AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 101 notes
5
9 avis
4
6 avis
3
6 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'étais curieux de lire un roman de David Grossman. Cet écrivain et intellectuel de gauche israélien avait obtenu, il y a une dizaine d'années, le prix Médicis étranger pour son livre Une femme fuyant l'annonce, écrit après qu'il eut perdu un fils de vingt ans, mort au combat.

Dans La vie joue avec moi, il explore les séquelles psychologiques frappant en cascade la famille d'une femme ayant survécu à des persécutions et des sévices. Il nous confronte aussi aux situations où l'on nous contraindrait de choisir entre deux solutions insupportables.

A cet effet, David Grossman met en scène trois Israéliennes, en 2008 : Véra, quatre-vingt-dix ans, sa fille Nina, sexagénaire, et la fille de celle-ci, Guili, bientôt quarante ans, à qui l'auteur confie la narration du roman.

Véra est née dans une famille juive de Croatie, un état qui faisait alors partie de la Yougoslavie. Elle vit dans un kibboutz depuis qu'elle a émigré en Israël avec sa fille, il y a plus de quarante ans. Cette femme toute menue est un concentré de vitalité et de dynamisme. C'est aussi une idéaliste inflexible au caractère intransigeant. Sa fille Nina est une femme insaisissable, instable, destructrice et autodestructrice. Elle a mené une vie dissolue, disparaissant et réapparaissant de façon imprévisible. Elle ne s'est jamais occupée de sa fille Guili, ayant mal supporté d'avoir été elle-même abandonnée par sa mère à l'âge de six ans. Guili, qui exerce la profession de cinéaste, est une femme très tourmentée, reprochant, elle aussi, à sa mère de l'avoir laissé tomber toute petite.

Dans la famille, il y a aussi Raphaël, la crème des hommes. Elevé par Véra, qu'il respecte, il est tombé tout jeune déraisonnablement et définitivement amoureux de Nina. Il est le père de Guili, qu'il a élevée et à laquelle il a transmis ses secrets de cinéaste.

Dans l'espoir d'une catharsis qui permettrait aux trois femmes de trouver un équilibre dans leur vie et de nouer entre elles des relations apaisées, tous les quatre partent à la recherche du passé de Véra. Une équipée filmée par Guili, en Croatie dans le village natal de sa grand-mère, puis sur l'île de Goli Otok, un ancien goulag voulu par le maréchal Tito, où elle était restée prisonnière pendant près de trois ans, à la fin des années quarante.

Petit rappel historique. Maître tout puissant de la République fédérative populaire de Yougoslavie de 1945 à sa mort en 1980, le futur maréchal Tito adhère au Parti communiste yougoslave en 1920, il en est nommé secrétaire général par Staline dans les années trente. Il participe à la résistance contre l'Allemagne nazie et prend le pouvoir à la fin de la guerre. En 1948, Tito rompt avec l'URSS, noue des relations avec l'Occident, mais fidèle aux méthodes de son ex-mentor, il crée le camp de Goli Otok pour enfermer ses opposants, et parmi eux les communistes restés staliniens.

Un livre pénible à lire. Les secrets annoncés ne sont pas vraiment des secrets, dans cette fiction très inspirée de la vie d'une authentique résistante yougoslave installée en Israël, Eva Panić Nahir, que l'auteur a rencontrée à plusieurs reprises. La narration de Guili traîne en longueur et s'encombre de considérations personnelles brouillonnes et tourmentées. « Normal, » me direz-vous, « Guili est une femme tourmentée, vous l'avez dit vous-même ». Oui, mais n'empêche que le texte est parfois difficile à suivre, d'autant plus que tout est sinistre dans cette sombre histoire ! Pour compliquer les choses, c'est Véra elle-même qui raconte sa jeunesse, dans un langage censé montrer qu'elle maîtrise mal l'hébreu. Et sa détention au goulag fait l'objet de phrases brutes et sèches que Guili a notées en script, quand elle ne pouvait pas sortir sa caméra.

Une lecture qui manque terriblement de fluidité. Les personnages sont toutefois intéressants, leurs rapports aussi. Peut-être la fiction gagnerait-elle à être adaptée au théâtre.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
Commenter  J’apprécie          464
Grosse déception à propos de ce livre dont je n'ai aimé ni les personnages, ni la façon dont l'intrigue est menée et ni la manière dont elle est racontée.
J'ai tout de même fini par supporter tout ce petit monde, sinon l'aimer, comme on finit par supporter sans vraiment les aimer des copains de chambrée ou des voisins de compartiment. Cela n'empêche pas d'échanger quelques propos, de partager quelques friandises ou anecdotes pour peu que le voyage soit long. Et là il l'est. Mais sans trop vouloir faire partie de la petite bande tant tous ces gens sont encombrants.
Tout ce qui est excessif devient insignifiant et dans ce livre tout est décidément trop pour moi.
Trop bavard pour qu'on ait envie d'écouter, trop raconté pour qu'on ait envie d'imaginer, trop bruyant pour qu'on ait envie de comprendre, trop explicite pour qu'on soit touché ou simplement désireux d'en savoir plus les personnages.
J'avais aimé la finesse et la sensibilité «d'une femme fuyant l'annonce », que je ne retrouve pas dans ce livre, dont seul le titre est vraiment beau.
Beau mais triste comme une promesse non tenue.
Commenter  J’apprécie          65
Non, je suis désolé, ceci n'était pas pour moi. Grossman, comme dans le grand "Une femme fuyant l'annonce", présente une fois de plus une femme forte, dans ce cas même trois : la grand-mère Vera, la fille Nina et la petite-fille Guili. Tous trois sont marqués par la vie, chacun d'une manière différente. L'histoire se déroule en Israël (toujours dans un kibboutz) et dans l'ex-Yougoslavie, et s'avère finalement être principalement liée à des événements dramatiques sous le régime de Tito, dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Assez de matière fort pour une histoire captivante, mais, comme je l'ai dit, cela ne m'a pas convaincu cette fois. Les trois figures féminines me semblent trop construites, surtout Nina, la plus « dure » des trois. le cadrage de l'histoire comme une sorte de projet de film est régulièrement dérangeant. Comme d'autres critiques l'écrivent, Grossman aurait fait mieux d'en faire une pièce de théâtre. Bien sûr, le contexte plus large de cette histoire est assez poignant : il illustre une fois de plus l'inhumanité des idéologies extrêmes et les choix exténuants que les gens sont obligés de faire sous de tels régimes.
Commenter  J’apprécie          00
Ht Kobo sur reco... Kobo. Je me demande si j'ai bien fait. David Grossman grosse réputation or je n'ai rien lu de lui. Il m'a fait de l'oeil parmi le tapis roulant de recos mainstream feel good pavés de plage de ce début d'aout... Et quoi ? Me voilà au quart des mille "kobo-pages" du bouquin et de plus en plus rebutée par la complexité. Les temporalités et les locuteurs se mélangent. L'intrigue me parait comme emberlificotée à plaisir pour larguer les candidats lecteurs. Saisie de doute j'ai regardé les critiques d'autres babélionautes et ouf, me suis aperçue que je ne suis pas seule dans mon cas. Merci les amis. Les persos passent. Me semblent peu attachants. Leurs relations entre eux ne sont jamais posées ni claires. Plus l'idée de bouts de films dans le livres, décrits par le menu et du coup rentrent dans l'intrigue "à plat", sans date ni psychologie décrite. David, tu joues avec mes nerfs.
Je tente de poursuivre encore un peu mais sans garantie. Regret de ne pas avoir emprunté ce livre comme je fais d'habitude quand je veux "tester" un auteur. Facilité du clic. Complexité de s'approvisionner en bibli en vacances...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (298) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}