Journal à quatre mains

(...) je crois qu'il faut beaucoup pardonner à la vieillesse; c'est une caricature et elle ne sait plus donner. C'est une enfance sans les grâces de l'enfance et c'est aussi une eau-forte qui burine et qui aggrave les êtres...

Et c’est le moment que choisit Benoîte, par l’odeur alléchée, pour m’examiner sans hâte et avec appétit. Elle veut consommer chaud sa part d’entrailles fraîches ; elle joue les gerfauts au-dessus de moi et vole et vole en se rapprochant de sa proie.

29 août 41
Oh ! c'est décidé ! J'aimerai être une gosse de luxe. J'aimerai avoir des chandails en cachemire et que le problème de fric ne se pose pas pour ceux qui m'entourent.
C'est que l'argent est joli quand on le voit de loin ! Il sent bon ; il me grise. J'ai des envies en pile, comme des assiettes.
- Et pour mademoiselle, ça sera quoi ?
- Tout.
Donnez-moi tout, bien enveloppé.

15 dec 1941. Le couvre feu a été levé, les cinémas et les théatres ont rouvert leurs portes. En échange, les Allemands ont imposé aux juifs des territoires occupés, une amende d'un milliard de francs et cent juifs seront fusillés immédiatement. Affreux à dire : c'est grâce à ces 100 juifs fusillés que j ai pu aller au concert dimanche. Berlioz.Ravel.Wagner.