« Le chemin qui ramène un homme à lui- même est un retour d’exil spirituel, car l’histoire d’une vie n’est rien d’autre que cela——-un exil ».....
Saul Bellow.
Il parle du silence entre eux.... Il décrit ce sentiment récurrent au fil des ans, parfaitement clair et net dans la lumière uniforme et sans ombre. Ce sentiment d'être liés et pourtant séparés, d'être arrivés à faire corps et toutefois incapables de saisir l'intimité profonde de l'autre.
Les parents meurent, tôt ou tard. Entre temps, on a des enfants qui, un jour, vous placent dans une maison protégée, jusqu'à ce qu'il soit l'heure de passer dans la tombe. Cette loi vaut pour chacun, que l'on s'aime ou que l'on se déteste, ou que l'on éprouve seulement de l'indifférence.
Ne pense donc pas autant au passé, Thomas. Tu vas avoir le torticolis à passer ton temps à regarder en arrière.
Si l'on ne peut dire oui, on a déjà dit non.
Oui, elle était bourgeoise, mais non, elle ne se sentait pas coincée. Elle se sentait libre avec Martin et les enfants dans le foyer qu'ils avaient construit. C'était l'émancipation, la libération qui paraissaient intimidantes... Son époux attentif et aimant n'avait pas grand-chose d'un phallocrate. C'était l'époque qui était embrouillée et ensorcelée. Oui, c'était le mot.
« Allez, femme, connais ton corps !
Comprends donc qu’il est trop vieux, trop ennuyeux, qu’il est mûr pour être remplacé! .
Irène ne devrait- elle pas ajouter sa voix au chœur des pleureuses aigries, auquel elle appartient malgré toutes ses aspirations aristocratiques ?
Ce chœur vengeur de furies déchaînées qui se couvrent la tête de cendres, qui hurlent et pointent leurs doigts tremblants de sorcière sur ces hommes lubriques et infidèles . ...
Ces vieux cochons , ridicules , immatures et indignes.
Tous ces salauds goinfres, écumants et pantelants dont les crânes dégarnis sont emplis de visions de nymphettes appétissantes » ,,..
Tous ces hommes.... C'est comme si tu t'en servais comme d'un miroir, et que tu les balances quand tu n'aimes pas ce que tu vois.
On parle de soi quand on ne sait pas quoi dire. Ces informations personnelles sont toujours disponibles, et cela ne signifie pas nécessairement que l'on cherche à se montrer familier. On est simplement dans l'embarras, et ce à cause d'un besoin profond de contact, encore indécis, mais d'autant plus troublant.
Une phrase qu'elle a lue lui vient à l'esprit. Tout doit changer pour pouvoir rester le même. Elle a cru qu'il en était ainsi, mais, en fait, c'est le contraire. Tout est resté identique afin de pouvoir changer totalement.