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Critique de Krout


Evidemment John Grisham n'attend pas après cette critique pour être connu : L'affaire Pélican avec Julia Roberts, La Firme avec Tom Cruise, le Client avec Tommy Lee Jones, L'idéaliste avec Matt Damon, le maître du jeu avec Dustin Hoffman ont été portés à l'écran avec un succès certain. Je m'attendais donc à des dizaines de critiques sur L'héritage. Eh bien, que nenni ! En grattant un peu je m'aperçois que sur Babelio, Grisham n'a reçu que moins de 6 critiques en moyenne par titre et n'aurait pour toute son oeuvre pas plus de 2700 lecteurs à comparer avec les 24000+ lecteurs de Dan Brown. Ca m'interpelle.

Alors, L'héritage n'est ni le plus rythmé, ni le plus intrigant, ni le plus complexe, ni le plus technique, ni le plus romantique, ni le plus terroir des Grisham. Ni même celui qui m'a le plus plu ! Ici, pas de grosses ficelles pour entretenir le suspense, pas de découpage en histoires parallèles alternées par chapitres, pas de fioritures, peu de sang, pas de sexe, pas même de plaidoirie, pas d'effets de manche. Pfff... diront certains: affaire classée ! Pour Grisham ? Maître du thriller judiciaire ? C'est aller un peu vite et c'est s'apprêter à passer à coté d'une lecture bien intéressante à plus d'un titre.

A l'évidence, vous allez retrouver l'atmosphère du sud des Etats-Unis que décrit si bien cet auteur. Au détour de quelques descriptions vous apprendrez certaines subtilités judiciaires y ayant cours, vous ressentirez peut-être la moiteur du climat et saliverez à la gastronomie des bayous mais là n'est pas l'atout majeur. Bien sûr, il y a une montée linéaire en pression que vous ne remarquerez pas au départ d'une vie tranquille de professeur d'université. Les événements simples vont s'imbriquer et Ray Atlee, votre unique narrateur, va s'enliser petit à petit comme il le ferait dans un marécage pour paniquer (pas de sexe, je l'ai déjà dit) complètement. Oui mais encore...

GREED, ce mot qui résume tellement le mode de société des Etats-Unis, ce comportement si généralisé qu'il mine les individus, les institutions et finalement la famille, ultime valeur en voie d'effritement (et c'est le jugement d'un belge), G R . E . . E . . . D  : un tabou vient d'exploser !
Le roman tout entier tourne autour de ce seul mot greed : avidité, cupidité. La symbolique de la mort du père, juge de profession, rigide, campé sur ses principes et absolument intègre quand il rendait le droit ne pourra vous échapper. le juge, représentant la justice donc, meurt rongé par un long cancer laissant place à la nouvelle génération qui préfère donner des leçons à se mettre au service du droit.

J'ai longtemps hésité entre 3 ou 4 étoiles, après en avoir délibéré en âme et conscience, je remets en un jugement sévère (qui bene amat bene castigat) mais qui me paraît dans le respect de ma jurisprudence un 3 pour ce roman que je recommande à votre attention.




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