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Citations sur Vie et Destin (304)

La voie de Tchekhov, c’était la voie de la liberté. […] Essayez donc un peu de faire le tour de tous les personnages tchékhoviens. […] Tchekhov a fait entrer dans nos consciences toute la Russie dans son énormité ; des hommes de toutes les classes, de toutes les couches sociales, de tous les âges… Mais ce n’est pas tout ! Il a introduit ces millions de gens en démocrate, comprenez-vous, en démocrate russe. Il a dit, comme personne ne l’a fait avant lui, pas même Tolstoï, il a dit que nous sommes avant tout des êtres humains, comprenez-vous : des êtres humains ! Il a dit que l’essentiel, c’était que les hommes sont des hommes, et qu’ensuite seulement ils sont évêques, russes, boutiquiers, tatares, ouvriers. Vous comprenez ?

Les hommes sont bons ou mauvais non en tant que Tatares ou Ukrainiens, ouvriers ou évêques ; les hommes sont égaux parce qu’ils sont des hommes. […] D’Avvakoum à Lénine, notre conception de la liberté et de l’homme a toujours été partisane, fanatique : elle a toujours sacrifié l’homme concret à une conception abstraite de l’homme.

(Avvakoum était un archiprêtre de la cathédrale de Kazan qui mena l'opposition aux réformes de l'église orthodoxe du patriarche Nikon, il appartient au mouvement des vieux-croyants)
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- […] Le salut du monde est entre nos mains ! Entre les mains de l’Armée Rouge. Elle est l’armée de la liberté !
- Vous êtes bien sûr ? l’interrompit Tchernetsov. Et que faites- vous de 1939 quand vous vous êtes emparés de la Pologne en accord avec Hitler ? Et la Lituanie, l’Estonie, la Lettonie écrasées sous vos chars ? Et la Finlande que vous avez envahie ? Votre armée et Staline ont repris aux petits peuples ce que leur a donné la révolution. Et la répression des soulèvements paysans en Asie ? Et la répression de Cronstadt ? Tout cela, c’était au nom de la liberté et de la démocratie ? Vous croyez ?

PREMIERE PARTIE, Chapitre 65
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Novikov avait quitté la chaussée et regardait les chars qui passaient. […] Que de pensées diverses sous les casques de cuir ! Il y avait les pensées communes au peuple tout entier : l’amour de son pays, le malheur de la guerre, mais y régnait aussi cette extraordinaire diversité qui rend si belle la communauté des hommes.

PREMIERE PARTIE, Chapitre 51
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Le monde sera noyé dans son sang lorsque le fascisme sera parfaitement sûr de sa victoire. Si le fascisme n'a plus d'adversaires armés sur terre, ses bourreaux ne connaîtront plus de limites.
Car c'est l'homme qui est le principal ennemi du fascisme.
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«Par la suite, elle raconta ce qui s'était passé, mais personne n'arrivait à la comprendre et elle ne pouvait pas expliquer ce qu'elle avait fait.
«C'était cette sorte de bonté que condamne pour son absurdité la fable sur l'ermite qui réchauffa un serpent en son sein. C'est la bonté qui épargne la tarentule qui vient de piquer un enfant. Une bonté aveugle, insensée, nuisible!
«Les hommes aiment à représenter dans des fables ou des récits des exemples du mal que provoque cette bonté insensée. Il ne faut pas la craindre! La craindre serait craindre un poison d'eau douce accidentellement entraîné par la rivière dans les eaux salées de l'océan.
«Le mal que peut parfois apporter à la société, à une classe, une race, un État cette bonté insensée pâlit en comparaison de la lumière qu'irradient les hommes qui en sont doués.
«Elle est, cette bonté folle, ce qu'il y a d'humain en l'homme, elle est ce qui définit l'homme, elle est le point le plus haut qu'ait atteint l'esprit humain. La vie n'est pas le mal, nous dit-elle.
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Deux hommes étaient assis dans une pièce misérable, pendant une guerre terrible qui s'était emparée du monde entier, et un lien merveilleux les unissait à des hommes qui vivaient dans d'autres pays, à des hommes qui avaient vécu il y a des centaines d'années, à des hommes dont la pensée avait toujours aspiré vers ce que l'homme peut faire de plus beau et de plus pur.
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Krymov avait l'impression que l'histoire avait quitté les pages des livres pour se mêler à la vie.
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[Conversation d'un SS et d'un Bolshevik]

- Quand nous nous regardons, nous ne regardons pas seulement un visage haï, nous regardons dans un miroir. Là réside la tragédie de notre époque. Se peut-il que nous ne vous reconnaissiez pas en nous ? Que vous ne retrouviez pas votre volonté en nous ? Le monde n'est-il pas pour vous, comme pour nous, volonté ? Y a-t-il quelque chose qui puisse vous faire hésiter ou vous arrêter ?
Liss approcha son visage de Mostovskoï.
- Vous me comprenez ? Je ne parle pas parfaitement russe, mais je voudrais tant que vous me compreniez. Vous croyez que vous nous haïssez, mais ce n'est qu'apparence : vous vous haïssez vous-mêmes en nous. [...] Nous portons des coups à votre armée mais c'est nous que nous battons. Nos tanks ont rompu vos défenses, mais leurs chenilles écrasent le national-socialisme allemand. C'est affreux, un suicide commis en rêve. [...] Si nous sommes vainqueurs, nous, les vainqueurs, nous resterons sans vous, nous resterons seuls face aux autres qui nous haïssent. [...] Nous sommes vos ennemis mortels, oui, bien sûr. Mais notre victoire est en même temps la vôtre. Vous comprenez ? Si c'est vous qui gagnez, nous périrons, mais nous continuerons à vivre dans votre victoire. C'est un paradoxe : si nous perdons la guerre, nous la gagnerons, nous continuerons à nous développer sous une autre forme mais en conservant notre essence.

pp.466-469
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- C'est terrible, la bureaucratie, approuva Darenski. [...]
- Ne plaisantez pas. Il n'y a pas de quoi rire. La bureaucratie, ce n'est pas drôle ; même en temps de paix, elle vous réduirait un homme à moins que rien. [...]
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L’Etat n’avait-il pas mis sa puissance à créer un nouveau passé, à faire mouvoir la cavalerie rouge selon ses propres conceptions, à désigner de nouveau auteurs à des exploits déjà anciens, à faire disparaître les héros véritables ? L’Etat avait assez de pouvoir pour rejouer ce qui avait déjà eu lieu une fois et à jamais, pour faire changer les figures de bronzes et de granit, pour transformer les discours depuis longtemps prononcés, pour changer la disposition des personnages sur une photo documentaire. En vérité, c’était une nouvelle histoire.

PREMIERE PARTIE, Chapitre 61
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