'on n'oublie jamais, dans leur village natal au Col de L'ange. Elle y vient avec cet espoir fou qu'il sera à ce rendez-vous parce que c'est ici et nulle part ailleurs qu'elle le retrouvera ; C'est Nunzio qui, par un artifice qui n'existe dans dans les romans et peut-être dans l'imagination intime, la guide dans l'exploration de ce passé encore chaud avec ses bons et ses mauvais moments. On y refait à l'envers un chemin qui parfois nous donne des frissons et souvent aussi le vertige, tant on peut regretter d'avoir fait quelque chose qu'on n'aurait pas dû faire et qui a décidé de notre avenir, entre liberté individuelle et destin implacable. C'est cette période un peu surréaliste où l'on croit aux fées et aux lutins et où on fait sur l'avenir des plans qui ne se réaliseront jamais. C'est l'enfance qui lui revient en pleine figure avec son insouciance mais aussi les émois de l'adolescence, les vacances d'été et les senteurs de l'automne… une amitié complice qui se jouait des différences sociales, une période de la vie qui se termine et une autre qui commence avec ses espoirs et ses doutes, un départ inévitable vers un ailleurs mystérieux, une carrière brillante pour Nunzio, la beauté de Nine qui enflammait déjà les adolescent du village et qui, devenue Blue, suscita, sur papier glacé, les fantasmes de tant d'hommes… Ce qu'elle retrouvera sur ces terres d'enfance est à la fois inattendu, lié à la mort qui a pointé le bout de son nez mais s'est éloignée pour cette fois, scellé à la vie qui continue son cours inexorable avec ses projets et ses certitudes, mais aussi peut-être guidé par la main de Nunzio venue d'outre-tombe. Pour ça il suffit d'y croire, de s'approprier cette chance qui est parfois si parcimonieuse qu'on hésite à la saisir. Mais il reste vrai qu'on va toujours rechercher ailleurs ce qu'on a chez soi en perdant un temps précieux, en brassant inutilement de l'air et en tirant d'improbables plans sur la comète.

Il y a aussi cette vérité, quand quelqu'un meurt, ceux qui l'aimaient restent avec lui par la pensée. C'est, pour les vivants, l'ultime manière de les faire revivre, de faire semblant qu'ils ne sont pas morts, c'est cette certitude de les voir partout, dans les animaux qu'ils ont chéris, dans les objets qu'ils ont touchés, dans les lieux qu'ils ont habités au point que cela se transforment en hallucinations, l'impression qu'ils nous guident et nous inspirent, qu'ils sont devenus encore plus une part de nous-mêmes, une présence malgré l'absence, qu'ils se sont transformés en une sorte de médiateurs  entre le monde des vivants et celui des morts;

Je l'ai déjà dit dans cette chronique, j'aime beaucoup le style de Simonetta Greggio, cette Italienne qui écrit si bien en français. J'ai goûté ces portraits dessinés par petits touches à la fois précises et subtiles, pleins de détails, baignés et parfois abîmés par temps qui s'écoule aussi inexorablement que le sable qui s'échappe d'un poing fermé. J'ai apprécié également, dans un autre contexte son implication dans son difficile travail de romancière-documentaliste (« Les nouveaux monstres » - La Feuille Volante N°999), explorant les méandres du pouvoir politique italien et sa collusion avec la Mafia.


© Hervé Gautier – Août 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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