AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La vraie vie du capitaine Dreyfus (22)

Qui sait ce que lui et les siens ont souffert, continuent de souffrir ? Au fil des conversations avec Lucie, il apprend que se neveux, dès 1895, ont été renvoyés du lycée de Belfort. Les deux fils de son frère aîné, Jacques, ont été contraints de renoncer à préparer Polytechnique. Mathieu, qui a patiemment organisé sa défense, a sacrifié cinq ans entièrement consacrés au service de sa cause.

2167 - [p. 144]
Commenter  J’apprécie          60
On peut le blesser, le torturer, le mettre aux fer autant qu’on veut, il continue de réfléchir, de penser, d’aimer. De placer la justice et la patrie au-dessus de tout.
Commenter  J’apprécie          50
Son journal lui permet de réfléchir, de revenir sur l'unique élément sur lequel a reposé sa condamnation : le bordereau soi-disant rédigé de sa main, retrouvé dans une ambassade étrangère. Il note le 22 septembre 1895 : « Condamné sur une preuve d'écriture, voilà bientôt un an que je demande justice, et cette justice, que je réclame, ce n'est pas une discussion sur l'écriture, mais la recherche, la découverte du misérable qui a écrit cette lettre infâme. Le gouvernement a tous les moyens pour cela. Nous ne sommes pas en face d'un crime banal, dont on ne connaisse ni tenants ni aboutissants. Les aboutissants sont connus, donc la lumière peut être faite, quand on voudra bien la faire. »

2131 – [p. 95/96]
Commenter  J’apprécie          50
(A l’île du Diable) Par formation, par instinct, il sait qu'il lui faut établir un emploi du temps, rythmer ses journées. La discipline est une vertu qui permet de se garder de la chute. Il l'a intégrée, dès l'adolescence lorsqu'il était interne au collège Sainte-Barbe... Il ne s'en écartera pas. Pour profiter des premières heures fraîches de la journée, il se lève avec le soleil. C'est le temps des corvées : fendre du bois pour pouvoir alimenter son feu et cuisiner, essayer de tenir son intérieur, son linge et lui-même le plus propre possible. Il bricole avec un vieux morceau de tôle une sorte de grill ; récupère des casseroles rouillées ; se sert de boites de conserve comme de gamelle. Il se retire ensuite dans sa case pour étudier l’anglais dans un livre qu'il a conservé depuis son départ. A midi, il sort pour consulter son cadran solaire de fortune. Son repas est frugal : il délaisse la plupart des provisions qui lui sont apportées de l'île Royale. Le lard est faisandé, le café trop vert. Il mange le pain, prend du bouillon, fait cuire une poignée de riz, se prépare du thé et croque de la cassonade. Les premières heures de l'après-midi sont réservées à sa correspondance et à son journal. Et avant que le soleil ne s'effondre sous la ligne d'horizon, il se promène sur les quelques centaines de mètres carrés qu'il est autorisé à fouler.

2127 – [p. 88/89]
Commenter  J’apprécie          40
Après plus de quatre années d'épreuves physiques et morales, il mesure le poids des passions humaines qui se sont affrontées à travers son cas.
Commenter  J’apprécie          40
Son positivisme demeure le plus fort. C'est lui qui le sauve, jour après jours. Il note : « La France a porté le rationalisme, l’intellectualisme à sa plus haute puissance en le dégageant de l'intérêt politique ou religieux et en lui donnant une portée philosophique. » Sa croyance en la raison lui permet de croire que l'erreur sera découverte. Que tôt ou tard, l'empire de la logique l'emportera. Dans ses lettres à son frère Mathieu, il congédie la religion. Prières et résignations, écrit-il, sont « le lot des âmes faibles ». Conclusion : « Les âmes fortes ont pour soutien leur conscience, leur devoir, qui les font agir et marcher au but qu'elles se proposent avec une volonté et une activité que rien n'arrête, que rien en fait plier […] »

2137 – [p. 100]
Commenter  J’apprécie          30
... durant cette année 1892, la France est démangée par un violent prurit antisémite. Edouard Drumont, journaliste, essayiste, auteur du best-seller La France juive, surfe sur le scandale de Panama et en profite pour lancer un journal polémique : Le Libre Parole. Il déclanche une campagne de presse haineuse, à laquelle le quotidien La Croix s'associe, contre le nombre trop élevé d'officiers juifs dans l'armée française : environ 300 sur 28 000.
En juin, un jeune militaire, juif, alsacien, polytechnicien, le capitaine Armand Mayer, trouve la mort au cours d'un duel avec le marquis de Morès, antisémite notoire qui l'a provoqué.
Le capitaine Mayer n'est-il pas le double du capitaine Dreyfus ?

2104 - [p. 30]
Commenter  J’apprécie          30
Il reçoit, fin 1898, le réquisitoire introductif du procureur général de la Cour de cassation. Le document est daté du 15 octobre. Sa lecture le laisse sidéré et perplexe. Privé de toute information sur son dossier depuis février 1895, il apprend d'un seul coup le nom du vrai coupable, le commandant Esterhazy, qu'il ne connaît pas, et le suicide du commandant Henry, celui qui l'avait théâtralement désigné du doigt devant le tribunal en proclamant : « J'affirme, moi, que le traître, le voici !... »
Comment interpréter ces informations ? Le commandant supérieur des îles du Salut refuse de répondre à ses questions.
Le 15 janvier 1899, le président de la cour d’appel de Guyane vient l'entendre sur commission rogatoire dans sa case. Scène irréelle : la justice s'aventure dans l’enceinte fortifiée du bagne le plus sévère de France.

2159 – [p. 128/129]
Commenter  J’apprécie          20
Qui a dit que le capitaine Dreyfus était seul ? On l'entoure. Tandis qu'il reprend le fil d'une vie interrompue, des dizaines de milliers de Parisiens défilent place de la Nation, le 19 novembre 1899, pour inaugurer la grande sculpture représentant la Victoire de la République. Au milieu du cortège, quatre mille francs-maçons en tablier avancent gravement. Et soudain, durant quelques minutes s'élève un slogan d'abord isolé puis unanime : « Vive Dreyfus ! »

2172 – [p. 164]
Commenter  J’apprécie          10
Les îles du Salut portent mal leur nom. Les eaux qui les entourent sont infestées de requins, agitées de courants puissants, hérissées de rochers saillants. On ne s'évade pas de ces prisons naturelles. On y cuit, on y transpire et on y meurt en quelques années. La malaria, la dysenterie, les innombrables maladies tropicales guettent les malheureux que le destin a jetés sur ces terres. Deux mille cinq cents forçats y sont morts en une seule année, sous le second Empire.
Victor Hugo, en évoquant le bagne de Guyane, a parlé de « guillotine sèche ».

2120 - [p. 85]
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (19) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3184 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}