Ces
contes retravaillent avec férocité le terreau sur lequel
Charles Perrault s'est penché, lui-même après tant d'autres. Il faut lire et relire les versions de
Cendrillon ou du Petit chaperon rouge, de Perrault puis des frères Grimm. On perçoit alors que ces derniers ont nettoyé
les contes de Perrault - homme du siècle classique - d'une poudre désuète (pourtant précieuse à l'époque). Si Perrault s'adresse aux enfants, il ne les rassure pas toujours. du moins, les méchants comme le loup du petit chaperon rouge est-il sauf. Alors que chez Grimm, pas de ça "Lisette" : au loup, on lui règle son compte!
Cendrillon, trop bonne pour se venger, laisse "les oiseaux du ciel et de la terre" rendre à ses demi-soeurs tout le mal qu'elles ont semé. Voilà qui soulage parfois, lorsque, lecture finie, on se dit qu'il est bien d'être bon, mais point trop n'en faut : aux méchants les tristes fins! C'est aussi là pour ça la lecture, soulager nos angoisses d'enfants.